The Wayback Machine - https://web.archive.org/web/20110623113030/http://www.tlfq.ulaval.ca:80/axl/francophonie/francophonie.htm

Qu'est-ce que la Francophonie?

Le terme de francophonie apparut pour la premi�re fois en 1880. C’est le g�ographe fran�ais On�sime Reclus (1837-1916) qui l’a employ� pour d�signer les espaces g�ographiques o� la langue fran�aise �tait parl�e. Il s’agit de l'ouvrage France, Alg�rie et colonies. On entend aujourd’hui par francophonie (avec une minuscule initiale) l’ensemble des PEUPLES ou des groupes de locuteurs qui utilisent partiellement ou enti�rement la langue fran�aise dans leur vie quotidienne ou leurs communications. Le terme Francophonie (avec une capitale initiale) d�signe plut�t l’ensemble des GOUVERNEMENTS, pays ou instances officielles qui ont en commun l’usage du fran�ais dans leurs travaux ou leurs �changes. Donc, on parle de deux r�alit�s diff�rentes selon qu’on �crit francophonie (peuples ou locuteurs) ou Francophonie (gouvernements ou pays). Dans ce dernier cas, la Francophonie est associ�e � l'Organisation internationale de la Francophonie.

Rappelons que le terme de �francophonie� provient bien �videmment du mot �fran�ais�, une langue romane appartenant � la famille indo-europ�enne. On peut consulter un tableau montrant une typologie historique des langues romanes

1 Les �tats o� le fran�ais est langue officielle

Gr�ce � son statut de langue officielle (ou co-officielle) dans quelque 57 �tats r�partis dans 29 pays, le fran�ais reste la deuxi�me langue du monde au plan de l’importance politique. M�me si, � l'exemple de l'anglais, il n'est pas la langue maternelle de tous les citoyens dans la plupart des pays concern�s, le fran�ais occupe des positions strat�giques privil�gi�es comme langue administrative, langue d'enseignement, langue de l'arm�e, langue de la justice, langue des m�dias, langue du commerce ou des affaires, etc.  

Si le fran�ais a d'abord �t� la premi�re langue de la France, c'est parce qu'il a �t� celle du roi, c'est-�-dire celle du prince le plus puissant, celui qui poss�dait la plus grande arm�e et qui pr�levait les plus forts imp�ts. Par la suite, si le fran�ais a �t� la premi�re langue de l'Europe, et ce, du Moyen �ge jusqu'au XVIIIe si�cle, c'est parce que la France �tait le pays le plus peupl� du continent, et que, par voie de cons�quence, son monarque �tait le plus riche et le plus puissant. Ainsi, la cause premi�re de l'expansion du fran�ais en Europe et en Am�rique est d'ordre d�mographique, puis d'ordre �conomique et militaire. Cette observation pourrait, bien s�r, s'appliquer � l'histoire de l'anglais, mais aussi � celle de l'espagnol, du portugais, de l'arabe, du russe, etc.  

L'implantation du fran�ais en Afrique et dans l�oc�an Indien (R�union, Seychelles, Comores, etc.) est plus r�cente. � l'exception du S�n�gal o� des postes fran�ais ont �t� �tablis d�s le XVIIIe si�cle, l'expansion de cette langue a commenc� au XIXe si�cle avec de nouvelles conqu�tes militaires, l'effort d'�vang�lisation et le d�veloppement de l'organisation scolaire. Il en est de m�me pour l'Oc�anie (Polyn�sie fran�aise, Nouvelle-Cal�donie, Vanuatu, etc.).  

Le fran�ais est l'unique langue officielle dans 30 r�gions (dont 14 pays et 16 r�gions), mais dans 26 autres il partage ce statut avec une ou d'autres langues, surtout l'anglais, l'arabe et l'allemand.

Fran�ais, unique langue officielle Statut politique Fran�ais comme
langue co-officielle
Autre(s) langue(s) officielle(s)
en plus du fran�ais
1.  B�nin
2.  Burkina Faso
3.  Berne (Suisse)
4.  Communaut� fran�aise de Belgique
5.  Congo-Brazzaville
6.  Congo--Kinshasa
7.  C�te d'Ivoire
8.  France
9.  Gabon
10. Gen�ve
11. Guadeloupe
12. Guin�e
13. Guyane fran�aise
14. Jura
15. Mali
16. Martinique
17. Mayotte
18. Monaco
19. Niger
20. Nouvelle-Cal�donie
21. Polyn�sie fran�aise
22. Qu�bec
23. R�union
24. Saint-Barth�lemy
25. Saint-Martin
26. Saint-Pierre-et-Miquelon
27. S�n�gal
28. Togo
29. Vaud
30. Wallis-et-Futuna
1.  pays
2.  pays
3.  canton (Suisse)
4.  Communaut� (Belgique)
5.  pays
6.  pays
7.  pays
8.  pays
9.  pays
10. canton (Suisse)
11. d�partement (FR)
12. pays
13. d�partement (FR)
14. canton (Suisse)
15. pays
16. d�partement (FR)
17. collectivit� territoriale (FR)
18. principaut�
19. pays
20. pays d'outre-mer (FR)
21. pays d'outre-mer (FR)
22. province (Canada)
23. d�partement
24. collectivit� territoriale (FR)
25. collectivit� territoriale (FR)
26. collectivit� territoriale (FR)
27. pays
28. pays
29. pays
30. collectivit� d'outre-mer (FR)
1. Belgique
2. Berne (Suisse)
3. Burundi
4. Cameroun 
5. Canada 
6. Centrafrique
7. Comores
8. Djibouti
9. Fribourg (Suisse)
10. Guin�e �quatoriale
11. Ha�ti 
12. Luxembourg
13. Madagascar 
14. Mauritanie
15. N.-Brunswick (Canada)
16. Nunavut (Canada)
17. Pondich�ry (Inde)
18. Rwanda
19. Seychelles
20. Suisse
21. Tchad
22. T. du Nord-Ouest (Canada)
23. Val d'Aoste (Italie)
24. Valais (Suisse)
25. Vanuatu
26. Yukon (Canada)
1. allemand-n�erlandais
2. allemand
3. kirundi
4. anglais
5. anglais
6. sango
7. arabe
8. arabe
9. allemand
10. espagnol
11. cr�ole 
12. luxembourgeois-allemand
13. malgache 
14. arabe
15. anglais
16. anglais-inuktitut
17. anglais-tamoul-t�lougou-malayalam
18. anglais-kinyarwanda
19. anglais-cr�ole
20. allemand-italien-romanche
21. arabe
22. anglais
23. italien
24. allemand
25. anglais
26. anglais

2 Le fran�ais comme langue maternelle

En principe, la notion de fran�ais langue maternelle ne s'applique qu'� ceux qui le parlent en France (82 %), au Canada (23,2 %), en Belgique (41 %), en Suisse (18,4 %) et dans la principaut� de Monaco (58 %). Avec ces seuls pays, on ne compterait que 75 millions de francophones.  

