Ronce a mûres, Ronce fruitière

La ronce fruitière existe en multiples variétés améliorées, souvent issues de nos ronciers sauvages ; Rubus fructicosus, mais non épineuse. Elles produisent des mûres énormes et délicieuses. Bien taillée et palissée, la ronce cultivée devient un arbuste à petits fruits très productif.

La ronce sauvage, Rubus fructicosus est assez variable
La ronce sauvage, Rubus fructicosus est assez variable
La ronce sauvage, Rubus fructicosus est assez variable
> La plante en résumé

Rubus fructicosus, la ronce, est un arbuste sarmenteux appartenant à la grande famille des Rosacées. Elle est très présente en France, distribuée largement en Europe et en Asie. La ronce commune, encore appelée mûrier sauvage ou ronce des bois est très variable au point d’être considérée parfois comme un complexe d’espèces, elle produit d’épais fourrés épineux et rapidement inextricables. Malgré son fruit délicieux, la mûre, qui se mange fraîche ou en confiture, sa vigueur de croissance et sa tendance à l’envahissement ne permettent pas de la cultiver au jardin telle qu’elle. Il a donc fallu la domestiquer. Il existe maintenant de nombreuses variétés de mûres cultivées, sélectionnées pour leur goût, leur productivité et leurs tiges peu ou pas épineuses, donc plus agréables à gérer. D’autre part, parmi les quelque 900 espèces de Rubus (dont la framboise) à travers le monde, il y a d’autres mûres comestibles.

Description de la ronce cultivée et de la ronce sauvage

La ronce sauvage, Rubus fructicosus est assez variable. C’est un arbrisseau à multiples tiges sarmenteuses et lignifiées, très épineuses (jusque sous les nervures des feuilles). Ses tiges bisannuelles sont d’abord dressées puis retombantes. Ses feuilles alternes sont composées de 3 à 5 folioles dentées. Les grappes de fleurs se développent en bout de tiges. Les fleurs blanc rosée disposent de 5 pétales et sont bisexuées  pour autant, elles sont plus fructifères lors de fécondation croisée, pollinisées par les insectes. Les petites mûres sont des drupéoles agglomérées de 1 cm en moyenne, addhérant à leur axe, noires à maturité. Elles sont très parfumées et sucrées lorsqu’elles mûrissent au soleil.

Rubus fructicosus est excessivement vigoureux, car il drageonne abondamment et de plus ses longues tiges semi-rampantes se marcottent naturellement.

Les ronces cultivées

Les formes cultivées de Rubus fructicosa ont gagné en épaisseur et en hauteur. Soigneusement taillées, elles produisent des tiges épaisses longues parfois de plus de 5 m, mais la plupart du temps sans épines. De courtes tiges épineuses non fructifères rejettent du pied encore : on les enlève dès que possible. Surtout, ces ronces cultivées ont été sélectionnées pour la taille et le goût de la mûre, ainsi que leur productivité. Un mûrier cultivé produit des drupéoles longues de 3 à 4 cm (voire 5), plus juteuses et en grandes quantités. Les plus précoces fructifient dès juillet, et certaines ronces cultivées sont remontantes jusqu’en octobre.

Bien qu’en partie autofertiles, les ronces fruitières sont plus productives avec une pollinisation croisée, donc lorsqu’on plante 2 variétés distinctes.

Comment cultiver et mener la ronce fruitière ?

La mûre cultivée croit vigoureusement dans un sol riche en matière organique à tendance acide. Si elle supporte l’ombre et même des sols pauvres, elle ne fructifie que si elle reçoit du soleil, et davantage en sol enrichi de compost chaque année. De plus, plus elle est ensoleillée, meilleures sont ses mûres.

