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La Corée en bref

La Corée en bref

La Corée est un pays ancien, riche d’une histoire vieille de plus de cinq mille ans. En déterminer avec précision son origine est donc particulièrement difficile. Cependant, certaines théories expliquent que les premiers habitants de la péninsule coréenne seraient issus des Tunguska, une branche de la famille ouralo-altaïque qui aurait migré vers le sud de la Mandchourie depuis le nord-ouest de l'Asie.

D’aprés la tradition orale, c’est Dangun, le premier souverain de la dynastie Joseon, qui, en unifiant plusieurs tribus primitives du nord du pays, fonda le premier royaume de Corée, environs 24 siècles avant la naissance de Jésus-Christ.

L’ère de Dangun dura environ 1200 ans, et fut suivie par la dynastie de Gija, laquelle exista pendant 99 ans. La dynastie Gija, fondée à l’époque par un lettré chinois portant ce nom, était principalement une cité-état. Environ au même moment, les trois tribus de Mahan, Jinhan, et Byeonhan s’établirent dans le sud de la péninsule coréenne

Le règne de la dynastie Gija toucha à sa fin en 194 av J.C. lorsque Weiman, venant de Chine, prit le pouvoir à Pyongyang. En 109 av J.C. la dynastie chinoise Han élargit son emprise sur le nord de la Corée en s’y installant pour les quatre siècles qui suivent et fonde les quatre colonies de Lolang (Nakrang), Chenfan (Chinbon), Hsuantu (Hyondo) et Lintun (Imdun). On a découvert dans les sépultures de Lolang, datées entre 108 av J.C. et l’an 200, divers objets très raffinés comme des objets laqués, des miroirs de bronze ou encore des bijoux.

Au premier siècle av J.C. on vit les premiers développements d’une monarchie centralisée dans la péninsule coréenne, mais le pays était alors divisé en trois parties.

Goguryeo régnait dans le nord du pays, ainsi que dans une grande partie de la Mandchourie d’aujourd’hui, alors la région du sud de la péninsule était divisée en deux royaumes, ceux de Silla et de Baekje

Ainsi commença ce qu’on appelle la période des Trois Royaumes en Corée.

Le royaume de Goguryeo était le plus puissant des trois et régna depuis Pyongyang jusqu’en 668, lorsqu’il tomba sous les assauts de Silla, alliée à l’empire chinois Tang. C’est le royaume de Goguryeo qui introduisit le bouddhisme et le confucianisme originaires de Chine, lesquels furent transmis par la suite au Japon.

Silla parvint à conquérir Baekje, le royaume voisin, alors que tous deux avaient été établis à la même époque.

Après l’unification de la péninsule coréenne, Silla réussit à expulser les armées de l’Empire Tang, réalisant ainsi l’union politique de toute la péninsule coréenne. Silla noua d’importantes relations avec des pays lointains grâce à son commerce maritime avec le monde extérieur.

Les commerçants de cet ancien royaume sont connus pour avoir fondé des centaines de villages le long de la côte est. Le bouddhisme chinois prospéra comme religion d’état et devint une force dominante dans la vie spirituelle et culturelle du royaume. On peut le constater en admirant de nombreuses sculptures, peintures, et structures architecturales bouddhiste très raffinées que l’on peut trouver dans les temples bâtis durant la dynastie Silla.

Les commerçants de cet ancien royaume sont connus pour avoir fondé des centaines de villages le long de la côte est. Le bouddhisme chinois prospéra comme religion d’état et devint une force dominante dans la vie spirituelle et culturelle du royaume. On peut le constater en admirant de nombreuses sculptures, peintures, et structures architecturales bouddhiste très raffinées que l’on peut trouver dans les temples bâtis durant la dynastie Silla.

Wang Gon fonda la dynastie Goryeo, qui régna sur la péninsule coréenne pendant 475 ans.

Le nom actuel de la Corée provient de Goryeo. Le bouddhisme devint religion d’état et joua un rôle déterminant dans la formation du royaume. Les moines bouddhistes occupaient des positions de haut niveau telles que conseiller du roi.

Goryeo subissait des harcèlements incessants des mongols et devînt un état vassal de l’empire mongol Khan. Cependant, les invasions mongoles permirent de faire prendre conscience au pays de l’existence de cultures développées dans le monde extérieur.

L’échange de personnes et de biens entre les Mongols et les Coréens se produisait fréquemment. Goryeo put alors aussi être en contact avec la médecine, l’astronomie, les mathématiques, les arts et d’autres progrès scientifiques occidentaux.

Goryeo inaugura pour la première fois dans l’histoire coréenne l’examen des fonctionnaires. Les monnaies de bronze furent inventées et utilisées, et des porcelaines très raffinées furent réalisées à cette époque. Toutefois, le même bouddhisme qui avait joué un rôle important dans le développement de Goryeo provoqua la chute du royaume.

En effet, un moine bouddhiste intrigua pour inciter le roi à envoyer le général Yi Song-gye à la tête d’une force expéditionnaire pour attaquer la Mandchourie. Prenant conscience de la tâche impossible qui lui avait était assignée, le général Yi rebroussa chemin avec son armée et obligea le roi à lui céder le trône.

Yi Song-gye renversa le royaume de Goryeo et accéda au trône, c’est ainsi que naquit la dynastie Joseon. Il se couronna du nom de ‘Taejo’ et renomma le pays Joseon en 1392. Après s’être emparé du pouvoir, Yi engagea rapidement le pays dans de profondes réformes. Celles-ci consistaient notamment à débarrasser le pays de l’emprise du bouddhisme, lequel imprégnait la vie quotidienne à tous les niveaux dans la dynastie précédente. Les moines et les temples furent bannis des villes et reconduits dans les montagnes. Il empêchait ainsi de cette façon les chefs religieux de se mêler des affaires de l’état. Il adopta ensuite le confucianisme comme fondement moral de la société au cours des 500 ans qui suivirent.

De tous les rois ayant régné au cours des 500 ans de la dynastie Yi, le plus illustre est le roi Sejong. Son intérêt et sa motivation personnelle conduisirent à de nombreuses inventions scientifiques et découvertes. Il fut également l’auteur d’un grand nombre d’innovations culturelles et éducatives qui apparurent pendant son règne. En particulier, il joua un rôle central dans l’invention de l’Hangeul, l’alphabet coréen composé de 11 voyelles et 28 consonnes (réduit à 24 plus tard). L’alphabet coréen, remarquable pour son adaptabilité phonétique et sa précision scientifique, permit au peuple d’apprendre à écrire en à peine quelques jours.

Sous le règne du roi Sejong le Grand, et précédant Gutenberg de 50 ans, fut inventée la première imprimerie à caractères mobiles métalliques. Pendant son règne, les lettrés jouissaient d’une très haute estime, résultant de la politique du gouvernement destinée à encourager la recherche scientifique et la production littéraire. L’invention d’instruments extrêmement sophistiqués est attribuée au roi Sejong. En effet, l’intérêt du roi pour l’astronomie est légendaire. Les objets suivants furent tous inventés sous son règne : cadrants solaires, clepsydres, orreries du système solaire, globes célestes et cartes astronomiques.

Au fur et à mesure que la dynastie Joseon consolidait les fondations de son royaume, des conflits se développèrent au sein de la classe dirigeante. Ils s’accentuèrent pendant le règne de l’enfant-roi Sungjong, une époque où la dynastie atteint son apogée.

Les dissensions partisanes commencèrent à s’aggraver lorsque des lettrés patriotes de l’Ecole confucianiste de Juja lancèrent une campagne visant à éliminer la corruption minant le gouvernement. Des luttes sanglantes opposant les deux factions opposées de lettrés firent rage pendant près de 50 ans. Durant cette période turbulente, les proches du trône qui sortirent vainqueurs prirent des mesures extrêmes consistant à exiler un grand nombre d’éminents lettrés.

Toutefois, ces batailles partisanes furent bénéfiques à l’Etat. Car, en effet, de nombreux lettrés écartés du pouvoir consacraient leur temps à étudier et enseigner le confucianisme. Cette période donna ainsi naissance à des savants hors pair tels que Lee Toe-gye, Lee Yul-gok et So Gyung-dok. Il s’agit de l’âge d’or du confucianisme en Corée.