Cependant, bien qu'ils soient partout minoritaires, il faut d�nombrer �galement les locuteurs du fran�ais langue maternelle dans les diff�rents autres pays francophones r�partis surtout en Afrique et en Oc�anie, mais pr�sents aussi aux Antilles et aux �tats-Unis. Si l'on compte les v�ritables francophones d'Afrique (22 �tats), des Antilles et des �tats-Unis (1,7 million), d'Oc�anie, on compterait environ 110 millions de locuteurs francophones.  

3 Le fran�ais comme langue seconde 

Le fran�ais est une langue d'enseignement de grande importance dans le monde. En fait, son enseignement aux non-francophones constitue une donn�e fondamentale dans le concept de francophonie. L� o� le fran�ais a acquis le statut de langue officielle, de langue co-officielle ou de langue administrative, il est enseign� comme langue seconde; l� o� le fran�ais ne dispose d'aucun statut officiel, comme au �tats-Unis, en Colombie, au Royaume-Uni ou au Laos, il est enseign� comme langue �trang�re. Pr�cisons que, dans les pays o� le fran�ais est l'unique langue officielle, il est enseign� � tous les �l�ves d�s le primaire. En tant que langue seconde, il est principalement enseign� au primaire, parfois au secondaire.  

Une constatation s'impose lorsqu'on se demande o� le fran�ais est le plus enseign� comme langue seconde ou langue �trang�re: c'est avant tout dans les pays francophones d'Afrique noire, puis dans les pays arabophones d'Afrique ainsi que dans les pays anglophones, lusophones (portugais) et hispanophones.  

Sur le plan de la francophonie mondiale, on compte pr�sentement plus de 145 millions de personnes scolaris�es en fran�ais dans le monde, tous les secteurs d'enseignements r�unis (langue maternelle, langue seconde, langue �trang�re). En fait, jamais dans l'histoire du fran�ais autant de personnes n'ont appris et parl� cette langue. Selon le Conseil �conomique et social de Paris, le nombre des "francophones" aurait atteint m�me les 500 millions en l'an 2000. Mais il ne s'agit l� que d'estimations, car il n'existe pas encore d'instruments de mesure scientifique en ce domaine. On peut croire que ce nombre de 500 millions touche tout ceux qui, d'une fa�on ou d'une autre, peuvent �tre en contact avec le monde francophone.

Le tr�s net d�clin du fran�ais langue seconde ou �trang�re, qui avait commenc� dans les ann�es soixante, semble avoir �t� stopp�. Certains pays d'Europe (Finlande, Irlande, Norv�ge, Su�de, Autriche, Bulgarie, etc.), du Proche-Orient (�gypte, Turquie, Isra�l, �mirats arabes unis, etc.) et d'Am�rique (Br�sil, Colombie, P�rou, �tats-Unis, Canada) connaissent pr�sentement une tr�s nette augmentation des �l�ves du fran�ais langue seconde ou �trang�re.  

Mais c'est en Afrique francophone et dans les pays du Maghreb que la proportion des effectifs scolaires a le plus augment�. La population des �l�ves scolaris�s en fran�ais est pass�e de 8 % (1960) � 33 % (1981). Les prospectives pour l'an 2000 montraient une augmentation de 267 % de scolaris�s en fran�ais, tandis que l'augmentation de la population �tait de 73 %. Dans les pays du Maghreb (Alg�rie, Maroc, Tunisie), pourtant soumis � une politique d'arabisation pouss�e, la proportion des enfants scolaris�s en fran�ais a d�j� d�pass� les 40 %. Bref, comme le fran�ais est enseign� dans la quasi-totalit� des �tats du monde, sa situation lui procure une dimension et une port�e vraiment internationales... apr�s l'anglais. Au total, on estime que 60 millions de non-francophones ont appris le fran�ais. Si l'on �largit le cercle des pays ou � des r�gions qui ne sont pas membres de l�Organisation internationale de la Francophonie, comme l�Alg�rie (plusieurs millions), Isra�l (environ 600 000), l�Italie avec le Val d�Aoste (plusieurs dizaines de milliers), et au continent am�ricain hors Francophonie, le nombre de francophones, toute cat�gories r�unies (langue maternelle, langue seconde, langue �trang�re), d�passe probablement les 200 millions, y compris les �francophones partiels� (voir le tableau de l'OIF). 

4 Le statut juridique du fran�ais

Le fran�ais, rappelons-le, demeure la deuxi�me langue du monde au plan g�opolitique avec 57 �tats dans 29 pays de langue officielle fran�aise (contre 59 �tats et 50 pays pour l'anglais). Il constitue n�anmoins, dans une cinquantaine de pays (54 �tats membres de la Francophonie), une langue administrative, une langue d'enseignement, une langue de la justice, une langue des m�dias, une langue du commerce ou des affaires et une langue de l'arm�e. Le statut juridique du fran�ais ne se limite pas aux pays o� le fran�ais est langue officielle ou co-officielle, mais aussi � un certain nombre d'�tats non souverains, que ce soit notamment dans des cantons suisses ou des provinces canadiennes. Il existe un certain nombre d'�tats ou territoires qui ne sont pas officiellement de langue fran�aise, mais o� cette langue b�n�ficie de pr�rogatives. Voir aussi le tableau des �tats officiellement francophones, unilingues ou bilingues.

4.1 Le fran�ais, unique langue officielle

En Europe, le fran�ais est l'unique langue officielle en France, dans la principaut� de Monaco et au grand-duch� du Luxembourg (du moins au plan th�orique). En Afrique, il est la seule langue officielle au B�nin, au Burkina Faso, en R�publique centrafricaine, au Congo-Brazzaville, au Congo-Kinshasa, en C�te d'Ivoire, au Gabon, en Guin�e, au Mali, au Niger, � La R�union (FR), au S�n�gal et au Togo. En Am�rique, il conserve ce statut dans les d�partements fran�ais d'outre-mer (DOM): Martinique et Guadeloupe, Saint-Barth�lemy, Saint-Martin, Saint-Pierre-et-Miquelon, Guyane fran�aise. En Oc�anie, c'est dans les territoires fran�ais d'outre-mer (TOM) qu'il jouit de ce m�me statut: Nouvelle-Cal�donie, Polyn�sie fran�aise, les �les Wallis-et-Futuna.

De plus, le statut juridique du fran�ais s'�tend aussi � plusieurs �tats non souverains. Il est l'unique langue officielle dans la Communaut� fran�aise de Belgique, dans la province de Qu�bec, dans les cantons suisses de Gen�ve, de Neuch�tel, du Jura et de Vaud

4.2 Le fran�ais comme langue co-officielle

Par ailleurs, le fran�ais est une langue co-officielle en Belgique (fran�ais-n�erlandais- allemand), en Suisse (fran�ais-allemand-italien et romanche), au Canada (fran�ais-anglais), � Ha�ti (fran�ais-cr�ole), au Burundi (fran�ais-kirundi), au Cameroun (fran�ais-anglais), aux Comores (fran�ais-arabe), � Djibouti (arabe-fran�ais), en Guin�e �quatoriale (espagnol-fran�ais), � Madagascar (malgache-fran�ais), en Mauritanie (arabe et fran�ais dans les faits), au Rwanda (kinyarwanda-fran�ais-anglais), aux Seychelles (anglais-fran�ais-cr�ole), au Tchad (arabe-fran�ais).

