Prêts toxiques : BNP Paribas va verser jusqu’à 600 millions d’euros à 4 600 clients

EXCLUSIF. Après sa condamnation en appel, il y a un mois, dans le cadre de l’affaire Helvet Immo, la première banque européenne a préféré signer un accord avec l’association de consommateur CLCV et lancer une procédure de dédommagement pour mettre fin à son action de groupe.

Les clients qui avaient souscrit à un prêt Helvet Immo en 2008 et 2009 ont dû rembourser en euros un emprunt en francs suisses, alors que cette monnaie s'est considérablement renforcée dès 2010. PhotoPQR/L'Alsace/Jean-François Frey
Les clients qui avaient souscrit à un prêt Helvet Immo en 2008 et 2009 ont dû rembourser en euros un emprunt en francs suisses, alors que cette monnaie s'est considérablement renforcée dès 2010. PhotoPQR/L'Alsace/Jean-François Frey

    Un « avant et un après ». Pour François Carlier, le délégué général de CLCV, l’accord que son association de consommateurs vient de signer avec BNP Paribas crée un précédent. Dès 2016, la CLCV avait en effet engagé une action de groupe à l’encontre de la première banque européenne, dans le cadre de l’affaire Helvet Immo.

    Que reprochait-elle à la BNP ? D’avoir commercialisé en 2008 et 2009 un prêt extrêmement risqué. Proposé en francs suisses, mais remboursable en euros, il permettait de bénéficier d’un taux d’intérêt plus attractif. De quoi attirer 4 655 clients, pour une souscription totale de 770 millions d’euros. Problème : les risques encourus avaient été passés sous silence. Notamment, que l’euro s’affaiblisse par rapport au franc suisse, au détriment des emprunteurs, qui doivent alors dépenser plus d’euros pour rembourser leur crédit en franc suisse. Or, c’est exactement ce qui s’est produit.