L'invasion japonaise

L’armée japonaise de Hideyoshi Toyotomi lança une invasion de la Corée tous azimuts. Elle conquit Séoul en trois semaines après avoir débarqué au port de Busan. La vitesse impressionnante avec laquelle les japonais avançaient dans la péninsule coréenne prit la cour par surprise. Le roi et son gouvernement se réfugièrent au nord, tout en abandonnant Séoul, la capitale. Malgré la défaite humiliante sur terre, une éminente figure émergea, l’amiral Lee Sun-shin, inventeur du bateau-tortue, le fameux Geobukseon, le premier vaisseau cuirassé de l’histoire.

Avec la flotte de son bateau-tortue l’amiral Lee infligea de lourdes pertes à la flotte japonaise. Cette victoire décisive sur mer changea la donne, au désavantage des Japonais. A l’aide de l’armée chinoise, la Corée réussit à repousser les envahisseurs hors de Corée. Cette guerre, d’une durée de sept ans, fut déclenchée suite au refus de Joseon à la demande japonaise de traverser la péninsule coréenne en vue d’envahir la Chine. Ce fut la première d’une série d’invasions nippones que le pays allait subir en raison de sa proximité géographique avec le Japon.

L'invasion mandchoue

L’armée japonaise de Hideyoshi Toyotomi lança une invasion de la Corée tous azimuts. Elle conquit Séoul en trois semaines après avoir débarqué au port de Busan. La vitesse impressionnante avec laquelle les japonais avançaient dans la péninsule coréenne prit la cour par surprise. Le roi et son gouvernement se réfugièrent au nord, tout en abandonnant Séoul, la capitale. Malgré la défaite humiliante sur terre, une éminente figure émergea, l’amiral Lee Sun-shin, inventeur du bateau-tortue, le fameux Geobukseon, le premier vaisseau cuirassé de l’histoire.

Les Mandchous, remplaçant la dynastie Ming sur le territoire chinois en 1627, envahirent la Corée alors qu’elle venait à peine de se remettre de l’invasion de Toyotomi au 16e siècle. L’invasion mandchoue était l’occasion pour la nouvelle dynastie en place en Chine d’afficher sa puissance en faisant de la Corée son vassal. L’armée de la dynastie chinoise Qing se retira rapidement sans infliger de dommages conséquents à la péninsule coréenne. Toutefois, la cour coréenne, qui avait déjà payé très cher une série d’invasions auxquelles elle venait de faire face, se trouvait encore en état de choc.

Suite à ces agressions, la cour adopta une politique de fermeture vis-à-vis du monde extérieur. La Corée se replia complètement sur elle-même. Elle se vit ainsi surnommée le Royaume Ermite et développa inconsciemment une mentalité négative assimilant tout ce qui venait de l’étranger comme barbare, et le rejetant. Cette politique isolationniste perdura jusqu’au tournant du 20e siècle. Des nations occidentales souhaitant voir la Corée s’ouvrir au commerce international commencèrent à frapper, au 19e siècle, à la porte fermée de la Corée.

Les puissances occidentales en Corée

En 1866, le prince Taewon, l’apôtre de la politique isolationniste exerçait la régence pour son fils de 12 ans. A ce moment-là, des Jésuites français résidaient en Corée comme missionnaires. Le régent était persuadé que leur prêche, tout à fait étranger aux enseignements du confucianisme, représentait un mal pouvant saper le moral des Coréens. Il déclara que les enseignements jésuites étaient une menace pour les valeurs traditionnelles coréennes et ordonna aux missionnaires jésuites de quitter le pays. Mais neuf d'entre eux refusèrent.

De ce fait, le prince Taewon changea d’attitude et se mit à les persécuter. Suite à ces persécutions, le gouvernement français souhaita riposter et envoya une flotte en Corée commandée par l'amiral Pierre G. Roze. Cependant, la flotte française dut rapidement se retirer des eaux coréennes au large de l'île de Ganghwa, suite à un féroce bombardement d'artillerie. En 1870, le contre-amiral américain Rodgers dirigea une flottille afin de répéter l’exploit précédemment réalisé au Japon par le Commodore Perry. Alors que les navires américains s'approchaient des côtes coréennes, un fort tira une salve sur la flotte américaine suite à un malentendu. Au cours de l’échange de feu qui suivit, plus de 300 soldats coréens furent tués. Lorsque Rodgers se désengagea et partit la Corée se crut invulnérable aux étrangers barbares.

Finalement, ce fut le Japon qui réussit à enfoncer la porte fermée de la Corée en 1876. Alors que la cour coréenne s’enlisait dans une lutte de pouvoir entre le régent et sa belle-fille, la reine Min, les Japonais montèrent habilement le régent et la reine l’un contre l’autre. La lutte de pouvoir à la cour s’acheva en faveur de la reine Min qui, avec le soutien de son puissant époux, arracha le pouvoir des mains du régent et prit le contrôle du gouvernement. Mais le changement de pouvoir fut suivi de près par une vendetta qui atteignit son point culminant avec l'assassinat de la reine par les Japonais en 1895. Après l’assassinat de la reine Min, la Corée finit par signer un traité avec le Japon, qui promettait d'ouvrir la Corée. Dans la foulée, d'autres puissances occidentales firent des demandes similaires, et un traité de paix, d'amitié, de commerce et de navigation fut signé avec les États-Unis le 22 mai 1882. D’après le traité signé avec le Japon, la Corée devait ouvrir le port de Busan en 1876 et celui d’Incheon, en 1883. Par la suite, le royaume coréen devint le champs d'âpres rivalités entre la Russie, la Chine, le Japon et d'autres puissances étrangères.

En 1884, soutenus par les Japonais, un groupe de Coréens éclairés et progressifs, tels Kim Ok-kyun et Pak Yong-hyo, convaincus que la Corée était prête à faire la même volte-face que le Japon en 1868, prit momentanément le contrôle du gouvernement. Toutefois, leur coup d’état échoua suite à l’intervention de l'armée chinoise. Cet échec obligea le Japon à se retirer temporairement de la scène coréenne.

Cependant, malgré leur nature involontaire, les contacts fréquents avec les puissances étrangères présentaient quelques conséquences positives. Au cours de cette période turbulente des progrès furent accomplis dans le domaine de l'administration. Le service des douanes fut installé à Inchon, Busan ainsi que dans d’autres ports. Le gouvernement employa des experts étrangers dans les secteurs agricoles, éducatifs et militaires dans le but d'améliorer la gestion administrative.

La rivalité sino-japonaise en Corée

En 1894, le Japon se décida à éliminer l'influence chinoise en Corée par des moyens militaires si nécessaire. La décision du Japon de se lancer dans une aventure coréenne fut prise suivant l'hypothèse que les gouvernements britannique et américain la tolèrerait. Le Japon, à son tour, attendait le moment opportun pour attaquer la Corée. C’est à ce moment-là qu’éclata la Révolte Donghak en Corée.

Des bandes de paysans prirent les armes dans le sud de la Corée pour protester contre les conditions de vie insupportables pour lesquelles le gouvernement central était incapable de fournir des secours. L'émeute des paysans menaça bientôt de s'étendre au niveau national. Le gouvernement central, affaibli par des luttes de pouvoir prolongées, se trouva impuissant et demanda finalement à la Chine d’intervenir militairement. Craignant que cela conduise la Chine à gagner une influence permanente et dominante en Corée, le Japon déclara la guerre à la Chine, l’accusant d'agresser la Corée.

Dans cette guerre le Japon remporta une victoire décisive sur la Chine, et dans la foulée consolida sa présence en Corée. La guerre sino-japonaise donna l'occasion au Japon de s'imposer comme le pouvoir incontesté en Corée, bénéficiant de la reconnaissance internationale pour son audacieux exploit militaire contre le géant chinois. Profitant de sa position supérieure, le Japon commença à exiger des concessions politiques et économiques que la Corée ne pouvait pas accorder sans compromettre gravement son intégrité nationale.

Les demandes japonaises se heurtèrent à une forte opposition des Coréens qui s’étaient ralliés autour de la reine Min. La légation japonaise à Séoul mobilisa des voyous japonais pour pénétrer dans le palais et tuer la reine Min, qui était le principal obstacle à leurs noirs desseins. Les Japonais contraignirent le roi Gojong à organiser un cabinet pro- japonais. Le roi, qui avait été placé en résidence surveillée, ne pouvait résister plus longtemps. Le roi et le prince héritier s’échappèrent du palais et trouvèrent refuge dans la légation russe. Surpris par le tour imprévu que prenait la situation, les Japonais ne surent quelle attitude adopter pendant un certain temps.