C'est une langue co-officielle dans les cantons suisses de Fribourg (fran�ais-allemand), du Valais (fran�ais-allemand), de Berne (fran�ais-allemand), dans la province du Nouveau-Brunswick (fran�ais-anglais) et les Territoires du Nord-Ouest au Canada (fran�ais-anglais), dans le Val-d'Aoste (fran�ais-italien) en Italie. Mentionnons enfin le territoire autonome de Pondich�ry (fran�ais-tamoul) en Inde.

On peut consulter le tableau r�capitulatif des �tats ou territoires francophones � ce sujet; le tableau pr�sente la liste des 57 �tats r�partis dans 29 pays, o� le fran�ais est officiel ou co-officiel, qu�il s�agisse d��tats souverains ou non souverains. Bien s�r, ce tableau se r�v�le diff�rent lorsqu�on dresse la liste des 54 �tats membres de la Francophonie, dont un certain nombre 33 pays, dont 17 membres, 13 observateurs et 3 associ�s n'a pas le fran�ais comme langue officielle, mais comme simple langue �trang�re. 

4.3 Un statut diversifi�

Conform�ment � son statut de langue officielle, le fran�ais est utilis�, en totalit� ou en partie, au Parlement, dans la r�daction des lois, dans les services gouvernementaux ou administratifs, dans les domaines de la justice, de l'�ducation, dans la police et les forces arm�es, dans les m�dias, le commerce, le monde du travail, l'affichage, etc. Si on tient compte du fait que l'application du statut juridique varie d'un pays � l'autre ou d'une r�gion � l'autre, il s'av�re difficile de d�crire celle-ci de fa�on concr�te dans le cas du fran�ais. Comment savoir, par exemple, si l'affichage est aussi fran�ais en C�te d'Ivoire qu'en France, si les �coles francophones sont moins fran�aises au Val-d'Aoste qu'en Ontario, si les services municipaux en fran�ais sont mieux dispens�s en Tunisie qu'en Alberta, etc.

Le statut de langue internationale du fran�ais est r�el avec 57 �tats de langue officielle fran�aise dans 29 pays (consulter le tableau Les �tats o� le fran�ais est langue officielle ou co-officielle), mais appara�t fragile dans une certaine mesure. Au point de vue des effectifs de ses locuteurs, cette langue progresse tr�s vite, proportionnellement plus que l'anglais; cela est d� � la formidable pouss�e d�mographique des pays africains, incluant le Maghreb. On constate des progr�s presque fulgurants de l'enseignement en fran�ais dans des populations jadis peu scolaris�es. 

C'est cependant un atout qui peut se retourner contre le fran�ais, car il n'est nulle part langue maternelle, hormis en France, en Belgique francophone, en Suisse romande, au Qu�bec et dans quelques r�gions du Canada anglais (notamment au Manitoba, en Ontario et au Nouveau-Brunswick). En Am�rique, le fran�ais se cantonne dans deux �tats, l'un, petit et pauvre, Ha�ti; l'autre, le Qu�bec, riche mais sous-peupl� et atteint de d�croissance d�mographique. En fait, la France demeure l'unique p�le solide de la francophonie. C'est une faiblesse dans la mesure o� tout repose sur la puissance et la richesse de ce seul pays. La perte de prestige de la France entra�nerait n�cessairement le d�clin du fran�ais comme langue internationale. Selon les estimations de 2005 de l'Organisation internationale de la Francophonie, il y aurait 139 millions de francophones (langue maternelle et langue seconde), auxquels il faut ajouter 39 millions de �francophones partiels�, ceux dont le fran�ais est une langue �trang�re. On estime qu'entre 250 millions � 300 millions de personnes seraient en contact avec la langue fran�aise, mais, selon les projections, ce nombre devait atteindre les 500 millions d�s l'an 2010.

5 Les d�buts de la Francophonie

D�s le d�but des ann�es soixante, des personnalit�s issues des anciennes colonies fran�aises comme Hamani Diori (Niger), Habib Bourguiba (Tunisie), Norodom Sihanouk (Cambodge) et L�opold S�dar Senghor (S�n�gal) propos�rent de regrouper les pays nouvellement ind�pendants, d�sireux de poursuivre avec la France des relations fond�es sur des affinit�s culturelles et linguistiques. La r�ponse de la France se fit ambigu�. N�anmoins, en 1960, plusieurs pays francophones cr��rent la Conf�rence des ministres de l'�ducation nationale des pays ayant en commun l'usage du fran�ais (CONFEMEN), puis, en 1961, l'Association des universit�s enti�rement ou partiellement de langue fran�aise (AUPELF).  

En 1969, se tint la premi�re conf�rence des �tats francophones (sous le patronage d'Andr� Malraux, ministre fran�ais des Affaires culturelles) � Niamey. En 1970, l'Agence de coop�ration culturelle et technique (ACCT) fut cr��e � l'initiative de l'Organisation commune africaine et malgache (OCAM), fond�e en 1966. La charte cr�ant l'agence fut sign�e par 21 pays, le 20 mars 1970. La coop�ration s�est d�abord limit�e au domaine technique. Il faut dire que, jusque l�, la France avait refus� de cr�er une organisation internationale de type �Commonwealth fran�ais�, probablement en raison du traumatisme engendr� par la d�colonisation. Les Fran�ais ne voulaient surtout pas avoir l'air de �coloniaux�, m�me si c'�taient surtout les Africains et les Qu�b�cois qui r�clamaient une telle organisation.  

L�opold S�dar Senghor du S�n�gal, une fois de plus, r�clama un �sommet francophone�. En 1973, le premier sommet franco-africain se tint � Paris, ce qui excluait le Canada et le Qu�bec. Il faut dire qu’une controverse avait �clat� entre Paris et Ottawa qui ne voulait m�me pas reconna�tre le Qu�bec comme �gouvernement participant�. Il faudra attendre la d�part de la sc�ne politique canadienne du premier ministre Pierre Elliot Trudeau pour faire d�bloquer le dossier. En 1984, fut cr�� le Haut Conseil de la francophonie (aboli lors du Sommet de Bucarest de 1006) et la cha�ne internationale c�bl�e TV5 fut lanc�e. Le pr�sident fran�ais Fran�ois Mitterrand fut finalement � l'origine du premier sommet des chefs d'�tat. En 1986, la Conf�rence des chefs d'�tat et de gouvernement des pays ayant en commun l'usage du fran�ais, plus simplement d�sign�e par l'expression de �Sommet francophone�, se r�unit pour la premi�re fois � Versailles et � Paris. Le gouvernement canadien avait fini par accepter non seulement que le Qu�bec participe au somment en tant que �gouvernement participant�, mais �galement le Nouveau-Brunswick (la seule province officiellement bilingue du Canada). Ce fut le d�but des Sommets francophones.

