---- Title: Au Qatar, prison à perpétuité pour trois citoyens... qui protestaient contre un déni de droit ---- ... Les trois hommes bataillaient contre l’interdiction faite à leur tribu de participer aux élections d’octobre 2021 à l’Assemblée consultative de Doha See also: Coupe du monde 2022 au Qatar : Amnesty International pointe les « responsabilités » de la FIFA dans les « atteintes » aux droits humains ---- Image Caption: L’émir du Qatar, Tamim Al Thani, lors du Forum économique mondial de Davos, le 23 mai 2022. FABRICE COFFRINI / AFP ---- ... Au Qatar, il est déconseillé de protester contre les lois discriminatoires. Trois citoyens du petit émirat du Golfe, qui doit accueillir la Coupe du monde de football dans six mois, ont été condamnés à la prison à vie, à la mi-mai, pour avoir bruyamment dénoncé un article de loi leur interdisant de participer à une élection. Un quatrième, qui avait lui aussi bataillé contre ce déni de droit, s’est vu infliger une peine d’incarcération de quinze ans. Tous les quatre ont fait appel de ce jugement, prononcé le 10 mai et rendu public quelques jours plus tard. L’affaire a pour arrière-plan le scrutin de renouvellement du Majlis Al-Choura, qui s’est tenu au mois d’octobre 2021. Pour la première fois de l’histoire du Qatar, les membres de cette assemblée consultative, jusque-là désignés par le souverain, ont été élus au suffrage direct, pour deux tiers d’entre eux. Mais la loi électorale restreignant le droit de vote aux Qataris dont la famille était présente dans la presqu’île avant 1930, une partie importante de la population autochtone a été exclue de la consultation. Ce fut le cas notamment des membres d’une grande tribu semi-nomade, les Al-Murra. Pendant l’été, ces derniers ont organisé quelques rassemblements de protestation et leurs récriminations ont alimenté un vif débat sur les réseaux sociaux. Dans une vidéo sur YouTube, l’un des avocats de la tribu, Hazza Ben Ali Abu Shuraïda Al-Marri, stigmatisait « une inégalité politique sans fondement » et « une citoyenneté sélective », susceptible de mener à des « divisions ». « Nous réclamons nos droits et notre dignité. Nous vous demandons de faire ce qui est juste », concluait-il à l’adresse de l’émir du Qatar, le cheikh Tamim Al Thani.
---- Title: Au Qatar, prison à perpétuité pour trois citoyens... qui protestaient contre un déni de droit ---- ... Les trois hommes bataillaient contre l’interdiction faite à leur tribu de participer aux élections d’octobre 2021 à l’Assemblée consultative de Doha See also: Coupe du monde 2022 au Qatar : Amnesty International pointe les « responsabilités » de la FIFA dans les « atteintes » aux droits humains ---- Image Caption: L’émir du Qatar, Tamim Al Thani, lors du Forum économique mondial de Davos, le 23 mai 2022. FABRICE COFFRINI / AFP ---- ... Au Qatar, il est déconseillé de protester contre les lois discriminatoires. Trois citoyens du petit émirat du Golfe, qui doit accueillir la Coupe du monde de football dans six mois, ont été condamnés à la prison à vie, à la mi-mai, pour avoir bruyamment dénoncé un article de loi leur interdisant de participer à une élection. Un quatrième, qui avait lui aussi bataillé contre ce déni de droit, s’est vu infliger une peine d’incarcération de quinze ans. Tous les quatre ont fait appel de ce jugement, prononcé le 10 mai et rendu public quelques jours plus tard. L’affaire a pour arrière-plan le scrutin de renouvellement du Majlis Al-Choura, qui s’est tenu au mois d’octobre 2021. Pour la première fois de l’histoire du Qatar, les membres de cette assemblée consultative, jusque-là désignés par le souverain, ont été élus au suffrage direct, pour deux tiers d’entre eux. Mais la loi électorale restreignant le droit de vote aux Qataris dont la famille était présente dans la presqu’île avant 1930, une partie importante de la population autochtone a été exclue de la consultation. Ce fut le cas notamment des membres d’une grande tribu semi-nomade, les Al-Murra. Pendant l’été, ces derniers ont organisé quelques rassemblements de protestation et leurs récriminations ont alimenté un vif débat sur les réseaux sociaux. Dans une vidéo sur YouTube, l’un des avocats de la tribu, Hazza Ben Ali Abu Shuraïda Al-Marri, stigmatisait « une inégalité politique sans fondement » et « une citoyenneté sélective », susceptible de mener à des « divisions ». « Nous réclamons nos droits et notre dignité. Nous vous demandons de faire ce qui est juste », concluait-il à l’adresse de l’émir du Qatar, le cheikh Tamim Al Thani.