Finalement, ils comprirent qu'une nouvelle confrontation était inévitable, avec les Russes cette fois-ci, afin de prendre le contrôle total de la Corée. Pendant ce temps, le roi Gojong rentra dans son palais en février 1897. Sous l’aile protectrice des russes il rebaptisa le pays Daehan en août de cette année, et se couronna empereur, afin de prendre un nouveau départ en tant qu'état indépendant et souverain. Il proclama une loi sur l'éducation qui établit les écoles primaires, les lycées et les écoles normales. Il effectua également quelques changements dans la structure administrative de son gouvernement.

À peu près au même moment, un groupe de jeunes américains éclairés, alarmés par la rivalité russo-japonaise menaçant le sort de Corée et par la dégradation significative de l'intégrité nationale, lança un mouvement appelant la nation à réaffirmer son indépendance. Le mouvement fut orchestré par So Chae-Pil et Syngman Rhee. Ils publièrent le premier journal moderne du pays, Dongnip Sinmun (L’indépendant). Imprimé en anglais et en coréen, le journal publiait des histoires et des commentaires ravivant l'esprit de liberté, les libertés civiles et l'indépendance nationale, et critiquait le gouvernement pour avoir échoué à sauvegarder la nation et son indépendance.

Le gouvernement se préoccupait de leurs activités radicales et mit un terme au mouvement. Ses dirigeants furent soit emprisonnés ou envoyés en exil à l'étranger. D'autre part, agacés par le revers qu'ils avaient subi en Corée, les Japonais guettaient une occasion de riposter.

La guerre russo-japonaise

La Russie avait été le seul pays à contester la présence japonaise en Corée. Les politiques expansionnistes du Japon et de la Russie se dirigeaient inévitablement vers un dernier choc frontal. Déterminé à éliminer la présence russe en Corée et encouragé par son alliance avec la Grande-Bretagne en 1903, le Japon rompit les relations diplomatiques avec la Russie l'année suivante. Peu après, le Japon attaqua Port Arthur sans déclaration de guerre formelle et coula un navire de guerre russe au large de Incheon.

Immédiatement, le gouvernement coréen se déclara neutre dans cette guerre. Cependant, le Japon ne tint pas compte de cette position et débarqua ses troupes en Corée. La Russie, sous le gouvernement corrompu du Tsar, ne pouvait mener une guerre efficace et reconnut finalement sa défaite devant une puissance petite mais croissante de l'Extrême-Orient. Grâce aux bons offices du président américain Theodore Roosevelt, un traité de paix fut signé en Septembre 1905 à Portsmouth. Conformément au traité, les prérogatives politiques, militaires et économiques de la dominance japonaise en Corée furent reconnues.

La Russie céda également au Japon la moitié sud de Sakhaline et lui transféra ses droits extraterritoriaux sur Port Arthur et Dalny. Tout en s'engageant à respecter leurs intérêts respectifs en Mandchourie, les deux pays convinrent d’en retirer leurs forces militaires, en promettant de respecter leurs intérêts mutuels dans la région.

Traité de Protectorat du 17 novembre 1905,

Hirobumi Ito fit irruption dans le palais avec un suite nombreuse pour présenter à l’empereur Gojong des exigences qui revenaient pratiquement à abandonner l'identité nationale de la Corée. Le Premier ministre Han Gyu-sol refusa d'obtempérer. Ito s’assura alors qu'il soit séparé du reste des membres de son cabinet, lesquels furent menacés de violences physiques. A la suite de quoi, quelques membres du cabinet furent amenés et forcés à signer sous la contrainte.

En vertu du traité, toutes les relations diplomatiques coréennes seraient assurées par le gouvernement japonais; les missions diplomatiques et consulaires japonaises s'occuperaient des Coréens à l'étranger ainsi que de leurs intérêts; le Japon assumerait l'entière responsabilité de l'exécution de toutes les dispositions des traités et des accords existants entre la Corée et tout autre pays tiers au moment du traité, le Japon mettrait en place un Résident Général, placé sous l’autorité de l'empereur de la Corée pour agir en tant qu'autorité suprême en matière d’affaires étrangères coréennes.

L'Empire Daehan avait pratiquement cessé d'exister. Toutes les missions coréennes à l’étranger furent fermées à partir de mars 1906. Dans le même temps, les ministres de Grande-Bretagne, des Etats-Unis, de la Chine, de l'Allemagne, de la France et de la Belgique fermèrent également leurs légations à Séoul et plièrent bagage.

Le traité d'annexion

Le peuple coréen ne fut pas au courant de la signature du traité de protectorat jusqu’à la publication de cette information par le Hwangsong News. Les gens étaient sous le choc. Ils joignirent le mouvement de résistance naissant dans tout le pays, mirent le feu à la maison du Premier ministre, et fermirent tous les magasins de Séoul en signe de protestation. Certains officiels de la cour se suicidèrent. Pour couronner le tout, le Résident Général japonais ordonna la dissolution des forces armées coréennes en août 1907.

Les troupes coréennes stationnées à Séoul prirent immédiatement les armes contre l’armée japonaise. D’autres unités militaires à travers le pays firent de même. Cependant, ayant à faire face à des forces japonaises supérieures, ils prirent le maquis et continuèrent obstinément leur résistance pendant de nombreuses années. En 1907, le gouvernement japonais réalisa le besoin de mettre en place un représentant plus accommodant qu’un roi à la place de Gojong, lequel représentait encore un obstacle.

On apprit alors que Gojong avait envoyé des émissaires secrets à la conférence internationale de la paix à La Haye, afin d’attirer l’attention de la communauté internationale sur la situation scandaleuse en Corée. Le Résident Général japonais, accusant Gojong de violer le traité, le força à abdiquer et mit son second fils sur le trône. Il s’agissait de Sunjong, le deuxième Empereur de l’empire Daehan, 27e et dernier monarque de la Dynastie Joseon, vieille de 500 ans.

Le 22 août 1910, inondant les rues de Séoul de soldats japonais, les japonais forcèrent le gouvernement coréen à accepter un autre traité humiliant. Ce traité consistait en l’annexion pure et simple de la Corée par le Japon. Le traitre coréen Lee Wan-yong, alors Premier ministre, et Terauchi, le Gouverneur général, signèrent l’accord qui scellerait le destin de la Corée. La signature du traité fut officiellement annoncée le 29 août 1910. L’annexion priva immédiatement les Coréens non seulement de leur liberté politique, mais également de leur monnaie, et consista aussi en une main-mise sur le système de transport du pays et sur son système de communication.

La Compagnie de Développement Oriental japonaise, semi-gouvernementale, saisit une immense part des terres agricoles coréennes au cours du prétendu programme d’étude du territoire. Les terres agricoles furent systématiquement expropriées jusqu'à ce que 80% de l’ensemble des rizières deviennent propriété japonaise. Se retrouvant dans la misère, des millions de Coréens émigrèrent en Sibérie et en Mandchourie.

Le Mouvement pour l'Indépendance

Ayant à faire face à une répression japonaise croissante, l’esprit latent des Coréens trouva son expression dans de nombreux mouvements de résistance qui apparurent à travers le pays. A l’étranger, y compris la Chine et les Etats-Unis, les Coréens en exil lancèrent activement des campagnes anti-japonaises. L’événement à la fois le plus dramatique et le plus tragique, représentatif de la résistance coréenne face à l’impérialisme japonais, est le soulèvement national connu sous le nom du Mouvement pour l’Indépendance du 1er Mars.

Ce mouvement spontané et pacifique, qui débuta le 1er mars 1919, demanda au Japon d’abandonner volontairement ses vues impérialistes sur la Corée. Ce mouvement était inspiré par le principe de l’autodétermination des peuples énoncé par le président américain Woodrow Wilson à la conférence de la paix de Paris, qui s’était tenue à la fin de la deuxième Guerre mondiale. Lorsque les étudiants coréens étudiant à Tokyo prirent connaissance de la déclaration en 14 points de Wilson, ils publièrent en février 1919 une déclaration exigeant l’indépendance de la Corée.

Cela servit d’étincelle pour le mouvement en Corée. Des plans secrets furent préparés et des instructions détaillées envoyées à toutes les villes et villages par des rumeurs souterraines pressant les citoyens à se soulever et à saisir cette chance. Ce mouvement devait être lancé le 1er mars, deux jours avant la date fixée pour les funérailles de l’empereur Gojong qui venait juste de rendre l’âme, afin de rendre plus dramatique le destin tragique du pays.

