Le 4, des obus provoquent la mort de dix civils à Dobrinja, faubourg de Sarajevo. Le général Michael Rose, commandant de la FORPRONU pour la Bosnie, impute la responsabilité de cette tuerie aux Serbes.
Le samedi 5 février, un obus de mortier tiré contre un marché de Sarajevo tue soixante-huit personnes et en blesse près de deux cents autres ; ce massacre est le plus important depuis le début du siège de Sarajevo, en avril 1992. Le 7, à l'initiative de la France, les ministres européens des affaires étrangères _ suivis, le 8, par les Etats-Unis _ exigent la levée du siège de Sarajevo et se prononcent pour un recours à la force en cas de refus. La Russie s'oppose à cette solution.
Le 9 février, l'OTAN lance un ultimatum aux Serbes, leur enjoignant, sous peine de frappes aériennes, de retirer avant le 21 février leurs armes lourdes dans un rayon de 20 kilomètres du centre de Sarajevo. Le déclenchement des frappes aériennes interviendra immédiatement en cas d'attaque contre des cibles civiles. Parallèlement, l'armée bosniaque et les forces serbes concluent une trêve à Sarajevo sous l'égide de l'ONU. Elle prévoit le retrait et la mise sous contrôle de la FORPRONU des armes lourdes, ainsi que le déploiement de " casques bleus " dans huit " endroits-clés " de la région de Sarajevo. Le 17, les Serbes de Bosnie, cédant à l'intervention de la Russie, annoncent qu'ils sont prêts à retirer leur armement lourd des environs de Sarajevo en échange du déploiement dans la région de " casques bleus " russes.
Dans la nuit du 20 au 21, prenant acte de la remise de 225 pièces d'artillerie sous le contrôle de la FORPRONU et du retrait d'une quantité identique d'armes lourdes serbes, l'OTAN et l'ONU annoncent qu'il n'y aura pas, " à ce stade, de frappes aériennes " mais que l'ultimatum reste exécutoire. Le 21, François Mitterrand indique que la France va demander au Conseil de sécurité de l'ONU de placer Sarajevo sous l'administration des Nations unies. Le 28, deux avions américains abattent quatre appareils serbes qui survolaient la Bosnie, violant ainsi la zone d'exclusion décrétée par l'ONU en octobre 1992 (1 au 5, 6-7, 8 au 12, 13-14, 15 au 19, 20-21, 22 au 26, 27-28, I/III).