Durant des ann�es, certains observateurs ont reproch� � ces Sommets de se limiter � s'entendre sur la date du prochain sommet et sur un communiqu� officiel grincheux portant sur l'usage de l'anglais dans le monde. � partir de 1997, on eut l'id�e de donner � l'organisme le nom de Organisation internationale de la Francophonie et de nommer � sa t�te une personnalit� prestigieuse: Boutros Boutros-Ghali, ancien secr�taire g�n�ral de l'ONU. Il s'agissait sans doute pour la Francophonie, d'une part, de renforcer sa dimension, d'autre pat, sa visibilit� politique. D�s lors, d'autres observateurs ont reproch� � l'organisme de pr�ner la �diversit� linguistique� apr�s avoir vitup�r� contre l'anglais. En fait, ce n'est pas aussi simple que cela, comme l'illustrent les descriptions de tous les Sommets francophones. 

En f�vrier 2007, le secr�taire g�n�ral de la Francophonie a proc�d� � la mise en place de la �Cellule de r�flexion strat�gique de la Francophonie�, un organisme qui assure maintenant l'une des fonctions autrefois d�volue � l�ancien Haut Conseil de la Francophonie. Cette �cellule� a pour mission de r�fl�chir sur les cinq th�mes suivants :

- les migrations internationales;
- l�identit� francophone � l�heure de la mondialisation;
- le dialogue des civilisations;
- l�Europe �largie et la Francophonie;
- les industries culturelles et l��ducation.

� l'heure actuelle, la Francophonie est pr�sente sur les cinq continents et repr�sente plus du quart des �tats membres de l�Organisation des Nations unies, soit 710 millions de personnes.

6 Les Sommets francophones

Les Sommets francophones ont �t� inaugur�s en 1986 et furent suivis de plusieurs autres par la suite. Ces Sommets regroupent quatre types de pays adh�rents : les membres dits �de plein droit�, les �r�gions�, les ��tats associ�s� et les ��tats observateurs�. De plus, l'organisation pr�voit le statut d'�invit� sp�cial� pour les collectivit�s territoriales issues d'�tats n'y appartenant pas, mais qui participent � ses Sommets et � quelques-uns de ses programmes. C'est le cas de la r�gion italienne du Val-d'Aoste et de la Louisiane aux �tats-Unis, comme ce pourrait �tre le cas, par exemple, de la Catalogne.

- Ier Sommet de Paris/Versailles: 17-19 f�vrier 1986

C'est en 1986 que le pr�sident de la R�publique fran�aise, M. Fran�ois Mitterrand, a invit� � Paris, pour la premi�re fois, 41 chefs d'�tat et de gouvernement des pays ayant en commun l'usage du fran�ais. Par la suite, ont eu lieu des conf�rences bisannuelles, qu'on appelle conf�rences au sommet puisque les pays participants y sont repr�sent�s au plus haut niveau. Quarante et un pays et gouvernements �taient repr�sent�s � ce sommet qui s'est d�roul� au ch�teau de Versailles. Pour leur premier rendez-vous, les participants se sont attach�s � d�finir des objectifs ax�s sur la solidarit�.

- IIe Sommet de Qu�bec: 2-4 septembre 1987

Quarante et un chefs d'�tat et de gouvernement ayant en commun l'usage du fran�ais avaient r�pondu positivement � l'invitation conjointe du Canada, du Qu�bec et du Nouveau-Brunswick. Ce deuxi�me sommet a permis aux repr�sentants des peuples qui composent la grande famille francophone de se mieux conna�tre et de mettre en commun leurs exp�riences dans nombre de domaines d'activit� politiques, �conomiques et culturels. C'est � cette occasion que fut arr�t�e la liste des secteurs prioritaires de la Francophonie.

- IIIe Sommet de Dakar: 24-26 mai 1989

Les 41 chefs d'�tat et de gouvernement r�unis dans la capitale du S�n�gal, � l'invitation du pr�sident Abdou Diouf, ont consacr� l'essentiel de leurs travaux � la question de l'�ducation et de la formation dans les pays francophones.

- IVe Sommet de Chaillot: 19-21 novembre 1991

Sommet de �la maturit� et de l'�largissement�, selon son h�te le pr�sident Mitterrand, le Sommet de Chaillot a regroup� pr�s de 50 pays et gouvernements, qui se sont dot�s de nouvelles institutions et ont confirm� dans son r�le d'op�rateur principal et de secr�tariat de toutes les instances de la Francophonie: l'Agence de la coop�ration culturelle et technique (ACCT).

- Ve Sommet de Grand-Baie � l'�le Maurice: 16-18 octobre 1993

Lors de cette cinqui�me rencontre qui s'est d�roul�e � l'�le Maurice, les participants d�cident de remplacer l'appellation de Sommet par celle de Conf�rence des chefs d'�tat et de gouvernement ayant le fran�ais en partage. Cette nouvelle appellation officielle n�a pas emp�ch� toutes les autres �conf�rences� de s�appeler �sommet�. Les participants ont reconnu que l'�conomie �tait l'un des �l�ments indissociables de la culture des peuples et ont d�fini les param�tres d'une coop�ration �conomique entre les pays membres de la Francophonie. � l��le Maurice, deux pays non francophones se sont joints � la Francophonie: la Roumanie (langue officielle: roumain) et la Bulgarie (langue officielle: bulgare).

- VIe Sommet de Cotonou (B�nin): 2-4 d�cembre 1995

La Sixi�me Conf�rence de chefs d'�tat et de gouvernement des pays ayant le fran�ais en partage a notamment �t� l'occasion pour ses participants de donner un virage plus politique et plus visible � la Francophonie en adoptant une s�rie de r�solutions de nature politique et en cr�ant le poste de secr�taire g�n�ral de la Francophonie. De plus, l'Agence de coop�ration culturelle et technique est devenue l'Agence de la Francophonie sous la responsabilit� de l�administrateur g�n�ral de l'Agence de la Francophonie. Les membres ont �galement r�vis� Charte de l'Agence qui devient la Charte de la Francophonie. Il faut noter �galement l'admission � titre de nouveaux membres (non francophones) au sein de la Francophonie: Saint-Thomas-et-Prince (langue officielle: portugais) ainsi que la Moldavie (langue officielle: moldave).

