ROGER GARGADENNEC et CHARLES LAURENT
LE DICTIONNAIRE BRETON DE CATHERINE DE RUSSIE
Dans le Fureteur Breton de juin-juillet 1908 (IIIe année, p. 231), M. Maurice Le Dault publiait, sous forme de question posée aux lecteurs, un curieux et intéressant article que je crois bon de reproduire :
192. — Catherine II et le Bas-breton (1785)
Sous ce titre, nous lisons dans les Archives Historiques, Artistiques et Littéraires (1er janvier 1890), sous la signature E. W. (1).
Malgré la souplesse, l'étendue et la diversité des aptitudes de la « Sémiramis du Nord », qui est-ce qui aurait imaginé qu'elle eût jamais pu s'intéresser aux dialectes parlés en Basse-Bretagne ? Il suffit cependant de lire la lettre suivante du baron de Breteuil pour se convaincre qu'un beau jour Catherine II s'est montrée curieuse de connaître la langue des joueurs de biniou.
A M. le comte de Ségur, ambassadeur de France à Saint- Pétersbourg.
Le 15 septembre 1735 (2).
« J'ai, Monsieur, l'honneur de vous envoyer la liste des mots français que vous m'avez adressée le 15 juillet dernier. Vous.
(1) 11 s'agit vraisemblablement de l'érudit Eugène Welvert, qui écrivit quelques articles dans cette revue. Il donne la référence de la lettre, trouvée sous la cote 01. 496 aux Archives Nationales. Ce dossier contient en outre trois autres lettres auxquelles E.W. ne fait pas allusion, et qui seront reproduites dans la seconde partie de ce travail.
(2) II faut évidemment lire 1785, comme l'indique d'ailleurs !e titre de la question. La lettre est écrite par Louis-Auguste Le Tonnelier, baron de Breteuil (1733-1807), ministre de la Maison du Roi de 1783 à 1787, et adressée à Louis-Philippe, comte de Ségur (1753-1830), ambassadeur de France à Saint-Pétersbourg de 1785 à 1789, plus tard membre de l'Académie Française.
