La marche rapide ralentirait le vieillissement

En s’adonnant à cette activité, nous maintiendrions nos cellules jeunes plus longtemps, selon une étude réalisée au Royaume-Uni auprès de 400 000 personnes.

Le champion français de marche, Yohann Diniz. LP/Arnaud Dumontier
Le champion français de marche, Yohann Diniz. LP/Arnaud Dumontier

    Qui n’a pas rêvé de trouver le secret de jouvence ? Des scientifiques ont peut-être identifié une piste : la marche rapide. Comprenez, cette activité physique, distincte de la course, qui consiste à avancer, en posant un pied puis l’autre, à une vitesse supérieure à 6 km/h. Dans une étude publiée mercredi dans la revue Communications Biology, ces chercheurs de l’Université de Leicester, au Royaume-Uni, estiment que cette pratique sportive donnerait à un individu de 56 ans un âge biologique (celui de « ses artères ») plus jeune de 16 ans, soit celui d’un frais « quadra » !

    Pour arriver à cette conclusion étonnante, les scientifiques ont étudié les données génétiques de 405 981 Britanniques. Plus précisément, la longueur des télomères de leurs globules blancs. Les télomères sont les extrémités des chromosomes, qui en protègent les autres sections, celles qui contiennent les gènes, des dommages liés au temps. A mesure que les cellules se divisent, ces télomères deviennent de plus en plus courts, jusqu’au point où les cellules ne peuvent plus se répliquer. On considère que l’accumulation de cellules sénescentes (qui ne se divisent plus) dans le corps contribue au vieillissement et aux maladies associées. La longueur des télomères est donc un marqueur de l’âge biologique !

    Privilégier un pas normal plutôt qu’un pas lent

    Jusqu’ici, on prédisait que la vitesse de la marche était un bon indicateur de l’état de santé. Mais pour la première fois, une étude établit un lien de causalité clair entre le rythme du marcheur et la longueur des télomères de ses globules blancs, donc son vieillissement. Elle ne précise pas, en revanche, à quelle régularité on obtiendrait cette amélioration. « L’intensité avec laquelle le mouvement habituel de marche sportive est réalisé peut être importante pour la santé, quelle que soit la quantité totale effectuée », souligne Paddy Dempsey, l’auteur principal de l’étude.

    Le chercheur suggère de pratiquer la marche sportive, par exemple, sur la route de l’arrêt de bus, en allant au travail. Ce qui ferait certainement se retourner les badauds ! Que ceux qui craindraient d’être regardés de travers gardent espoir : se déplacer d’un pas normal plutôt que lent aurait aussi une incidence. La marche rapide correspond à une vitesse de plus de 4 miles par heure (6,4 km/h), la marche lente, à moins de 3 miles par heure (4,8 km/h). Quant à la marche intermédiaire, elle se situe entre les deux.

    En 2019, les chercheurs de l’Université de Leicester avaient déjà montré qu’une marche rapide de seulement dix minutes par jour était associée à une espérance de vie plus longue. Ils avaient également expliqué que l’espérance de vie des marcheurs rapides était de 20 ans plus élevée que celle des marcheurs lents. Pour être jeune plus longtemps, faut-il commencer… jeune ? Sur ce point, Paddy Dempsey rassure : « Des recherches antérieures suggèrent que, même si être plus actif physiquement plus tôt dans la vie, c’est-à-dire accumuler toute une vie d’activité physique, est bénéfique pour la santé globale et le risque de maladie, il n’est jamais trop tard pour commencer et gagner certains avantages pour la santé. »