Le noyau dur du mouvement consistait en un groupe de 33 patriotes. Le 1er mars, ils se rassemblèrent devant une foule nombreuse au parc de la Pagode, au centre de Séoul, et lirent la déclaration d’indépendance de la Corée. Puis, ils conduisirent la foule dans les rues pour manifester de manière pacifique et lancer des appels à l’indépendance nationale. Même les villages reculés participèrent à ce mouvement national spontané. Les patriotes exilés en Mandchourie, Sibérie, à Shanghai et aux Etats-Unis firent de même, en appelant aux gouvernements de leurs pays hôtes respectifs pour qu’ils viennent en aide à la Corée dans ses efforts pour recouvrir sa souveraineté.

Cependant, le mouvement fut réprimé sans merci par les Japonais. La police japonaise arrêta les leaders du mouvement, torturant et tuant un grand nombre d’entre eux. Ils tirèrent sans pitié sur la foule qui défilait pacifiquement. Plus de 6000 manifestants furent tués et environ 15 000 blessés. Près de 50 000 furent arrêtés.

Une politique d'extermination

Le Japon entrepris une guerre en Mandchourie en 1930. Au même moment, il raffermit son emprise sur la Corée et commença également à faire tout son possible pour mobiliser toutes les resources disponibles, humaines et matérielles, en soutien à ses efforts de guerre. Lorsque le nouveau Gouverneur général, Minami Jiro, arriva il déclara ouvertement qu’il adopterait une politique d’assimilation qui aurait pour but d’éradiquer tout ce qui était coréen. Il prit ensuite une série de mesures destinées à intégrer les Coréens aux Japonais.

Les Japonais bannirent les journaux et magazines en langue coréenne. Il était interdit aux Coréens de parler coréen, les élèves étaient ainsi obligés de parler japonais à l’école, voire même chez eux. Les élèves que l’on surprenait en train de parler coréen étaient sévèrement punis ou expulsés de l’école. Les Coréens étaient forcés de se débarrasser de leur nom coréen et d’en prendre un japonais.

Les membres de la Société Linguistique Coréenne (Korean Linguistic Society) furent arrêtés et mis en prison, afin de décourager les Coréens d’étudier leur langue. Les Japonais accentuèrent leurs mesures totalitaires encore plus lorsqu’ils envahirent la Chine. Les puissants groupes financiers consolidaient alors leur contrôle monopolistique sur les industries coréennes.

Pendant ce temps, les Coréens poursuivaient à l’étranger leur mouvement pour l’indépendance contre les japonais. Le 17 avril 1919, un gouvernement provisoire coréen fut établi à Shanghai avec Syngman Rhee à sa tête. Le gouvernement en exil fut rejoint par des patriotes coréens qui s’étaient enfuis à l’étranger pour échapper aux Japonais. En Mandchourie, et sur le territoire chinois, les leadears exilés, tels le nationaliste de droite Kim Gu et le leader de gauche Kim Won-bong organisèrent les jeunes
Coréens et les étudiants-soldats qui avaient déserté l’armée japonaise en des unités paramilitaires pour combattre l’armée japonaise. Quand il apparut vers la fin de la seconde Guerre Mondiale que la défaite japonaise était inévitable, sa politique impérialiste devint frénétique, et des centaines de milliers de Coréens furent emmenés au Japon et ailleurs pour du travail forcé dans des mines de charbon et d’autres industries de guerre. Dans les villes et les villages ruraux les Coréens étaient forcés de donner presque tout ce qu’ils possédaient, y compris les couverts en métal tels les cuillères, les baguettes en métal et les bols pour venir en aide aux futiles efforts de guerre des Japonais, jusqu’à ce qu’ils soient finalement libérés par la victoire des Alliés en août 1945.

1. La Libération

La libération de l'occupation japonaise eut lieu le 15 août 1945, mettant fin à une annexion s’étant produite 36 ans plus tôt, en 1910. A l'issue de la Seconde Guerre Mondiale, lors de la conférence de Yalta, les vainqueurs, Soviétiques et Américains, partagèrent le pays en deux zones d'influence limitées par le 38e parallèle. La Corée subit ainsi de plein fouet la logique de la Guerre Froide.

2. Agitation Politique

La situation politique de l’après-guerre est marquée par une prolifération de partis politiques et leurs luttes pour le pouvoir. Le chaos résultant des conflits entre les différents groupes se disputant le pouvoir n’est pas de bon augure pour l’horizon politique de ce pays naissant. Parmi les partis politiques émergents, le plus uni est le Parti Communiste Coréen, l’un des groupes de résistance souterrain luttant contre l’occupation japonaise, créé en 1925 et réinstauré le 14 septembre 1945 par Park Hon-yong, qui en est le leader et qui rassemble sous son aile quasiment tous les partis de gauche coréens.

Par ailleurs, les conservateurs et nationalistes ont à leur tête Song Jin-u et Kim Song-su qui forment le Parti Démocratique de Corée le 16 septembre 1945, une force politique majeure opposée au parti communiste. A ce point précis, il devient clair que le pays est divisé idéologiquement ainsi que territorialement suivant la forte influence internationale qui préfigure un nouvel alignement du monde de l’après-guerre. Alors que les confrontations entre les forces politiques opposées ne présentent aucun signe d'essoufflement, la Conférence des Ministres des affaires étrangères des grandes puissances se tenant à Moscou est à l’origine de violents affrontements entre les communistes et les nationalistes.

3. La conference de Moscou

En décembre 1945 à Moscou, les quatre grandes puissances s’entendent pour placer la Corée sous leur tutelle partagée pendant cinq ans sous la supervision des Nations Unies. Ils décident également de créer une Commission mixte américano-soviétique dont le but est d’aider à mettre en place un gouvernement coréen provisoire en consultation avec les partis politiques et les organisations sociales coréennes ainsi que de trouver un accord permettant au système de tutelle de fonctionner avec la participation du gouvernement coréen provisoire qui a été prévu. Cette annonce fut un choc pour les Coréens. Le pays protesta à l’unisson dans le but commun de rejeter une tutelle aussi humiliante par les quatre grandes puissances incluant la Chine. Mais cette unité fut vite brisée lorsque les communistes, faisant volte-face, changèrent brusquement de position pour apporter leur soutien total au plan de tutelle. Dorénavant, de violents affrontements entre les deux forces politiques opposées devinrent un spectacle quotidien.

Entre-temps, un autre développement contribue à accélérer le rythme des événements. La Commission mixte américano-soviétiques, prévue dans la Conférence des ministres des Affaires étrangères des quatre grandes puissances, tient sa première réunion plénière à Séoul le 20 mars 1946. Lors de la réunion, la partie soviétique insiste pour que la Commission invite uniquement les partis et organisations qui acceptent la tutelle. Etant donné que tous, à l’exception des communistes qui ne sont pas nombreux en réalité, sont opposés à ce plan, cela reviendrait à considérer que les seuls qualifiés sont les communistes. Les États-Unis rejètent la proposition soviétique. La réunion prend fin sans accord après 50 jours de débats agités.

La Commission ouvre sa deuxième et dernière série de négociations le 21 mai 1947. La réunion s’achève de nouveau après 20 jours. La suspension de la réunion est pour les communistes un signal pour lancer toute une série de campagnes subversives dont le but est de perturber et discréditer le gouvernement militaire américain. Ils renomment leur parti le Parti travailliste de Corée du Sud le 23 novembre 1946, absorbant certains groupes minoritaires de partis de gauche. Ils utilisent tous les moyens possibles à leur disposition y compris l'assassinat, le sabotage, les grèves, les émeutes et révoltes dans leur campagne subversive tous azimuts. Leurs tactiques agressives amènent le gouvernement militaire américain à interdire pratiquement tous les groupes de gauche dans la moitié sud du pays.

4. Le probléme coréen aux Nations Unies

Dans l'intervalle, et à l'initiative des États-Unis en 1947, les Nations Unies commencent à délibérer sur la question coréenne. Les Nations Unies décident, le 14 novembre 1947, de tenir des élections générales dans toute la Corée en mai 1948 et de créer la Commission temporaire des Nations Unies sur la Corée pour superviser les élections. La Commission arrive en Corée en janvier 1948, mais les forces d'occupation soviétiques refusent à la Commission l'accès à la Corée du Nord. La Commission recommande alors que les élections soient conduites dans les zones auxquelles la Commission a accès. En conformité avec la résolution de l'ONU, le gouvernement militaire américain annonce, le 1er mars 1948, que les élections auraient seulement lieu en Corée du Sud le 10 mai.