- VIIe Sommet de Hanoi (Vietnam): 14-17 novembre 1997

� l'occasion de leur septi�me rencontre au Vietnam, les repr�sentants des 49 �tats et gouvernements membres de la Francophonie, qui avaient pr�vu de se pencher sur le th�me de la coop�ration �conomique, ont finalement choisi comme sujet d��tude la pr�vention des conflits dans les pays membres; ils se sont engag�s �galement � coop�rer avec la communaut� internationale pour garantir le respect des droits de la personne. Lors de ce Sommet, le premier secr�taire g�n�ral de l'histoire de l'organisation a �t� �lu en la personne de M. Boutros Boutros-Ghali. Il a notamment pour mission de faire en sorte que l'Agence deviennent une force politique plus active, susceptible de jouer un r�le plus significatif sur la sc�ne internationale. � titre d�observateurs, �taient repr�sent�s l�Albanie, la Pologne et la Mac�doine. Comme invit� sp�cial: le Val-d�Aoste (Italie).

- VIIIe Sommet de Moncton (Canada): 3-5 septembre 1999

C�est le Nouveau-Brunswick, la seule province officiellement bilingue du Canada, qui accueillit le VIIIe Sommet de la Francophonie. Les 52 �tats et gouvernements, membres et observateurs de l'espace francophone, ont salu� le travail de M. Boutros Boutros-Ghali, secr�taire g�n�ral de la Francophonie, qui a certainement contribu� � asseoir la cr�dibilit� de la Francophonie politique. Les participants ont admis que l'approfondissement de la d�mocratie n�cessitait une action de fond qui se traduira par l'organisation en 2000 d'un symposium de bilan et de propositions concr�tes sur les pratiques d�mocratiques en Francophonie. De plus, le principe de la diversit� culturelle est d�sormais acquis, alors qu�une conf�rence des ministres de la Culture de la Francophonie est pr�vue pour l'ann�e suivante. L'admission de l'Albanie et de la Mac�doine comme membres associ�s a �t� per�ue comme un r�sultat positif dans la constitution d'un bloc francophone dans les pays de l'Europe de l�Est.

IXe Sommet de Beyrouth (Liban): 18-20 octobre 2002

Le Sommet de Beyrouth qui devait se tenir en octobre 2001 a �t� report� aux 18-20 octobre 2002 en raison de la situation internationale dans la r�gion, suite aux attentats du 11 septembre 2001 aux �tats-Unis (World Trade Center de New York et Pentagone).

C'est le premier Sommet francophone tenu dans un pays arabe. La Francophonie a pris un certain virage politique � Beyrouth en condamnant tout recours au terrorisme et appel� � la conclusion d'une convention g�n�rale pour contrer ce fl�au. Le Sommet a rappel� que le dialogue des cultures constitue une condition indispensable � la paix et permet de lutter contre l'exclusion, l'intol�rance et le terrorisme. C'est dans cet esprit qu'elle a �galement abord� les questions li�es au Proche-Orient, notamment celles touchant Isra�l, la Palestine et l'Irak, ainsi que celles concernant l'Afrique, plus particuli�rement la C�te d'Ivoire.

Les chefs d'�tat et de gouvernement ont pris un engagement sans �quivoque en faveur de la mise en application de la D�claration de Bamako sur la d�mocratie, la bonne gouvernance et les droits de la personne adopt�e par la Francophonie en novembre 2000. Les chefs d'�tat et de gouvernement ont voulu �galement que la D�claration de Beyrouth fasse �tat de leur r�solution de mettre en oeuvre tous les moyens n�cessaires afin d'�viter que le recours aux technologies de l'information et de la communication ne cr�e de nouvelles in�galit�s. Ils ont cons�quemment convenus de la tenue d'une conf�rence minist�rielle de la Francophonie sur les technologies de l'information et de la communication dans le courant de l'ann�e 2003 et en vue d'assurer une participation active de la Francophonie au Sommet mondial sur la Soci�t� de l'information qui se tiendra � Gen�ve (2003) puis � Tunis (2005).

Enfin, mentionnons que la R�publique slovaque a �t� admise � la Francophonie � titre d'�observateur� lors du Sommet de Beyrouth. L'Alg�rie y a particip� � titre d'invit� sp�cial du gouvernement libanais. Enfin, le Sommet a d�cid� de resserrer les crit�res d'adh�sion � la Francophonie, favorisant l'approfondissement plut�t que l'�largissement de l'Organisation tout en permettant l'octroi d'un statut d'�observateur� permanent aux pays francophiles int�ress�s.

Xe Sommet de Ouagadougou (Burkina): 26-27 novembre 2004

� l�occasion du Sommet de Ouagadougou, la D�claration de Ouagadougou et un Cadre strat�gique d�cennal (2005-2014) ont �t� adopt�s. Ce sommet avait pour th�me �La Francophonie, un espace solidaire pour un d�veloppement durable�. Huit r�solutions ont �galement �t� vot�es sur la C�te d'Ivoire, le Proche-Orient, le Fonds mondial de solidarit�, le Sommet mondial sur la soci�t� de l'information, le fonds de solidarit� num�rique, le coton, l�aide aux pays les moins avanc�s dans le domaine de la diversit� culturelle et la libert� de la presse. Le Sommet a admis en qualit� de �membres associ�s�, la principaut� d'Andorre et la Gr�ce et, au titre de �observateurs�, les cinq pays suivants: l'Arm�nie, l'Autriche, la Croatie, la G�orgie et la Hongrie. L'OIF rassemble d�sormais 49 �tats et gouvernements membres, quatre associ�s et dix observateurs.

XIe Sommet de Bucarest (Roumanie): septembre 2006

Ce Sommet se tenait sous le th�me L'�ducation et les nouvelles technologies de l'information. Les technologies de l�information sont devenues des outils indispensables dans le monde d'aujourd'hui. Mais l�acc�s � ces outils et leur usage sont in�galement r�pandus dans le monde, ce qui cr�e de grandes disparit�s. Il appara�t donc n�cessaire d��uvrer � combler ce foss� dans un esprit de solidarit�. Le  XIe Sommet se proposait de capitaliser et de mettre en �uvre les r�sultats d�un large processus de r�flexion issu de l�ensemble des �tats et gouvernements membres de la Francophonie. Plusieurs autres sujets �taient �galement � l'ordre du jour, � savoir la situation des conflits dans le monde francophone, l'�lection du secr�taire g�n�ral de l'OIF. La fin des travaux a �t� couronn�e par quatre grands actes : la reconduction d'Abdou Diouf � la t�te du secr�tariat g�n�ral de l'OIF, l'organisation du prochain Sommet de la Francophonie en 2008 au Qu�bec (Canada) et la ratification de la Convention sur la diversit� culturelle � l'Unesco. � l'occasion du XIe Sommet, les chefs d'�tat et de gouvernement ont publi� la D�claration de Bucarest.

XIIe Sommet de Qu�bec: octobre 2008

Le XIIe Sommet s'est d�roul� � Qu�bec (Canada), du 17 au 19 octobre, et co�ncidait avec le 400e anniversaire de la fondation de la ville de Qu�bec par Samuel de Champlain (1608). Les quatre enjeux inscrits � l�ordre du jour ont abord�s dans le cadre de s�ances th�matiques et de tables rondes : d�mocratie et �tat de droit; gouvernance et solidarit� �conomique; environnement; langue fran�aise. � cette occasion, les chefs d'�tat et de gouvernement se sont entendus sur la D�claration de Qu�bec.

