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Emilie Ramillien
  • France

Emilie Ramillien

L’Amérique du Sud, de la région andine, connaît depuis quelques an- nées, des bouleversements politiques importants qui cherchent à remettre en cause le modèle de développement et de civilisation « occidentaux » sur deux axes. Le... more
L’Amérique du Sud, de la région andine, connaît depuis quelques an- nées, des bouleversements politiques importants qui cherchent à remettre en cause le modèle de développement et de civilisation « occidentaux » sur deux axes. Le premier axe peut être défini comme une critique envers le régime économique libéral emprunté par ces différents pays depuis le milieu des années quatre-vingt. Le deuxième axe, qui engage beaucoup plus la Bolivie et l’Équateur, réside dans une remise en cause profonde des structures historiques républicaines et de leurs dimensions assimila- tionnistes voire « colonialistes ».
Ainsi, dans le cas de la Bolivie, les modèles politiques (démocratie occi- dentale) et économiques (protectionnisme nationaliste, libéralisme) sont accusés d’avoir écarté, depuis les fondements de la République, la plus grande partie de la population bolivienne notamment la population indi- gène.
La victoire du Mouvement vers le Socialisme (Movimento Al Socialis- mo, MAS) en décembre 2005 (avec l’élection d’Evo Morales qui remporte 54 % des suffrages au premier tour) représente un véritable tournant dans la vie politique bolivienne.
On s’intéressera dans cet article à l’étude du cas bolivien, qui repré- sente le mieux la mutation d’un régime économique et politique en Amé- rique latine. En effet, l’objectif du gouvernement bolivien est d’inventer un modèle économique et politique sur des bases culturelles et historiques propres. Il s’agit donc pour le gouvernement bolivien de démontrer que l’avenir des nations, dans l’époque postcommuniste, n’est pas dans la con- vergence inéluctable vers un modèle social-démocrate, où la régulation se fait par le marché et les corrections se font par un État plus ou moins faible. Le projet du gouvernement bolivien est de créer une sorte de « quatrième voie » indépendante, qui n’est pas basée sur les conceptions occi- dentales de l’économie et de la démocratie. Cette quatrième voie serait celle du fondement historique, de la justification culturelle, d’un régime économique et politique, tout en s’ouvrant à la diversité des cultures et populations nationales.
L’objectif de cet article est de montrer l’originalité, la pertinence ainsi que la vulnérabilité du modèle politique et économique proposé en Boli- vie. La première partie traitera des origines de l’articulation idéologique opérée par le MAS à travers un rapide détour historique. La deuxième par- tie analysera le modèle politique et économique mis en place en Bolivie depuis janvier 2006.
La troisième partie abordera la question de la pertinence du modèle bo- livien, de sa vulnérabilité et les risques inhérents à son développement. Il s’agira de comprendre les contradictions internes du modèle bolivien et la difficulté à se définir en dehors des structures économiques « classiques » de type capitaliste ou socialiste.
Research Interests:
In recent years, Bolivia and Ecuador have been the scene of radical ontological turns induced by processes of building new political constitutions. For the first time, collectives with animist, analogist and naturalist modes of... more
In recent years, Bolivia and Ecuador have been the scene of radical ontological turns induced by processes of building new political constitutions. For the first time, collectives with animist, analogist and naturalist modes of identification had to negotiate and conciliate their «worlds» and «natures». In this article we explore the mediating role of the nature-Pachamama in the Bolivian context and its power to integrate and reassemble successfully diverging perspectives and notions of being in a new national constitution.