Les forces d'occupation russes et les communistes nord-coréens dirigé par Kim Il-sung dénoncent ce plan comme un complot visant à transformer la Corée du Sud en une base pour l'expansion américaine. Les communistes sud-coréens et les centristes joignent leurs forces pour s'opposer aux élections projetées. Kim Gu, l’ex-leader du gouvernement provisoire coréen en exil à Chongqing, et son Parti de l’indépendance coréen, avec Kim Gyu-shik, alors président de l'Assemblée législative dépendante du gouvernement militaire américain, adhèrent également à la campagne s’opposant à la création d’un gouvernement indépendant unique en Corée du Sud.

Cela signifie que les groupes politiques de droite ont été divisés en deux partis, l'un dirigé par le Dr. Syngman Rhee soutenant des élections unilatérales en Corée du Sud et l'autre préconisant un accord négocié avec la Corée du Nord, que l’on appela le Groupe de Négociation Sud-Nord. De hauts dirigeants du groupe se rendirent en vain à Pyongyang pour négocier avec les communistes nord-coréens dans le but présumé d’aboutir à la formation d'un gouvernement de coalition.

Malgré l'échec total de leurs négociations avec les communistes nord-coréens, les militants pour le dialogue Sud-Nord boycottèrent les élections générales se tenant sous l’égide des Nations Unies le 10 mai en Corée du Sud sous prétexte que cette élection perpétuerait la division de la péninsule coréenne. Après les élections, Kim Gu fut assassiné par un lieutenant de l’armée.

Les premières èlections

Les élections se tiennent comme programmé, le 10 mai 1948 et voient leur déroulement fortement perturbé par les communistes qui s’opposent au processus démocratique. On dénombre ainsi 348 actes des violences contre les bureaux de vote ou des bâtiments administratifs au cours desquels 47 candidats ou fonctionnaires seront tués.

Parmi les 48 listes en course, le Conseil National, mené par Syngman Rhee, remporte 55 sièges, et le Parti Démocrate 29, sur un total de 200 sièges disponibles à l’Assemblé Nationale. Le reste est partagé entre différents partis indépendants.

L’Assemblèe Constituante

L’Assemblée Constituante, élue pour 2 ans, est convoquée le 31 mai 1948, et décide de réserver 100 sièges vacants aux futurs représentants du nord du pays. Syngman Rhee est élu président de cette assemblée, Shin Ik-hui et Kim Dong-won vice-présidents.

Le premier juillet de la même année, elle nomme l’état embryonnaire « République de Corée » et vote le projet de constitution le 12 juillet. Le docteur Rhee et Lee Si-yong sont ensuite désignés par l’Assemblée Nationale respectivement président et vice-président. La Constitution est promulguée le 17 juillet 1948, Rhee et Lee entrent officiellement en fonction, le 24 juillet.

Le nouveau président nomme Lee Bom-sok comme premier ministre et Kim Byong-no comme président de la Cour suprême avec le consentement du Parlement, tandis que l’Assemblée Nationale choisi Shin Ik-hui pour président.

Le 15 août 1948, a l’occasion du troisième anniversaire de sa libération, la Corée du Sud s’auto-proclame République de Corée.

Le 9 septembre 1948, les communistes nord-coréens proclament l’établissement de la République Populaire Démocratique de Corée et en décembre 1948, l’assemblée générale des Nations Unies déclare que la République de Corée est le seul pays légitime dans la péninsule.

Les activitès gauchistes

Alors que le gouvernement produits de gros efforts pour rétablir l’ordre et la stabilité dans le pays, après la période de troubles qui précéda la naissance de la toute nouvelle république, les communistes intensifient leur campagne d’agitation et de sabotages. Le 20 octobre 1948, une révolte éclate au sein de régiments basés sur la côte sud, dans les villes de Yosu et Sunchon que les rebelles occupent avant d’être écrasés par les troupes gouvernementales. Les fuyards se réfugient dans les montagnes d’où ils continueront à mener des actions de guérilla pendant quelques années.

Consécutivement à cette révolte, le gouvernement édicte une loi sur la sécurité nationale qui contribuera à la mise sous contrôle de la subversion communiste et des autres actions contre la Nation.

A la même période, les pro-communistes de l’Assemblée Nationale demandent le retrait des forces d’occupation américaines et soviétiques, ainsi que l’unification pacifique de la Corée par la négociation avec les leaders nord-coréens.

Le 5 février 1949, une résolution sur la nécessité d’une négociation pour l’unification est présentée à l’Assemblée Nationale par Kim Yak-su, le vice président de l’Assemblée Nationale et ses sympathisants. D’autres motions similaires seront présentées jusqu’à ce que les 12 plus éminents législateurs de la gauche soient arrêtés entre mai et juin 1949 et traduits en justice pour tentative de renversement du gouvernement. Cela mènera à l’interdiction totale, le 16 octobre 1949, de tous les partis de gauche, y compris le parti travailliste.

Face au pouvoir sans partage de Syngman Rhee, l’opposition s’organise et s’unit sous la bannière du Parti démocrate national (DNP) mené par Shin Ik-hi.

Le 30 mai 1950, l’élection des députés de l’ Assemblée Nationale est la première organisée sans supervision étrangère. 2209 candidats, 39 partis et organisations sont en liste pour les 210 sièges disponibles. 165 candidats sont issus du Parti National et 154 du Parti Démocrate National,

La seconde Assemblée Nationale est convoquée le 19 juin 1950, six jours seulement avant l’invasion de la Corée du Sud par les Communistes nord-coréens.

La guerre de Corèe

A l’aube du 25 juin 1950, les troupes communistes nord-coréennes franchisse la frontière du 38e parallèle. Équipées de chars d’origine soviétique, elles prennent rapidement des positions sud-coréennes peu armées, occupent Séoul le 28 juin avant de poursuivre leur attaque vers le sud. Le gouvernement déménage d’abord pour Daejon le 27 juin puis Daegu le 16 juillet en prend finalement position à Busan, la pointe sud de la péninsule, le 18 août 1950.

Le 30 juin 1950, le président américain Harry S. Truman ordonne à son général, Douglas McArthur, d’utiliser les forces des États-Unis basées au Japon, pour venir en aide à la République de Corée.

Les premiers élément de la 24ème Division américaine arrivent en Corée, le 2 Juillet et engagent les forces nord-coréennes à Osan, au sud de Séoul, dés le 4 Juillet, 1950

L’intervention des Nations Unies

L'invasion nord-coréenne, le premier acte d’hostilité à grande échelle depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, choque la communauté internationale. Les États-Unis portent sans délai l'affaire devant le Conseil de sécurité des Nations unies, qui, lors d’une session extraordinaire réunie le 25 juin, appelle à la cessation immédiate des hostilités et le retrait des forces nord-coréennes. Du fait de l’absence du délégué russe, le droit de veto soviétique ne peut être appliqué et la résolution est adoptée.

Le 27 juin 1950, le Conseil de sécurité demande que les pays membres de l'ONU fournissent des moyens militaires pour mettre un terme à l'agression communiste . Ceux-ci seront placées, le 7 juillet, sous un commandement unifié, sous l’égide des Nations unies. La première force de police internationale de l’histoire du monde voit ainsi le jour.

Au total, 16 nations contribueront à l’établissement des forces armées de l'ONU : l’Afrique du Sud, l’Australie, la Belgique, le Canada, la Colombie, les États-Unis, l‘Éthiopie, la France, la Grèce, le Luxembourg, la Nouvelle-Zélande, les Pays-Bas, les Philippines, la Thaïlande, et la Turquie. Le Danemark, l'Inde, l'Italie, la Norvège et la Suède fourniront diverses sortes d’assistance à la Corée, notamment dans le domaine médical.

Les troupes de l’ONU, sous le commandement du général américain MacArthur, subissent dans un premier temps de lourdes pertes et sont contraintes à battre en retraite vers le sud de la péninsule, à la frontière naturelle tracée par le fleuve Naktong.

Regroupées autour de Taegu, elles se réorganisent elle forment une solide ligne de défense qui interrompt la progression de l’armée nord-coréenne.

