O.R.K. est une collaboration entre le chanteur LEF, le bassiste de PORCUPINE TREE, le guitariste de MART SUI TUBI et le batteur de KING CRIMSON. Ils ont pris comme référence le ‘Thrak’ proposant une fusion entre métal alternatif, math rock, un peu de pop psychédélique. Un supergroupe avec une voix typée, un 4e album inclassable, fort, avec un peu de PAIN OF SALVATION, PORCUPINE TREE, DEVIN TOWNSEND, SYSTEM OF A DOWN et SOUNDGARDEN et KING CRIMSON bien entendu pour le son spontané, intense, tonitruant plus près d’un rock alternatif que d’un rock prog de fait. « As I Leave » voix haute et groove avant un déferlement grandiloquent, la batterie enfonçant le clou et le riff puis une nappe de synthés donnent un son très gras et inventif à la frontière métal prog et rock alternatif; voix à la SOUNDGARDEN ça s’est dit. « Unspoken Words » sur un air plus déjanté encore, folie PEARL JAM; les instruments montrent un entrain inédit, lourd, fort et prenant, bien rock. « Consequence » pour la mélodie avec Elisa en duo avec Lef où l’osmose suinte d’émotion, elle ayant donné sa voix pour le ‘Django Unchained’ de MORRICONE; la montée finale somptueuse, tout d’un hymne, d’une comptine chaude et envoûtante. « I Feel Wrong » toujours sur un rock endiablé avec cette fois un pied de nez sur l’oeuvre de Jeff BUCKLEY, je pense aussi à SOUNDGARDEN que j’écoutais durant les 90’s lorsque le prog semblait disparaître à jamais. « Don`t Call Me A Joke » avec une structure des ALICE IN CHAINS pour le refrain, les chœurs coupant l’air permettent d’insuffler une débauche d’énergie supplémentaire; bon pour l’instant on est quand même loin du prog métallique. « Hope For The Ordinary » rend compte de la foliea de ce groupe dès la première minute; break, voix chaude, froide, oxymore musical avec une mélodie western dégoulinante qui fait fondre; le break part enfin dans l’espace prog et fait penser à un titre bien plus long qu’il n’y paraît. « Deadly Bite » intro clavier, rythme syncopé latent; la voix de Lef se veut douce et criarde, ici sur Jeff BUCKLEY, le synthé se met en ciment musical jusqu’à la montée et ça devient crescendo rock métallique endiablé, pas prog mais progressiste, fort, nerveux. « Something Broke » avec une intro acoustique innovante laissant l’air bariolé dans la lignée d’un KING CRIMSON seconde génération; rythmé et inventif, dansant, bien foutu avec un groove percutant; break avec Pat qui tape pour une accalmie et ça repart, refrain fort tout en montée et un soli guitare trop rapide. « Lonely Crowd » intro mystérieuse piano cristallin et synthé planant; mélodie douce où Lef montre l’étendue de sa voix; ça monte d’un coup sur un titre langoureux et percutant, un peu de THE CULT pour l’air, la rythmique et l’intensité; AUDIOSLAVE en sourdine pour la voix et l’air. « Someone Waits » avec le violoncelle de Jo QUAIL pour le titre de 5 minutes, oui c’est court; Lef tire sa voix sur un air éloquent et dramatique; titre bourré de suavité jusqu’à la déclive progressive, enfin, avec mélange des voix, instruments et un malmstrom où le violoncelle tire la vedette jusqu’au final. O.R.K. a sorti un très bon album de rock alternatif déjanté, mélange éclectique entre l’ombre et la lumière, un antidote contre le destin sinistre de notre monde avec des touches d’espoir. Un album progressiste avec le son d’aujourd’hui et de demain? un son complexe, dansant et tapant dans la fourmilière prog, c’est déjà ça. J’ai lu post-prog, post-grunge, je dirai simplement O.R.K. avec de la belle musique sans tiroir, actuelle. Pour info l’artwork provient en partie du guitariste de TOOL proposant une mise en abyme de la mort sur la mort, comme une renaissance pour luttear contre cette folie de covid? Album dépuratif à vous de vous faire une idée mais vous ne resterez pas insensibles.