L’auteur pensait probablement à Louis XIII, dont il dit tout au commencement de ses Mémoires : « Il avoit un esprit de détail appliqué uniquement à de petites choses. » — Fénelon (Télémaque, livre XXII) : « Un esprit épuisé par le détail est comme la lie du vin, qui n’a plus ni force, ni délicatesse. » — Vauvenargues (maxime 230, Œuvres, p. 402.) : « … Si l’on en voit quelques-uns (quelques hommes) que la spéculation des grandes choses rend en quelque sorte incapables des petites, on en trouve encore davantage à qui la pratique des petites a ôté jusqu’au sentiment des grandes. » — Par contre, Vauvenargues (dans sa maxime 552, p. 451) pense que « les grands hommes le sont quelquefois jusque dans les petites choses ; » et, revenant à la charge dans sa Critique de la Rochefoucauld (p. 79), il estime « qu’il seroit plus vrai de dire » que ceux dont il s’agit sont nés incapables des grandes. — Tacite (Annales, livre XIII, chapitre xlix) fait dire à Thraséas : Magnarum rerum curam non dissimulaturos, qui animum etiam levissimis adverterent. « Que des yeux ouverts sur les plus petites choses ne se fermeraient pas sur les grandes. » — D’un autre côté, Ph. de Comines, cité par Amelot de la Houssaye, blâme Louis XI du soin minutieux qu’il mettait aux plus petites affaires ; mais Tacite (Annales, livre IV, chapitre xxxii) dit encore : … Primo adspectu levia, ex queis magnarum sæpe rerum motus oriuntur. « Telle chose, au premier regard, paraît peu importante, qui produit souvent les plus grands effets. » — La Bruyère (du Souverain ou de la République, n° 24, tome I, p. 382) loue dans Louis XIV la science des détails ; mais Saint-Simon et Fénelon lui en font un reproche. « Son esprit, dit le premier, naturellement porté au petit, se plut en toutes sortes de détails » (Mémoires, tome XII, p. 400). — « L’habileté d’un roi, dit le second,… ne consiste pas à tout faire par lui-même… Vouloir examiner tout par soi-même, c’est défiance, c’est petitesse ; c’est se livrer à une jalousie pour les détails qui consument le temps et la liberté d’esprit nécessaires pour les grandes choses » (Télémaque, livre XXII). — Voyez la maxime 569, et comparez avec la 16e des Réflexions diverses, où la Rochefoucauld revient sur cette pensée, et se rapproche du sens de Vauvenargues.
L’auteur pensait probablement à Louis XIII, dont il dit tout au commencement de ses Mémoires : « Il avoit un esprit de détail appliqué uniquement à de petites choses. » — Fénelon (Télémaque, livre XXII) : « Un esprit épuisé par le détail est comme la lie du vin, qui n’a plus ni force, ni délicatesse. » — Vauvenargues (maxime 230, Œuvres, p. 402.) : « … Si l’on en voit quelques-uns (quelques hommes) que la spéculation des grandes choses rend en quelque sorte incapables des petites, on en trouve encore davantage à qui la pratique des petites a ôté jusqu’au sentiment des grandes. » — Par contre, Vauvenargues (dans sa maxime 552, p. 451) pense que « les grands hommes le sont quelquefois jusque dans les petites choses ; » et, revenant à la charge dans sa Critique de la Rochefoucauld (p. 79), il estime « qu’il seroit plus vrai de dire » que ceux dont il s’agit sont nés incapables des grandes. — Tacite (Annales, livre XIII, chapitre xlix) fait dire à Thraséas : Magnarum rerum curam non dissimulaturos, qui animum etiam levissimis adverterent. « Que des yeux ouverts sur les plus petites choses ne se fermeraient pas sur les grandes. » — D’un autre côté, Ph. de Comines, cité par Amelot de la Houssaye, blâme Louis XI du soin minutieux qu’il mettait aux plus petites affaires ; mais Tacite (Annales, livre IV, chapitre xxxii) dit encore : … Primo adspectu levia, ex queis magnarum sæpe rerum motus oriuntur. « Telle chose, au premier regard, paraît peu importante, qui produit souvent les plus grands effets. » — La Bruyère (du Souverain ou de la République, n° 24, tome I, p. 382) loue dans Louis XIV la science des détails ; mais Saint-Simon et Fénelon lui en font un reproche. « Son esprit, dit le premier, naturellement porté au petit, se plut en toutes sortes de détails » (Mémoires, tome XII, p. 400). — « L’habileté d’un roi, dit le second,… ne consiste pas à tout faire par lui-même… Vouloir examiner tout par soi-même, c’est défiance, c’est petitesse ; c’est se livrer à une jalousie pour les détails qui consument le temps et la liberté d’esprit nécessaires pour les grandes choses » (Télémaque, livre XXII). — Voyez la maxime 569, et comparez avec la 16e des Réflexions diverses, où la Rochefoucauld revient sur cette pensée, et se rapproche du sens de Vauvenargues.