Le 15 septembre 1950, les forces des Nations-Unis débarquent à Incheon, au nord des lignes ennemies, dans ce qui deviendra une des opérations amphibies les plus réussies de l’histoire. 10 jours plus tard, elles prennent Séoul et harcèlent l’armée nord-coréenne qui fuit sans offrir de résistance.

L’intervention chinoise

L’entrée des troupes de l’ONU dans le nord du pays, Pyongyant ayant été prise le 19 octobre et certains éléments atteignant la rivière Yalu qui sépare la Corée de la Mandchourie, pousse les chinois à s’engager dans le conflit.

Le 2 novembre 1950, près de 30 divisions de l'armée de libération chinoise partent à l’assaut des forces alliées

Au total, 16 nations contribueront à l’établissement des forces armées de l'ONU : l’Afrique du Sud, l’Australie, la Belgique, le Canada, la Colombie, les États-Unis, l‘Éthiopie, la France, la Grèce, le Luxembourg, la Nouvelle-Zélande, les Pays-Bas, les Philippines, la Thaïlande, et la Turquie. Le Danemark, l'Inde, l'Italie, la Norvège et la Suède fourniront diverses sortes d’assistance à la Corée, notamment dans le domaine médical.

Surpassées en nombre, les forces de l’ONU se retirent, suivies par plus de 600.000 réfugiés en quête de liberté.

L'Assemblée générale des Nations unies, dans la résolution du 1er février 1951, désigne la Chine communiste comme agresseur. Séoul tombe de nouveau aux mains de l'ennemi au début janvier 1951. Le gouvernement, déménage une fois de plus à Busan où il y restera trois ans, bien que les forces communistes soient rapidement rejetées au-delà du 38e parallèle.

L’armistice

À la fin du mois de mai 1951, les deux parties sont établies le long du 38ème parallèle. Une relative accalmie se fait sentir sur les fronts de bataille. C’est à ce moment qu’au sein de l’organisation des Nations unies, le délégué soviétique Jacob Malik suggère la possibilité d’un règlement négocié du conflit. Les États-Unis répondent favorablement à l'offre russe et autorisent leur commandement en Corée à négocier une trêve avec le camp communiste.

Les pourparlers sont lancés le 10 Juillet 1951 à Kaesong, et buttent dès le départ sur l’établissement d'une zone démilitarisée le long de la ligne de front. La questions des prisonniers de guerre et des conditions de l'application et du respect de la trêve sont également des points de divergence. Les négociations s’enlisent alors que sur la ligne de front, les combats continuent à faire de nombreuses victimes sans réellement influencer la situation militaire.

En avril 1953, le président Syngman Rhee déclare qu’il n’acceptera jamais un armistice sans complète unification de la péninsule et qu’il s’attaquera de nouveau au nord si c’est nécessaire. Il fait également libérer plus de 27.000 prisonniers de guerre nord-coréens anti-communistes alors que la Corée du nord réclamait leur retour. Mis en défaut par ces provocations déstabilisatrices, le gouvernement américain parvient à convaincre le président coréen d’accepter les conditions de l’armistice en échange d’un traité de protection.

La trêve est signée le 27 juillet 1953 et à 10 h le même jour, les belligérants font cesser leurs armes et se retirent chacun de 2 km de leurs positions, créant ainsi zone démilitarisée de quatre kilomètres de large. Cette zone tampon est restée inchangée depuis. Elle est administrée par une commission de surveillance constituée de quatre pays neutres.

Le conflit aura couté la vie à plus d'un million de personnes. Le bilan des pertes militaires est de 225.784 Sud-Coréens, 57.440 soldats de l'ONU, 294.151 Nord-Coréens, 184.128 Chinois. Quelques 244.663 civils ont été tués pendant les combats. En outre, 128.936 citoyens coréens ont été assassinés par les troupes communistes et la police secrète alors que 84.523 étaient enlevés.

La Confèenrence de Genève

Conformément aux termes de l’armistice, 19 nations incluant la Corée du Nord et la Chine communiste participent en avril 1954, à la réunion organisée à Genève pendant laquelle doit se discuter les conditions de la réunification de la péninsule.

Les pourparlers sont lancés le 10 Juillet 1951 à Kaesong, et buttent dès le départ sur l’établissement d'une zone démilitarisée le long de la ligne de front. La questions des prisonniers de guerre et des conditions de l'application et du respect de la trêve sont également des points de divergence. Les négociations s’enlisent alors que sur la ligne de front, les combats continuent à faire de nombreuses victimes sans réellement influencer la situation militaire.

Ce sommet se solde finalement par un échec. Du côté communiste, a présenté une proposition en six points pour demander une élection à l'échelle nationale sous la supervision d'une commission internationale d'être composé de représentants du Nord et Corée du Sud et ceux du neutre pays. La Corée du Sud voulant au contraire que la réunion des deux Corée soit précédée par des élections libres dans l'ensemble de la Corée sous la supervision de l'Organisation des Nations Unies, conformément aux dispositions constitutionnelles de la République de Corée. La conférence a été arrêtée par les États-Unis et ses alliés, après deux mois de querelles futiles.

La gouvernement de parti libèral

Pendant la guerre, en raison de son autoritarisme, le président Syngman Rhee perd de sa popularité parmi les membres du gouvernement. La nouvelle Assemblée Nationale élue le 15 mars 1951 et qui siège à Busan lui est même défavorable si bien que, sentant qu’il ne pourrait pas être réélu par le vote parlementaire indirect tel que stipulé par la Constitution de l’époque, il demande à ce que le suffrage universel soit appliqué pour l’élection du Président de la République. Regroupant ses supporters au sein du Parti Libéral, il crée une majorité parlementaire qui lui permet de faire adopter la modification de la Constitution le 4 juillet 1952.

Reconduit à la tête du Parti Libéral lors de la convention de Taejon le 19 juillet 1952, Syngman Rhee est largement réélu pour un mandat de 4 ans, le 5 août 1952, devant son adversaire du Parti Progressiste, Cho Bong-am.

Constitutionnellement limité à 8 années d’exercice du pouvoir, il saura manœuvrer habilement pour faire modifier une deuxième fois la Constitution et profiter de la disparition de ses adversaires pour prendre la tête du pays une troisième fois en 1956.

Le soulèvement du 19 avril

Le caractère despotique du gouvernement de Syngman Rhee, ses pressions et irrégularités lors des élections génère un fort courant de protestation.

Le jour du scrutin du 15 mars 1960, des milliers de citoyens et d'étudiants défilent dans les rues de Masan, à l’ouest de Busan. La manifestation sera brutalement réprimée par la police faisant, selon les chiffres officiels, 8 morts et 50 blessés. Une vingtaine de jours plus tard, le corps d'un lycéen sera retrouvé flottant dans la mer, au large du port. La protestation s’étend aux villes. Le 18 avril, les étudiants de l'Université de Corée sont dans les rues de Séoul et se massent devant le bâtiment de l'Assemblée nationale. Le lendemain, ils sont rejoints par leurs camarades de pratiquement touts les autres établissements.

Malgré la proclamation de la loi martiale, le soulèvement populaire prend de l’ampleur et se propage à d’autres villes du pays. On voit même des professeurs aux cotés de leurs étudiants le 25 avril à Séoul, donnant ainsi un un coup décisif au régime libéral chancelant.

Sous la pression de la rue, Rhee annonce finalement sa démission le 27 avril.

Jong Ho devient président par intérim et avec son nouveau gouvernement préparera la prochaine élection parlementaire.

1. Le gouvernement du Parti Démocratique

De nouvelles élections se tinrent le 29 juillet 1960 sous la nouvelle constitution, pour constituer la cinquième Assemblée nationale, et le sénat qui venait d’être créé. Le Parti Démocrate qui avait été dans l’opposition à l’époque de Syngman Rhee obtint une victoire écrasante aux élections. Le gouvernement démocratique, à la tête duquel figuraient Yun Bo-seon et le Premier ministre Jang Myeon, dut faire face à de nombreuses difficultés dès le départ. Les étudiants, donnant de la voix et fiers de leur rôle dans la chute du régime de Syngman Rhee, faisaient preuve de peu de retenue pour intervenir dans le processus politique.

Le régime du Parti Démocratique ne parvint pas à se soustraire aux pressions internes et externes croissantes. Malgré la situation qui avait apparemment échappé à tout contrôle, le régime du Parti Démocratique, sur la fin de son règne, commença à montrer des signes semblant indiquer qu’il parvenait finalement à maîtriser la situation chaotique. Au même instant, il termina la mise au point d’un plan de développement économique sur le long terme, lequel fut utilisé par les gouvernements successifs.