XIIIe Sommet de Montreux (canton de Vaud, Suisse) : octobre 2010

Le Sommet de 2010 devait se d�rouler � Madagascar, mais les repr�sentants de l'OIF ont d�cid� de tenir ce sommet � Montreux en Suisse (canton de Vaud), car la situation politique � Madagascar � coup d��tat ayant destitu� le pr�sident Marc Ravalomanana � semblait trop incertaine, pour y tenir une assembl�e r�unissant des dizaines de chefs d'�tat. Le XIIIe Sommet de Montreux s'est tenu du 22 au 24 octobre. � cette occasion, cinq nouveaux �tats ont demand� le statut d'observateurs : les �mirats arabes unis, le Mont�n�gro, la Bosnie-Herz�govine, l�Estonie et la R�publique dominicaine. l'OIF compte d�sormais 75 �tats et gouvernements, dont 56 membres et 19 observateurs. Les chefs d'�tat et de gouvernement se sont entendus sur la D�claration de Montreux.

XIVe Sommet de Kinshasa: 2012

Le prochain Sommet se tiendra � Kinshasa en R�publique d�mocratique du Congo.

7 Les �tats membres de la Francophonie

Les membres de la Francophonie sont ceux qui font partie des Sommets francophones. Le statut de membre de ce �club francophone� tient g�n�ralement du fait que le fran�ais est une langue officielle ou co-officielle dans un pays ou une r�gion. 

En r�alit�, les membres de la Francophonie ne sont pas tous officiellement francophones. Depuis le Sommet tenu � l��le Maurice en 1993, des pays non francophones se sont joints � la Francophonie: la Guin�e �quatoriale (1989), la Roumanie (langue officielle: roumain), la Bulgarie (langue officielle: bulgare), puis, en 1995, Saint-Thomas-et-Prince (langue officielle: portugais), la Guin�e-Bissau (langue officielle: portugais), ainsi que la Moldavie (langue officielle: moldave), etc. Aujourd�hui, la Pologne, l�Albanie et la Mac�doine sont devenus membres de la Francophonie, mais l'Alg�rie ne participe toujours pas � cet ensemble.

Lors du XIIe Sommet francophone de Qu�bec d'octobre 2008, les �tats suivants �taient repr�sent�s:

�tats membres (54)

Albanie, Andorre, Belgique, Belgique/Communaut� fran�aise, B�nin, Bulgarie, Burkina Faso, Burundi, Cambodge, Cameroun, Canada, Canada/Nouveau-Brunswick, Canada/Qu�bec, Cap-Vert, Communaut� fran�aise de Belgique, Comores, Congo-Brazzaville, Congo-Kinshasa, C�te-d'Ivoire, Djibouti, Dominique, �gypte, France, Gabon, Gr�ce, Guin�e, Guin�e �quatoriale, Guin�e-Bissau, Ha�ti, Laos, Liban, Luxembourg, Mac�doine, Madagascar, Mali, Maroc, Maurice, Mauritanie, Moldavie, Monaco, Niger, R�publique centrafricaine, Roumanie, Rwanda, Sainte-Lucie, S�o Tom� et Pr�ncipe (Saint-Thomas-et-Prince), S�n�gal, Seychelles, Suisse, Tchad, Togo, Tunisie, Vanuatu et Vietnam

�tats associ�s (3)

Arm�nie, Chypre et Ghana
�tats observateurs (14)

Autriche, Croatie, G�orgie, Hongrie, Lettonie, Lituanie, Mozambique, Pologne, R�publique tch�que, Serbie, Slovaquie, Slov�nie, Tha�lande et Ukraine 

Au Sommet de Bucarest (2006), quatre pays avaient �t� admis comme membres �de plein droit�: la Gr�ce, l'Albanie, la Mac�doine et la principaut� d'Andorre. On avait alors admis deux nouveaux membres associ�s: Chypre et le Ghana. Au Sommet de Qu�bec (2008), l'Arm�nie (�tat observateur) a �t� admise au statut de �membre associ�; la Lettonie et la Tha�lande ont �t� admises au statut d���tat observateur�. L'admission de nouveaux pays � la Francophonie d�pend finalement du vote unanime de la Conf�rence des chefs d'�tat et de gouvernement ayant le fran�ais en partage.

Le statut d'invit� sp�cial s'adresse aux collectivit�s territoriales des �tats non membres de la Francophonie qui en font la demande dans la mesure o� elles manifestent leur volont� d'engagement dans la Francophonie en attestant leur volont� d�utiliser la langue fran�aise dans leur pays ou territoire.

Quant au statut d'observateur (p. ex., la Louisiane), il s'acquiert lorsque l'�tat ou le gouvernement qui le sollicite fait preuve d'un r�el int�r�t pour la Francophonie et ses valeurs, et manifeste la volont� de favoriser le d�veloppement de l'usage du fran�ais dans son pays.

De plus, selon l�article 10 de la Charte de la Francophonie, tout gouvernement peut, sur demande, �tre admis par la Conf�rence g�n�rale en qualit� de membre associ�, dans la mesure o� il a obtenu une recommandation unanime de la Conf�rence minist�rielle de la Francophonie (CMF).

Tout �tat qui souhaiterait s'associer � certaines activit�s de l'Agence peut conclure avec celle-ci un accord fixant les modalit�s de sa participation auxdites activit�s.

De fa�on g�n�rale, les �tats et gouvernements membres de la Francophonie doivent satisfaire � des conditions minimales, comme l�officialisation de la langue fran�aise dans leur pays OU le statut du fran�ais comme langue dans l'enseignement (en tant que langue premi�re ou en tant que langue seconde) OU l�utilisation du fran�ais dans les communications internationales, lorsque la langue nationale de l'�tat membre n'est pas reconnue comme langue de travail. 

En r�alit�, le fait que le fran�ais ne soit pas la langue officielle du pays requ�rant ne constitue pas un obstacle � son adh�sion. Toutefois, la place qu'occupe la langue fran�aise dans le pays candidat est un crit�re d�terminant d'admissibilit�.

