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Brèves notes sur les mots vieux-bretons mormolt et aual breant, aual briant

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Année 2018 44 pp. 163-167
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BRÈVES NOTES SUR LES MOTS VIEUX-BRETONS

MORMOLT ET AUAL BREANT, AUAL BRIANT

par

Hervé LE BIHAN

1. Le vieux-breton mormolt

gl. onocrotalum [ Orléans 182, p. 185, l. 11], breton prémoderne et moderne morvaout «cormoran » La glose mormolt est inédite, et on doit vivement remercier Jacopo Bisagni de l’avoir découverte et éclairée. Nous renvoyons donc à son étude pour le contexte, l’identification, etc. 1. Ces quelques notes n’ont d’autre but que de préciser certains aspects complémentaires concernant ce mot. Il s’agit de l’un des noms du cormoran, littéralement «mouton de mer » (la glose onocrotalum est à traduire «onocrotale » , qui est une «variété de pélican blanc » ; il s’agit donc bien d’un oiseau de mer, ou proche de la mer). Cette traduction «mouton de mer » recouvre en réalité deux animaux différents, nous y reviendrons. C’est avec justesse que J. Bisagni relève que le domaine breton moderne donne

morvaout (et diverses variantes) comme terme ordinaire désignant le cormoran. Il signale que le vannetais donne l’emprunt français kormoran. Il faut cependant noter que le vannetais connaissait, au moins jusque dans la première partie du

xviiie siècle, une variante de morvaout : en effet, on rencontre morueut, au pluriel

morueudet, qui traduit le mot cormoran, dans le Dictionnaire françois-breton,

manuscrit inédit de Châlons (1723) 2. Par contre, morueut n’a pas été retenu comme entrée dans la version breton-français du dictionnaire imprimé en 1723, après le décès de l’auteur3.

Morvaout désigne également un autre animal : soit le léopard de mer, soit l’orque. On a aussi une formation maout-mor pour cette double acception (mais jamais le cormoran). Mais elle ne se rencontre que dans les dictionnaires du xviiie siècle4. Cependant cette identification peut avoir été influencée par les publications scientifiques françaises du xviiie siècle sur les différents animaux marins. Celles-ci pouvaient renvoyer aussi bien à des animaux réels qu’à des animaux plus hypothétiques, que les références aux auteurs antiques, comme Pline, ont pu confirmer5. En tout état

1. Voir, dans ce numéro, Jacopo Bisagni, «Les gloses inédites en vieux-breton et vieil-anglais dans Orléans 182 » , p. 133‑154. 2. Noté désormais Châlons, ms. L’occurrence apparaît dans le premier cahier à l’entrée cormoran,

p. 302. 3. Voir Le Menn, 1996. Désormais Châlons imprimé. 4. Grégoire, 1732, p. 644b ; Châlons imprimé, p. 121. 5. Voir, par exemple : Académie, 1731, p. 197 ; Arnault de Nobleville et Salerne, 1757, p. 136‑137 ; Perrault, 1758, p. 197.

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