Research Interests:
Le traitement médiatique d’événements terroristes, et plus généralement politiques, a suscité un vif intérêt de la part de la communauté scientifique, notamment depuis les années 1970. Différents travaux se sont intéressés... more
Le traitement médiatique d’événements terroristes, et plus généralement politiques, a suscité un vif intérêt de la part de la communauté scientifique, notamment depuis les années 1970. Différents travaux se sont intéressés ces dernières décennies aux rapports qu’entretiennent les médias avec les événements terroristes. Dès les années 1970, les médias sont accusés de jouer un rôle de catalyseur (voire de « coefficient multiplicateur ») des sentiments (peur, effroi, angoisse) provoqués par le terrorisme. Ils seraient ainsi responsables d’une banalisation du « terrorisme» en rendant ces événements spectaculaires, romantiques, esthétiques ou théâtraux. Une lecture moins critique attribue néanmoins aux médias une capacité à agencer ou “encadrer” (framing) des récits porteurs de sens. Les discours médiatiques joueraient ainsi un rôle de cristallisation de l’opinion publique, en structurant des récits producteurs de « réalité objective ». Plus récemment, certains auteurs suggèrent que la production de récits « encadrants » (frames) est elle-même déterminée par un jeu complexe de relations avec les acteurs. Même sous cette hypothèse permettant de penser les médias comme déterminés par des cadres (cognitifs, culturels, sociologiques,...) individuels, ceux-ci demeurent des producteurs de stabilisations. Ils vont ainsi participer à la construction de définitions stables d’objets diffus, en déployant des stratégies de captation, description, « monstration ». Mais, pour certains auteurs, les médias vont également intervenir dans la construction d’oppositions stables entre systèmes de valeurs (bien/mal, Occident/Orient, français/étranger, citoyen/délinquant). Le propre du terrorisme serait ainsi de bousculer radicalement les marqueurs de la vie collective. Les savoirs exprimés dans les médias auraient ainsi vocation à remettre sur pied les balises de l’ordre social et, plus particulièrement, le (re)découpage « entre ordre et désordre » social.
Toutes ces hypothèses partagent un fond ontologique commun : le terrorisme est un fait. Il préexiste aux médias même si ceux-ci participent à son amplification ou à son détournement. Alors, le « terrorisme » n’est pas un objet médiatique en soi, même si son traitement n’est pas libre de conséquences sur un plan politique et idéologique.
L’enquête que nous proposons de restituer suggère une voie d’analyse différente. Nos résultats montrent que les médias contribuent pleinement à l’objectivation / l’instauration de la figure du « terroriste ». Le récit médiatique ne se limite pas à relater (plus ou moins intensément) un fait, mais l’instaure, le construit pleinement. C’est cette activité de mise en production du terrorisme que nous nommons « ontologie médiatique du terrorisme ». Cette ontologie médiatique cherche à nommer, définir, stabiliser le terrorisme, grâce notamment au déploiement de tout un travail de narration, qualification et interprétation. Nous mobilisons le terme d’ontologie au sens de Souriau (1943), c’est-à-dire dans un sens qui permet de saisir empiriquement comment différents êtres ou entités (ici le terroriste) s’instaurent dans des modes d’existence pluriels (ici nous faisons l’hypothèse d’un mode d’existence médiatique qui s’ajoute à d’autres modes d’existence du terroriste, notamment celui du droit).
Research Interests:
... sociale qui synthétisera les points forts de la démocratie représentative et de la démocratieparticipative. ... violence et qui est censée relayer la justice publique dans les cas de petits ... ce phénomène de polarisation entre deux... more
... sociale qui synthétisera les points forts de la démocratie représentative et de la démocratieparticipative. ... violence et qui est censée relayer la justice publique dans les cas de petits ... ce phénomène de polarisation entre deux régions : la région des basses terres (Media Luna) qui ...
Under what conditions is it possible to define the identity of a territory on the Web? In this paper we explore the way entities with a clear-cut geographical existence (such as Bolivia) exist and are objectivized in a digital space like... more
Under what conditions is it possible to define the identity of a territory on the Web? In this paper we explore the way entities with a clear-cut geographical existence (such as Bolivia) exist and are objectivized in a digital space like the Web. Our question is “should the mapping of a territorial entity on the Web and its traditional geographical representation converge?” In order to answer it, we set out an analysis which takes as its starting point the architecture of the Web, revolving around the notion of resource (objects identified on the Web). Therefrom, we conduct an anthropological analysis of the “modes of existence” (Etienne Souriau) of a country such as Bolivia on the Web. We use several digital methods in order to probe concrete examples of the networks of associations it elicits and show that, as a resource, its limits that are widely redefined on the Web, largely through the networks generated by online participation (blogs, commentaries, tweets, Wikipedia entries…). Bolivia can thence be described as a burgeoning, quite unstable, entity whose borders become rather imprecise. Yet, such a characterization also proves way more encompassing and richer than traditional (namely, geographic) ones.