7.1 Les �tats non francophones

Depuis quelques ann�es, la Francophonie a accept� en son sein des pays non francophones, car plusieurs �tats ont d�pos� de nouvelles demandes d'adh�sion, ce qui correspondait � la volont� des dirigeants de la Francophonie d'�largir la communaut� francophone. Progressivement, les chefs d��tat et de gouvernement de la Francophonie ont en effet accept� dans leurs rangs des pays, alors que leur langue officielle n�est m�me pas le fran�ais. Voici le tableau de l'OIF (2005):

Le fran�ais, langue �trang�re : 33 pays

Statut:
 16 membres, 14 observateurs et 3 associ�s)
Langue officielle
1. Albanie
2. Andorre
3. Arm�nie
4. Autriche
5. Bulgarie
6. Cambodge
7. Cap-Vert
8. Chypre
9. Croatie
10. Dominique
11. �gypte
12. Ghana
13. G�orgie
14. Gr�ce
15. Guin�e-Bissau
16. Hongrie
17. Laos
18. Lettonie
19. Lituanie
20. Mac�doine
21. Moldavie
22. Mozambique
23. Pologne
24. Roumanie
25. Serbie
26. Slovaquie
27. Slov�nie
28. Sainte-Lucie
29. Sa� Tom� et Principe
30. Tha�lande
31. Tch�que (R�publique)
32. Ukraine
33. Vietnam
1. membre
2. membre
3. associ�
4. observateur
5. membre
6. membre
7. membre
8. associ�
9. observateur
10. membre
11. membre
12. associ�
13. observateur
14. membre
15. membre
16. observateur
17. membre
18. observateur
19. observateur
20. membre
21. membre
22. observateur
23. observateur
24. membre
25. observateur
26. observateur
27. observateur
28. membre
29. membre
30. observateur
31. observateur
32. observateur
33. membre
1. albanais
2. catalan
3. arm�nien
4. allemand
5. bulgare
6. khmer
7. portugais
8. grec + turc
9. croate
10. anglais
11. arabe
12. anglais
13. g�orgien
14. grec
15. portugais
16. hongrois
17. lao
18. letton
19. lituanien
20. mac�donien
21. moldave
22. portugais
23. polonais
24. roumain
25. serbe
26. slovaque
27. slov�ne
28. anglais
29. portugais
30. tha�
31. tch�que
32. ukrainien
33. vietnamien

On pourrait s'interroger sur la pertinence de ces nouvelles adh�sions. Si le Cambodge (3000 francophones)), le Vietnam (5100), la Bulgarie (200) ou l'Albanie (100) sont consid�r�s comme des �pays francophones�, il faudrait peut-�tre admettre la Grande-Bretagne (15 000) et surtout les �tats-Unis (3,4 millions), qui comptent un bien plus grand nombre de francophones et de francophiles; il y aurait aussi la province canadienne de l'Ontario (avec 488 000 francophones). Si l'�gypte (63 000 francophones dans le pays) en est un membre � part enti�re, pourquoi Isra�l (40 000 francophones) n'en fait pas partie, alors que ce pays compte pr�s du quart de sa population comme francophone et que 55 0000 �l�ves �tudient le fran�ais comme langue �trang�re, sans oublier que 1,6 million d'Isra�liens connaissent le fran�ais comme langue seconde? On pourrait parler aussi de l'Alg�rie qui compte un grand nombre de francophones (langue premi�re et langue seconde: 21 millions), mais qui a toujours boud� les Sommets francophones. Mais l'entr�e d'Isra�l dans la Francophonie n'est pas pour demain, car celle-ci est devenue une tribune pour certains �tats arabes qui s'opposeraient � l'admission d'Isra�l, pr�f�rant plut�t le Ghana (anglais), le Soudan (arabe) ou la Tha�lande (tha�), des �tats qui n'ont aucun lien historique avec la francophonie, sans compter la Serbie, la Slov�nie ou la Slovaquie.   

- Les anciennes colonies ou anciens protectorats fran�ais

Plusieurs anciennes colonies ou anciens protectorats fran�ais ont maintenu de forts liens culturels, parfois des liens �conomiques, voire politiques, avec la France. C�est le cas de pays comme le Liban, l��le Maurice, le Maroc, la Tunisie, le Cambodge, le Laos et le Vietnam. Autrement dit, ce sont des raisons historiques qui expliquent l�int�gration de ces pays dans la Francophonie. Quant � l��gypte et � la Pologne, ce sont notamment les al�as de l'histoire napol�onienne qui ont permis des liens particuliers avec la France. Dans tous ces �tats, le gouvernement s�est engag� � maintenir et � promouvoir l�enseignement du fran�ais dans ses �coles publiques et � utiliser le fran�ais dans les communications internationales, lorsque la langue nationale n�est pas reconnue comme langue de travail.

- La proximit� g�ographique des pays francophones

De plus, en raison de la proximit� g�ographique de plusieurs pays francophones, la Dominique (anglais) et Sainte-Lucie (anglais) aux Antilles, ou des pays d�Afrique comme la Guin�e-Bissau (portugais), la Guin�e �quatoriale (espagnol), le Cap-Vert (portugais) et Saint-Thomas-et-Prince (portugais) entretiennent des liens culturels et �conomiques tr�s importants avec leurs voisins francophones. Ces pays sont tous enclav�s par des �tats dont la langue officielle est le fran�ais. C�est pour cette raison que, dans les �coles secondaires, ces gouvernements ont d�velopp� l'enseignement du fran�ais comme langue seconde.

- Les pays du bloc de l�Est

L�adh�sion de l�Albanie, de la Bulgarie, de la Mac�doine, de la Moldavie et de la Roumanie semble faire plus probl�me... dans la mesure o� l'on ne per�oit que les enjeux... linguistiques

Ces �tats sont situ�s dans l�ancienne Europe de l�Est et �taient sous la �protection� de l�ex-URSS. Pour eux, faire partie du �club international� de la Francophonie, c�est une fa�on de s�affranchir de leurs anciens alli�s et une occasion d�en trouver d�autres, plus accommodants.

Ces pays esp�rent ainsi que leur entr�e dans la Francophonie les aidera � pr�parer leur int�gration � l�Europe. En attendant, ils misent sur les �changes �conomiques et culturels avec la France et les autres pays francophones influents. Pour la Francophonie, c�est une fa�on d��largir l�influence francophone en tissant des liens politiques qui ne tarderont pas � se mat�rialiser, au plan de l�enseignement du fran�ais, dans les universit�s et lyc�es (ou coll�ges) de ces pays. En d'autres termes, on pourrait dire que participer � la Francophonie pourrait �tre une fa�on de se placer les pieds sur la sc�ne internationale; d'autres diraient une fa�on de se faire voir. Pendant que des pays s�associent � la Francophonie, ils rendent l�influence am�ricaine moins forte dans le monde. On aura int�r�t � cliquer ici pour lire la documentation relative � la participation des pays de l�Est � la Francophonie. La r�publique d'Arm�nie a fait une demande pour devenir membre de la Francophonie.

7.2 Les justifications

Beaucoup de francophones trouvent tr�s curieux qu�on ait accept� des pays tels que la Bulgarie ou la Mac�doine dans la Francophonie. Ils craignent que la Francophonie perde de la cr�dibilit� en diluant ainsi ce forum international. Vu sous cet angle, ce sont uniquement des consid�rations linguistiques qui entrent en jeu. Or, il existe d�autres raisons, celles-l� d�ordre historique, �ducatif, scientifique, �conomique, politique et id�ologique, qui comptent parfois davantage que les simples questions linguistiques.

Il est vrai que pour la France, qui en est le principal bailleur de fonds avec le Canada, l'Organisation internationale la Francophonie est probablement une fa�on de se laisser croire qu'elle est encore � la t�te d'un empire tout en faisant de bonnes affaires avec des pays pauvres.

