Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?
Offrir Le Monde

A l'issue d'une deuxième mission dans l'ex-Yougoslavie Le rapporteur de l'ONU, M. Tadeusz Mazowiecki, estime que " la purification ethnique a déjà largement atteint ses objectifs "

A l'issue d'une deuxième mission dans l'ex-Yougoslavie, du 12 au 22 octobre _ après un premier séjour en août, _ le rapporteur spécial de la Commission des droits de l'homme de l'ONU, l'ancien premier ministre polonais Tadeusz Mazowiecki, a dressé un bilan de plusieurs mois de guerre en Bosnie-Herzégovine, cette République ex-yougoslave aujourd'hui reconnue internationalement mais déchirée entre les trois communautés qui la composent _ Musulmans, Serbes et Croates.

Le Monde

Publié le 30 octobre 1992 à 00h00, modifié le 30 octobre 1992 à 00h00

Temps de Lecture 6 min.

Article réservé aux abonnés

"La purification ethnique apparaît non pas comme la conséquence de la guerre [en Bosnie-Herzégovine] mais plutôt comme son objectif. Ce but a, dans une large mesure, déjà été atteint par meurtres, passages à tabac, viols, destructions de maisons et menaces. De telles pratiques se sont multipliées au cours des dernières semaines, et l'on constate de moins en moins de résistance de la part de la population non serbe, une part croissante de cette dernière étant prête à tout abandonner et fuir sa terre ", écrit M. Tadeusz Mazowiecki dans son rapport. Des trois peuples de cette République, le musulman est la principale victime du conflit et est " menacé d'extermination ". " Les événements récents observés dans la région de Prijedor, Doboj et Kotor-Varos [nord de la Bosnie] prouvent que les dirigeants serbes de Bosnie-Herzégovine ne sont pas prêts à renoncer à leurs projets. Les Musulmans et les Croates vivent, dans les régions contrôlées par les autorités serbes, sous d'énormes pressions et dans la terreur. Des centaines de milliers de gens sont forcés de quitter leur maison et d'abandonner tous leurs biens afin de sauver leur vie ", explique M. Mazowiecki dans son rapport, rendu public mercredi 28 octobre.

A la suite de ces constats, M. Mazowiecki donne deux exemples de " la résistance à cette politique _ toutes deux vaines " : " Les habitants du village musulman de Mahovliani ont cherché à échapper à la déportation en démontrant leur loyauté aux autorités locales serbes, y compris en livrant leurs armes et en acceptant d'effectuer un service militaire s'ils y étaient requis. En dépit de cela, ils sont l'objet d'attaques perpétuelles de la part " d'inconnus ". Les habitants de Vesici, dans la région de Kotor-Varos, ont opté pour la résistance armée. Le rapporteur spécial [M. Mazowiecki] est intervenu personnellement auprès de M. Radovan Karadzic, leader des Serbes de Bosnie, pour tenter de prévenir le massacre de quelque soixante-dix familles vivant à Vesici ". " Mauvais traitements "

Autre exemple des conséquences de la purification ethnique pratiquée par les Serbes : " On a pu constater une situation dramatique dans la région de Travnik [au nord-ouest de Sarajevo], où un grand nombre de Musulmans déplacés vivent dans des conditions extrêmement difficiles. La ville de Travnik, avec une population de 19 000 personnes, doit héberger plus de 14 000 réfugiés. Nombre d'entre eux ont confié au rapporteur spécial [M. Mazowiecki] que tant les autorités locales [serbes] qu'une " agence d'émigration " à Banja- Luka [ville du nord-ouest de la Bosnie sous contrôle serbe] avaient organisé leur déportation et que certains d'entre eux avaient payé jusqu'à 300 deutschemarks pour rejoindre une région contrôlée par les Musulmans. Ils ont été conduits vers la ligne de front mais ont été forcés de descendre des autocars quelques kilomètres avant de l'atteindre et de traverser les zones de combats comme ils pouvaient. "

Il vous reste 64.19% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.