Elle peut être adossée à un mur ensoleillé une bonne partie de la journée, mais aussi plantée en isolé ou en rangée dans un espace bien dégagé. Elle sera alors palissée, soit dans un alignement, avec ses tiges allongées sur des câbles horizontaux, portées par une pergola ou encore tenues avec un épais tuteur, attachées à 1 puis 2 m de hauteur, avec le bout ses branches qui retombent autour. Quasiment sans épines, ses branches souples se manipulent facilement.

La ronce cultivée non palissée peut aussi végétaliser librement un talus ensoleillé.

Plantées en pleine terre en automne ou au printemps, elle sera copieusement arrosée durant son premier été. Chaque automne ou printemps, elle peut être nourrie par un compostage de surface.

Taille et gestion des tiges de la mûre cultivées

La ronce fruitière, bien menée, peut être très productive et plutôt belle à regarder :

Sur un roncier cultivé on peut observer 3 types de branches :

  • d’éventuelles petites branches épineuses rejetant de la base : il faut les enlever systématiquement dès qu’on les voit !

  • des branches épaisses souples et sans épines (ou presque), de mi-longueur qui se lignifieront tardivement : ce sont les branches nouvelles de l’année. Elles ne sont pas fructifères, mais le seront l’année prochaine. Elles sont attachées verticalement.   Les branches de l’année ne doivent jamais être taillées.

  • des branches épaisses et sans épines qui sont en partie lignifiée dès le printemps et qui vont s’allonger durant la belle saison. Ce sont les branches déjà commencées l’année précédente qui seront fructifères cette année. Leur moitié supérieure sera palissée horizontalement ou laissée à retomber. Chaque branche fructifère est donc bisannuelle. Après avoir produit ses fruits, elle n’en fera plus, elle pourra donc être coupée en automne au ras de la terre.

Ainsi, un recépage complet de votre mûrier empêche toute fructification. À l’inverse, si vous ne taillez rien, votre roncier formera en quelques années un fourré inextricable avec une tendance à s’élargir par marcottage, moins productif et rapidement difficile à gérer.

Variétés de mûres cultivées

  • Rubus fructicosus ‘Géante des jardins’, un remontant vigoureux et précoce sans épines qui produit de aout à octobre. Ses tiges de 5 m impliquent un palissage.

  • Rubus fruticosus ‘Little Black Prince’, est une petite ronce fruitière haute de 1 m, donc naine, qui supporte éventuellement la culture dans un grand pot.

  • Rubus fructicosus ‘Triple Crown’, 2 m, est sans épines, à gros fruits.

  • Rubus fructicosus ‘Jumbo’, haut de 3 m, est précoce. Ses fruits sont gros et juteux.

  • Rubus fructicosus ‘Loch Ness’, au feuillage persistant, ses fruits moins juteux sont excellents et précoces, mûrs à partir de mi-juillet.

  • Rubus fructicosus ‘Thornfree’, ses grosses mûres ont une saveur excellente, mais c’est un grand mûrier dont les tiges non épineuses dépassent les 4 m. Il doit donc être palissé. ‘Thornfree’ est remarquablement productif.

  • Rubus fructicosus ‘Black Satin’ est moins rustique (-8 °C). En revanche, autofertile, il peut être cultivé loin de ses congénères, par exemple en ville et fructifier abondamment.

  • Rubus fructicosus Thornless Evergreen’ à fructification tardive,  possède un feuillage lacinié et persistant plutôt décoratif

  • Rubus fruticosus ‘Smoothstem’, sans épine, est un remontant un peu moins rustique, produisant d’aout à octobre.

  • Rubus fruticosus ‘Reuben’, remontante est peut-être la plus précoce puisqu’elle fructifie dès mi-juillet jusqu’en automne.

  • Rubus x ‘'Chester Thornless’ est un hybride peu épineux à très gros fruits.

  • Rubus x Taiberry ‘Buckingham’, la mûre-framboise, est un hybride sans épine de la framboise et de la mûre (R. Fruticosus X R. Idaeus), haut de 2 à 3 m.