Ainsi, pour la France, la Francophonie ne constitue pas avant tout un enjeu linguistique comme elle l'est chez certains de ses partenaires, surtout chez les Canadiens. La France consid�re que plus il y aura de gens dans le monde � partager sa langue, ses id�es, un peu de sa culture et des autres cultures francophones, plus elle en retirera des avantages culturels, mais surtout des avantages �conomiques et politiques. Pour la France, le v�ritable enjeu consiste � promouvoir sur le plan international le multilinguisme, afin d��viter l�uniformisation et l�h�g�monie de l�anglais dans le monde

Pour ce faire, il faut des alliances avec ceux qui parlent espagnol, italien, allemand, polonais, albanais, etc., et instituer des coop�rations internationales afin que le fran�ais soit enseign� � l'�tranger parmi les langues �trang�res. Lorsque l�apprentissage d�une seule langue internationale est impos� dans un pays, c�est toujours l�anglais qui gagne � ce jeu, tandis que le nombre d'enfants apprenant le fran�ais r�gresse n�cessairement. Un pays qui choisit le fran�ais comme premi�re ou deuxi�me langue �trang�re indique sa volont� d'en faire l'une des bases de sa culture. D�ailleurs, lorsqu�un �tat impose plus d�une langue �trang�re, l�apprentissage du fran�ais augmente toujours. Bref, les repr�sentants de la Francophonie consid�rent que l'action en faveur de la francophonie ne consiste pas seulement � d�fendre le fran�ais, mais aussi � d�fendre et promouvoir le multilinguisme.

Afin de donner une bonne id�e des accords de coop�ration entre ces pays et la Francophonie, on aura grand int�r�t � lire le D�cret no 99-62 du 25 janvier 1999 portant publication de l'accord de coop�ration culturelle, �ducative, scientifique et technique entre le gouvernement de la R�publique fran�aise et le gouvernement mac�donien. Ce document illustre les possibilit�s remarquables que favorise l�int�gration de certains pays non francophones au sein de la Francophonie.

�videmment, l'adh�sion des pays non francophones tient � des raisons �minemment politiques. Contrairement aux pays membres du Commonwealth, qui ont une langue et des institutions communes, l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF) reste un organisme strictement politique. Il n'en demeure pas moins qu'il est possible que les Sommets de la Francophonie rendent un jour un mauvais service � la langue fran�aise. Cette assembl�e bourr�e de dictateurs et d'autocrates et qui, en plus, regroupe une majorit� de pays dont la population n'a pas le fran�ais comme langue maternelle, risque un jour de desservir l'image de la Francophonie. Il faut m�me pr�voir le jour o� les �tats non francophones vont demander d'utiliser comme langue de travail soit l'anglais soit leur langue nationale en lieu et place du fran�ais. Les tractations en ce sens ont d�j� commenc� lors du Sommet de Bucarest (2006). Il y a fort � parier que les �langues partenaires� vont vouloir leur place et, le jour o� par exemple l'anglais s'introduira dans l'OIF, le fran�ais reculera ensuite. C'est toujours ainsi que cela se passe dans toutes les organisations internationales. 

8 Les organisations internationales

Outre les �Sommets francophones�, les �tats francophones ont cr�� de nombreuses organisations dont les suivantes:

- l'AUPELF (dont le si�ge est � Montr�al): agence francophone pour l'enseignement sup�rieur et la recherche qui oeuvre au d�veloppement de la " francophonie scientifique " (c'est-�-dire de l'usage du fran�ais dans le domaine scientifique) au moyen d'une " universit� sans murs", l'Universit� des r�seaux d'expression fran�aise (UREF) ;

- le Consortium des t�l�visions francophones, TV5, avec ses composantes europ�enne, nord-am�ricaine et africaine;  

- la Conf�rence des ministres de l'�ducation des pays ayant en commun l'usage du fran�ais (CONFEMEN);  

- la Conf�rence des ministres de la Jeunesse et des Sports des pays d'expression fran�aise (CONFEJES);

- la Conf�rence des ministres de l'Enseignement sup�rieur et de la Recherche scientifique (CONFEMER);  

- l'Assembl�e internationale des parlementaires de langue fran�aise (AIPLF);  

- l'Union internationale des journalistes et de la presse de langue fran�aise (UIJPLF), premi�re organisation se r�clamant de la francophonie (en 1996, elle regroupe 2000 journalistes de 80 pays);  

- le Haut Comit� (fran�ais) pour la d�fense et l'expansion de la langue fran�aise;  

- la F�d�ration internationale des professeurs de fran�ais (FIPF);  

- l'Association internationale des maires et responsables des capitales et m�tropoles partiellement ou enti�rement francophones (AIMF);  

- ACCT : Agence de la Francophonie, unique organisation intergouvernementale de la Francophonie et point de rencontre entre l'Afrique, l'Am�rique, l'Asie, l'Europe, le Maghreb, le Makhrek et l'Oc�anie, l'ACCT, devenue en 1996, Agence de la Francophonie, est n�e d'un id�al: celui de cr�er, � partir de ses composantes multiculturelles et compl�mentaires, une communaut� qui fasse entendre sa voix dans le dialogue mondial.

 

La Francophonie d’aujourd’hui appara�t comme une organisation internationale multilingue et disparate. La Francophonie est une communaut� multilingue parce que tous les �tats francophones sont, � l'exception de la France, en situation de bilinguisme ou de multilinguisme. Partout, la langue fran�aise est en situation de concurrence avec d'autres langues, que ce soit des langues africaines ou nationales, l'arabe, l'anglais, etc.

La Francophonie est disparate (comme le Commonwealth) parce qu'elle ne r�unit plus seulement des pays, mais aussi des �tats non souverains ainsi que des �tats non francophones, qui veulent coop�rer aux plans �ducatif, culturel, technique et scientifique. L’accent est mis sur le fran�ais comme langue v�hiculaire, m�me dans les pays o� le fran�ais ne joue qu’un r�le secondaire – Liban, Laos, Bulgarie, Moldavie, Cap-Vert, Roumanie, �gypte, Saint-Thomas-et-Prince, Djibouti, Vietnam, Guin�e �quatoriale. Cependant, il ne faut pas oublier le facteur �prestige� qui encourage certains �tats ou pays � participer aux sommets francophones. Dans certains cas, comme on l’a vu, des consid�rations �conomiques sont li�es � ces rencontres internationales o� les �tats riches – France/Canada – se livrent � une surench�re au b�n�fice ou aux d�pens des �tats pauvres.  

N�anmoins, les connotations n�gatives in�vitables sont facilement dissip�es par des pratiques pluralistes de dialogue des cultures, ce qui ne peut qu’apporter un enrichissement � tous. C’est l� l’un des d�fis auquel est confront�e la coop�ration francophone et de son issue d�pend l’�tat de la Francophonie elle-m�me.

Derni�re mise � jour: 28 oct. 2010

On peut consulter le texte de la Charte de la Francophonie.

 

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