"Le site de Campu Stefanu est situé sur la commune de Sollacaro en Corse-du-Sud. Le site occupe une colline de 94 m d’altitude, proche de la confluence de la rivière de Bujo affluent de la rive gauche du fleuve Taravu. L’implantation...
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"Le site de Campu Stefanu est situé sur la commune de Sollacaro en Corse-du-Sud. Le site occupe une colline de 94 m d’altitude, proche de la confluence de la rivière de Bujo affluent de la rive gauche du fleuve Taravu. L’implantation préhistorique a été réalisée dans un chaos granitique sur plus d’un hectare. Campu Stefanu est placé sur un axe privilégié qui empruntait depuis la plaine du Taravu, la zone collinaire et conduisait vers la moyenne et haute vallée. Les potentialités trophiques de cette zone sont conditionnées par la présence du fleuve et de sa plaine.
Les constructions recensées sur le site de Campu Stefanu mettent en œuvre le granite local, dont les diaclases facilitaient la production de dalles régulières épaisses de plus d’un mètre. Les structures bâties sont de divers types: simples murs de soutènement constitués de blocs disposés en enfilade et arases de bâtiments aux plans variés (elliptique, circulaire, quadrangulaire, oblong, etc.). Sur la terrasse ouest est installé un important bâtiment d’environ 65 m2 (structure II) construit en appareil cyclopéen. Les fouilles ont permis d’établir une stratigraphie qui indique une mise en place de ces aménagements au cours de l’âge du Bronze ancien et moyen.
L’abri n° 1, aux marges occidentales de l’habitat, présente une série d’unités stratigraphiques qui témoignent d’une conservation différentielle des divers épisodes d’utilisation de cet espace. Si les niveaux supérieurs ont permis de retrouver de rares éléments d’une sépulture attribuable à l’âge du Fer, les niveaux moyens par contre étaient fortement perturbés. Toutefois à partir de l’analyse des divers indices : organisation d’empierrements, présence d’artefacts lithiques et céramiques on peut entrevoir une évolution d’usage au cours de l’âge du Bronze. Au cours de l’âge du Bronze, l’abri a peut-être accueilli un aménagement sépulcral structurée (?).
Sous un niveau d’abandon, stérile du point de vue archéologique, marquant une nette et longue période de déprise du gisement, on trouve une discrète fréquentation au cours des phases anciennes du Néolithique (présence de céramiques au décor poinçonné associées à de la céramique cardiale de style Pienza-Basi-Filiestru). Sous ce niveau perturbé, se détache une nette occupation attribuable au Néolithique ancien avec la présence significative de fragments céramiques imprimés à l’aide du bord de la valve d’une Bucarde (Cerastoderma edule ?). Ce niveau présente un assemblage caractéristique du Néolithique ancien méditerranéen : céramique imprimée, décorée au cardium dans le style des productions continentales de l’Hérault, de la Ligurie, de la Toscane et des Pouilles, mais aussi de la grotte de Su Coloru en Sardaigne. Cette céramique est associée à une production lithique à base de lames et lamelles en silex de provenance sarde (zone de Perfugas) et d’obsidienne (détermination de la provenance en cours). En outre, une importante quantité d’esquilles osseuses brûlées appartenant à des petits mammifères (dont le Prolagus sardus) et des oiseaux.
Une occupation originelle en cours de fouille (US 114) à vocation sépulcrale s’inscrit dans le Mésolithique final."