Autres types de mûres

  • Les espèces américaines comme Rubus ursinus et Rubus ulmifolius sont fruitières également, hybridées et améliorées par JH logan, elles sont appelées des ‘loganberry’, les mûres de Logan. Elles correspondent à nos mûres-framboises, mais ont un parent ‘ronce américaine’.

  • Rubus chamaemorus, la platebière produit une mûre blanche utilisée en fruit sec ou en confiture.

Comment multiplier une variété de ronce cultivée ?

Le bouturage de rameaux lignifiés est possible en automne. Vous pouvez utiliser les branches fructifères qu’il faut tailler de toute façon. Chaque tronçon de 20 cm est susceptible de reprendre (éventuellement aidé d’hormone de bouturage). La quantité de boutures ne manquant pas, il suffit de les planter en nombre directement en place, là où vous le voulez. Il y en aura toujours une pour s’enraciner.

Le marcottage se fait avec des rameaux de deuxième année ; il se fait d’ailleurs naturellement sur la ronce sauvage, lorsque les fruits alourdissent le bout des tiges, ces dernières se posent sur le sol et s’enracinent.

Dans votre jardin, pour accélérer le processus, vous détacherez une longue branche ayant fructifié et en enterrerez un tronçon maintenu solidement (par une pierre ou un fil de fer). La nouvelle ronce pourra être transplantée dès qu’on voit de nouvelles tiges rejeter de la zone enterrée.

La cueillette de la mûre sauvage

Vous pouvez aller cueillir des mûres sauvages si vous connaissez quelques chemins de terre bordés de ronciers. Ces délicieuses mûres sauvages seront matures en septembre. Choisissez des ronces bien ensoleillées, car leurs mûres seront plus savoureuses. Cependant, prenez soin de cueillir vos mûres à l’écart de la pollution des routes et des champs traités.

Espèces et variétés de Rubus

900 espèces de Rubus environ et dans notre flore française :

  • Rubus idaeus, le framboisier
  • Rubus fruticosus, la ronce commune, considérée comme un complexe d’espèces
  • Rubus caesius, la ronce bleue
  • Rubus saxatilis, la ronce des rochers
  • Rubus chamaemorus, la ronce des tourbières ou platebière ou mûre blanche
  • Rubus hirtus, la ronce hérissée
  • Rubus ulmifolius, la ronce à feuilles d’orme
  • Rubus tomentosus, la ronce tomenteuse
  • Rubus arcticus, la ronce arctique
  • Rubus ‘Tricolor’ est une ronce couvre-sol ornementale

Espèces intéressantes : Rubus hirtus

La plante en résumé

Botanique
Nom scientifique Rubus fruticosus
Famille Rosacées
Origine hémisphère nord
Floraison
Période mars, avril
Couleur de fleur blanc
Port et feuillage
Typearbuste sarmenteux à petit fruit
Végétationarbustive
Feuillage semi-persistant
Hauteur2 à 5 m
Plantation
Exposition ensoleillée à mi-ombre
Rusticité rustique, de -8 à -24 °C selon les cultivars
Soltolérant
Acidité acide à faiblement acide
Humidité normal
Utilisationpetits fruits, palissé sur un mur ou un grillage, libre sur un talus
Période favorablede novembre à mars
Entretien
Multiplicationpar bouturage à bois sec en hiver ou marcottage par couchage au printemps, voire division de la souche ligneuse
Sensibilité peu d'ennemis ; le botrytis, le ver des framboises, les pucerons

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Vos commentairesAjouter un commentaire

  • Antoine (Pays de la Loire)
    J'aimerai savoir quand j'aurai des fruits pour les marcottages récupérés dans les fossés ? Ils poussent pour la plupart et d'autres revivent à cause d'une négligence. Les marcottages sont encore jeunes ou bébés.
    Répondre à Antoine
    Le 10/07/2021 à 00:54
  • Fernande Bouteiller
    Mes mures ont des taches jaunatres que faire
    Répondre à Fernande Bouteiller
    Le 24/08/2012 à 16:57