Un appel à marcher contre l'islamophobie, à Paris : « Il en va de notre unité à tous »

Une tribune appelant à se mobiliser contre l'islamophobie a été publiée par plus de 400 personnalités, appelant à une manifestation à Paris, dimanche 10 novembre 2019.

Un appel à une marche nationale contre l'islamophobie, dimanche 10 novembre 2019, a été lancé par plusieurs centaines de signataires.
Un appel à une marche nationale contre l’islamophobie, dimanche 10 novembre 2019, a été lancé par plusieurs centaines de signataires. (©Marche contre l’islamophobie)
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« Il en va de notre unité à tous, contre le racisme sous toutes ses formes qui, aujourd’hui, menace une nouvelle fois la France. » Ainsi se clôt la tribune publiée le 3 novembre 2019 dans Mediapart, appelant à manifester contre l’islamophobie dimanche 10 novembre 2019 à Paris. Rendez-vous est donné à 13 heures à la Gare du Nord, dans le Xe arrondissement

« Stigmatisation grandissante »

D’abord publiée dans Libération avec une cinquantaine de noms, la tribune pour « dire stop à l’islamophobie », dans sa version publiée par Mediapartcomporte environ 400 signataires. Initiée par Madjid Messaoudene, conseiller municipal de Saint-Denis, et plusieurs collectifs et associations, elle s’insurge de la « stigmatisation grandissante » des Français musulmans.

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Cette tribune fait écho à l’actualité des dernières semaines et essentiellement à la polémique sur le port du voile, relancée « à travers l’humiliation d’une maman et de son enfant par un élu RN au conseil général de Bourgogne Franche Comté », écrivent les signataires. « L’attentat contre la mosquée de Bayonne le 28 octobre en est la manifestation la plus récente », assurent-ils.

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Dénonçant « une forme de racisme explicite qui vise des personnes en raison de leur foi », la tribune entend mobiliser pour dire « stop » aux « discriminations », « aux violences », « aux discours racistes qui se déversent sur nos écrans à longueur de journée ». 

Polémiques autour des signataires

Entre la tribune publiée vendredi 1er novembre et la marche du 10, plusieurs polémiques ont éclaté autour de cet appel. D’abord car le Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF), parmi les initiateurs de l’appel, est accusé de liens avec les Frères musulmans par les détracteurs de l’initiative. « C’est tout simplement faux », a répliqué Bernard Godard, spécialiste de l’islam interrogé par 20 minutes.

Certains signataires ont aussi fait polémique pour leurs expressions passées, à l’instar de l’imam Nader Abou Anas. Dans des vidéos anciennes exhumées par l’extrême droite, on le voit tenir des propos sexistes. L’imam a retiré sa signature, indiquant avoir « évolué » sur la question du droit des femmes depuis la prise de cette vidéo. Idem pour l’imam de Brest, Rachid Eljay, blessé par balles en juin.

Ces deux cas ont fait se retirer plusieurs autres signataires de l’appel comme Caroline de Haas ou Yannick Jadot (EELV) qui maintient sa signature mais ne sera pas présent. Un gâchis et un traitement médiatique dénoncés par Taha Bouhafs, journaliste initiateur de la marche, auprès de Libération :

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Quand il s’agit d’autres appels à la manifestation, on ne fait pas les poubelles de la sorte. Les musulmans doivent toujours montrer patte blanche.

Dernier accroc autour de cette marche, le débat autour de l’utilisation du mot « islamophobie ». Il est notamment récusé par le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner, qui y voit un moyen « d’empêcher de critiquer l’islamisme et le communautarisme », a-t-il affirmé à Franceinfo. Le terme, créé au début du XXe siècle, est défini comme « l’hostilité envers l’islam, les musulmans » par le Larousse.

Rassemblement de la gauche, du NPA à EELV

Appelant à un large rassemblement d’associations, de collectifs et de partis politiques, cette tribune rassemble une gauche divisée, du Nouveau Parti Anticapitaliste à Europe-Écologie-Les-Verts, à l’exception du Parti Socialiste. On retrouve aussi des Gilets jaunes comme Jérôme Rodrigues, des militants contre les violences policières comme Assa Traoré ou des personnalités comme Yassine Belattar.

Selon les signataires, « il en va des libertés fondamentales de tous. Il en va de la dignité et de l’intégrité de millions de concitoyens ». Cet appel fait suite à une précédente tribune, signée d’une centaine d’élus locaux fin octobre, qui alertait sur « une déchirure nationale ».

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