Des signes indiquaient que les manifestations menées par les étudiant et certains leaders syndicalistes, peu soutenues par le public, commençaient à s’essoufler. Cependant, certains n’étaient pas prêts à donner au régime suffisamment de temps pour faire ses preuves.

Le coup d’état du 16 mai

Le 16 mai 1961, dans les heures précédant l’aube, à la tête de colonnes militaires, le major général Park Chung-hee traversa la fleuve Han à Séoul et prit le pouvoir, renversant le régime du Parti Démocratique. Le général Park déclara alors la loi martiale dans tout le pays, nommant le général Chang Do-yong chef des armées et chef du Comité Militaire Révolutionnaire. Lorsque le Premier ministre Jang Myon sortit de son abri pour annoncer sa démission forcée le 18 mai, le Comité révolutionnaire fonda le Counseil suprême pour la Reconstruction nationale, qui exercerait un pouvoir législatif et administratif

Le 2 juillet 1961, le Counseil suprême pour la reconstruction nationale nomma le général Park Chung-hee à sa tête. Le 24 mars 1962, deux jours après que le président Yun Po-son ait annoncé sa démission, le Conseil Suprême décida d’accepter celle-ci et de le nommer président, afin qu’il agisse en tant que tel jusqu’à ce ce que le gouvernement retourne aux mains des civils.

1. Les deux premiers mandats de Park Chung-hee

Malgré sa promesse publique de retourner le pouvoir à un gouvernement civil, Park se présenta aux élections présidentielles du 5 octobre 1963, en ayant préalablement pris soin de prendre sa retraite militaire, et en sortit vainqueur. On annonça que Park avait battu d’une faible marge de 150 000 votes l’ancien président Yun Po-son, lequel s’était présenté comme candidat du Parti Minjung. L’opposition, composée d’hommes politiques non issus de l’armée, échoua à présenter un front uni pour ces élections, plusieurs partis dissidents présentant leur propre candidat.

Dans les élections présidentielles suivantes qui se tinrent le 3 mai 1967, le président Park Chung-hee fut réélu pour un second mandat consécutif avec 51,4 pour cent du total des voies, battant son adversaire Yun Po-son. Dans les élections parlementaires du 8 juin 1967, le Parti Démocrate Républicain de Park gagna 103 sièges, 13 de plus que la majorité des deux tiers nécessaire à une révision de la constitution. Le principal parti d’opposition, le Nouveau Parti Démocrate, qui avait été créé juste avant les élections générales suite à la fusion de deux partis, le Minjung et Shimin, obtint seulement 44 sièges.

2. La révision de la Constitution

Le parti du président Park soumit un projet d’amendement constitutionnel le 14 septembre 1969, destiné à permettre au président sortant de se présenter pour un troisième mandat consécutif. Ce projet d’amendement constitutionnel passa en force lors d’une session spéciale tenue dans un bâtiment annexe de l’Assemblée nationale, en l’absence des députés de l’opposition.

Cette proposition d’amendement fut soumise à un référendum national le 17 octobre. L’annonce officielle fit état d’une approbation à 65,1% des votants à travers le pays.

3. Le 3e mandat de Park

Les dissenssions politiques prirent une nouvelle tournure vers la fin 1970, lorsque le parti d’opposition, le Nouveau Parti Démocrate, nomma Kim Dae-jung, un homme politique de la nouvelle génération, à sa tête pour les élections présidentielles qui approchaient. Suite à sa nomination, le leader de l’opposition commença à faire campagne dans tout le pays, en accusant le président et son gouvernement de corruption et de faire usage de tactiques brutales.

Cependant, le président Park fut réélu le 27 avril 1971 pour un troisième mandat consécutif de quatre ans, battant Kim Dae-jung. Malgré tout, le Parti Républicain Démocrate au pouvoir essuya un revers cuisant lors des élections générales du 25 mai, pour lesquelles 204 sièges de l’Assemblée nationale étaient en jeu. Le parti au pouvoir obtint 113 sièges, 23 sièges de moins que la majorité requise pour avoir une majorité des deux tiers, alors que l’opposition, avec le Nouveau Parti Démocrate, obtint 89 sièges, 20 sièges de plus que les 69 requis pour bloquer toute future tentative de modification de la constitution.

4. La proclamation de I’état d’urgence national

Le président Park proclama l’état d’urgence national dans tout le pays le 6 décembre 1971, demandant au peuple, entre autres choses, de se préparer à assumer des fardeaux de plus en plus lourds afin de garder sous contrôle la situation de crise dans laquelle se trouvait le pays. La mesure d’urgence était destinée à faire prendre conscience au peuple la situation internationale qui mettait en danger la sécurité et les intérêts vitaux de la nation.

La declaration comprenait une liste de six points qui, selon Park, devaient guider les politiques de l’administration et guider la vie quotidienne du peuple ayant à faire face à la situation critique dans laquelle se trouvait le pays. La déclaration du 6 décembre fut suivie par une série de mesures concrètes, incluant le passage sur la Loi de Mesures Spéciales sur la Défense Nationale, destinées à rendre l’armée plus efficace et à renforcer la préparation militaire de la nation. Cette loi donnait au président le pouvoir d’exercer, si nécessaire, de vastes pouvoirs qu’il aurait autrement uniquement été en mesure d’invoquer sous un régime de loi martiale.

La proclamation de I’état d’urgence

Le 17 octobre 1972, le président Park proclama l’état d’urgence, dont le but était de suspendre partiellement la constitution et de dissoudre l’Assemblée nationale, tout en interdisant toute activité politique. Cette mesure d’urgence était nécessaire pour mettre en place des réformes institutionnelles du système politique du pays dans un contexte international changeant et de continuer le dialogue Sud-Nord qui venait juste d’être initié avec la Corée du Nord communiste.

1. Yushin

La Quatrième République prit naissance avec la nouvelle constitution, dite du Yushin (du renouveau), adoptée par référendum national le 21 novembre 1972. Cette nouvelle constitution, établie par le gouvernement d’état d’urgence du président Park, et dont le but était de mettre en place une structure de pouvoir plus ferme, donna naissance à une nouvelle forme d’institution, le « Congrès National pour la Réunification » (NCU). Ce congrès consistait essentiellement en un collège électoral dont la tâche principale était de choisir le président sans passer par le vote populaire.

Le NCU avait également pour rôle d’agir en tant qu’organe de délibération suprême de la nation, statuant sur des problèmes aussi importants que la réunification du territoire. Sa session inaugurale eut lieu le 23 décembre 1972 et consista à élire Park au poste de 8e président de Corée du Sud.

2. La promulgation des décrets d’urgence

En 1974, le président Park Chung-hee promulgua une série de décrets présidentiels d’urgence, invoquant l’article 53 de la nouvelle constitution, laquelle lui laissait toute latitude pour prendre des mesures exceptionnelles en période de crise nationale. Le 8 janvier 1974 il émit le décret présidentiel d’urgence No. 1, interdisant toute activité opposant, déformant ou calomniant la constitution du Yushin ainsi que tout rapport de presse reportant de tellles activités.

Ce décret prévoyait des peines de prison d’un minimum d’un an, ajouté d’une suspension des droits civiques pour une durée maximum de 10 ans pour toute campagne s’opposant à la constitution, pour des manifestations étudiantes présentant un motif politique, pour les rapports de presse portant sur ces sujets et pour nombre d’autres actes, dont la corruption et la spéculation immobilière. Ce décret était en réalité une résurrection des décrets d’urgence émis au début de 1974 et annulés en août de la même année. Plus tard cette année, quelque 200 étudiants ainsi que d’autres dissidents furent emprisonnés par la cour martiale pour leurs campagnes anti-gouvernementales.

3. L’assassinat de Park Cjung-hee

Le president Park Chung-hee et son régime vieux de 18 ans prirent fin de manière abrupte et tragique le 26 octobre 1979. Park, ses deux aides de camp, ainsi que Cha Ji-chol le chef des gardes du corps, et Kim Jae-kyu, le directeur de la KCIA, étaient réunis dans un restaurant protégé par la KCIA pour discuter de la situation explosive à Busan. Une ombre descendait sur ce que l’on pensait être le régime inflexible de Park Chung-hee lorsqu’une série de graves manifestations étudiantes éclatèrent à Busan ainsi qu’à Masan, une autre ville portuaire de la côte Est

Le 3 mars 1981 Chun Doo-hwan inaugura les 7 ans de sa présidence à la tête de la Cinquième République en présentant les grandes lignes de sa politique et de son programme, promettant de bâtir une société juste garantissant l’aide de l’Etat à tous les citoyens, et d’entrer dans une ère de progrès économique et de justice sociale. Cependant, l’arrivée de Chun au pouvoir présenta son lot de difficultés.

Chun entreprit de créer une atmosphere de terreur dans le but de faire taire les critiques et de supprimer de potentiels aspirants à la présidence. Pour cela, il proclama le décret d’état d’urgence No. 10 qui interdit toute activité politique et grève ouvrière, ferma toutes les universités et facultés, et imposa la censure à la presse et la télévision. Kim Jong-pil, Lee Hu-rak, Pak Chong-kyu ainsi que sept autres leaders politiques majeurs de l’ère Park furent arrêtés, accusés de corruption.

Kim Dae-jung fut arrêté et faussement accusé de conspiration en vue de renverser le gouvernement, et Kim Yong-sam fut assigné à résidence. L’Assemblée nationale fut également fermée. Cependant, les manifestations étudiantes exigeant la libéralisation et le renvoi des généraux politiques commença à s’aggraver au printemps 1980, ce qui alarma Chun et ses généraux. L’arrestation de Kim Dae-jung déclancha de violentes manifestations à Kwangju, le bastion traditionnel des hommes politiques originaires de cette région. Les manifestations sanglantes qui suivirent pendant neuf jours furent finalement stoppées par un assaut parachutiste tous azimuts soutenu par des tanks, et résulta en plusieurs centaines de morts d’après le bilan officiel.

Pendant l’administration de Chun Doo-hwan, de nombreuses lois périmées ou difficiles à appliquer furent soit éliminées ou simplifiées. Le couvre-feu de minuit à 4h du matin, qui avait été en place pendant 36 ans, fut levé et les restrictions sur les voyages à l’étranger assouplies. L’inflation fut ramenée à moins de 5 pour cent par an. Le Plan de Développement économique de 5 ans, mis en place pendant son administration pour couvrir la période de 1982 à 1986, vit une croissance de 7,6 pour cent du PNB en termes réels. Mais le legs le plus précieux laissé par Chun en tant que chef d’Etat, est peut-être sa renonciation volontaire au pouvoir comme il avait promis de le faire. Ce fait est d’autant plus remarquable étant donné que l’on ne trouve pas de précédent où un chef d’Etat cède le pouvoir à la fin de son mandat dans les 50 ans suivant la fin de la deuxième Guerre mondiale. Cette tradition établie par Chun fut poursuivie par Roh Tae-woo lorsqu’il céda le pouvoir de manière pacifique à son successeur Kim Young-sam, en 1992.

Le president Roh Tae-woo prêta serment et inaugural la Sixième République en février 1988. Le Président Roh débuta son mandat en faisant la promesse que les régimes autoritaires du passé prendraient fin et que la déclaration du 29 juin continuerait d’être observée. Avant les élections présidentielles de 1987, Roh fit une déclaration remarquable, maintenant connue sous le nom de Déclaration du 29 juin, dans laquelle il acceptait pratiquement toutes les demandes de l’opposition, y compris celle qui consistait à choisir le président par vote populaire, principe qui l’amena à devenir le premier président élu par vote populaire en 16 ans.

Pendant l’administration Roh, et pour la première fois dans l’histoire de la nation, les Jeux Olympiques se déroulèrent à Séoul. Les 24e olympiades, se déroulant en Corée en 1988, furent considérées un grand succès. Le Président Roh ébranla le monde politique du pays en annonçant en janvierr 1990 un alignement sans précédent à la suite duquel son parti au pouvoir, le Parti Démocrate pour la Justice fusionna avec deux partis politiques d’opposition majeurs, le Parti Démocratique pour la Réunification de Kim Yong-sam, et le Nouveau Parti Démocrate Républicain de Kim Jong-pil, pour donner naissance au Parti Démocrate Libéral.

Le président Kim Young-sam a été assermenté comme président le 25 février 1993 au milieu de la fanfare publique, étant le premier président civil en trois décennies. Kim a entamé son mandat de cinq ans en s'engageant à organiser des réformes radicales dans tous les secteurs de la société, soulignant en particulier la nécessité de couper une fois pour toutes les liens collusifs traditionnels entre les politiciens et les hommes d'affaires.

Dans les premiers jours de son mandat, Kim a imposé un ensemble de programmes réformateurs à l'acclamation du public. Par exemple, il a forcé les hauts fonctionnaires et les politiciens à déclarer les biens de leurs familles et à eux-mêmes, et a expulsé les généraux politiciens du service actif et a introduit un système de transactions financières de nom réel.

Cependant, le chef de l'exécutif a bientôt hésité dans sa campagne de réforme, apparemment au milieu de la résistance des conservateurs qui ont formé le principal séjour de sa base de pouvoir. De plus, certaines de ses réformes ont été critiquées comme préjudiciables et injustes.

Sa popularité déclinante était évidente lors des élections locales du 27 juin 1995, lorsque son parti au pouvoir a subi une défaite stupéfiante.

Dans un geste symbolique pour rajeunir son parti affaissé, le président a renommé le Parti libéral démocrate au pouvoir, le Parti de la Nouvelle Corée (NKP). Dans le cadre de sa stratégie visant à regagner le soutien du public au NKP et à lui-même, Kim a lancé une campagne de redressement de l'histoire visant principalement deux anciens chefs d'Etat, Chun Doo-hwan et Roh Tae-woo. Sous l'impulsion du président, le parti au pouvoir s'est regroupé avec les partis de l'opposition pour élaborer une loi habilitant l'accusation à agir contre les deux ex-présidents, quel que soit le délai de prescription.

Les procureurs ont arrêté Chun et Roh et certains de leurs collègues accusés de rébellion, en vertu du Code pénal militaire, pour leurs rôles dans le coup d'État de 1979 et le massacre de Kwangju en mai 1980. Les deux ex-présidents ont également été inculpés.

Le tribunal du district de Séoul a condamné Chun à mort et Roh à 22 ans et demi de prison. La Cour d'appel de Séoul a réduit la peine de Chun à la réclusion à perpétuité et celle de Roh à 17 ans, confirmées par la Cour suprême le 17 avril 1997. L'action du Président Kim contre Chun et Roh a porté ses fruits, le soutien public diminuant. /p>

À peine Kim se réjouissait-il des victoires électorales, quand la suspicion publique a fait surface qu'il avait reçu une grande somme de la caisse noire de Roh comme fonds de campagne aux élections présidentielles de 1992.

Le scandale de Hanbo a éclaté à la fin de l'année 1997. Le président du groupe Hanbo, Chung Tae-soo, a obtenu d'énormes prêts bancaires pour financer la construction de sa société de ferronnerie. à Tangjin sans garantie appropriée, apparemment par le biais de politiciens influents. Le camp de l'opposition a accusé Kim Hyun-chul, le deuxième fils du président Kim, d'être une figure centrale du scandale. Ils ont dit qu'une grande partie des prêts avait dû être versée dans les poches des politiciens du camp au pouvoir comme des pots-de-vin, et qu'un certain nombre de politiciens au pouvoir et de l'opposition avaient reçu de l'argent de Chung.

Lors d'une audience de l'Assemblée nationale sur le scandale, le junior Kim a nié sa culpabilité ou tout acte répréhensible. Mais l'accusation l'a arrêté le 17 mai sur des accusations d'avoir reçu 6,5 milliards de wons d'hommes d'affaires, dont 3,2 milliards de wons en pots-de-vin.

Un autre incident qui a entaché l'image de l'administration de Kim Young-sam a été la controverse sur l'adoption des amendements aux lois sur le travail, et la loi sur l'Agence pour la planification de la sécurité nationale. Alors que le sentiment public grésillait, les partis au pouvoir et l'opposition ont élaboré et adopté de nouveaux projets de loi le 10 mars 1997 pour remplacer les lois contestées.

Pendant ce temps, le président diplomatiquement actif a vu un objectif personnel rempli avec l'entrée du pays dans l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). La Corée du Sud a été admise en tant que 29e pays membre de l'OCDE le 11 octobre 1997, cinq ans après que la nation a manifesté son intérêt à y adhérer.

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