Une procédure judiciaire engagée contre Assa Traoré après la marche interdite à Paris

Deux personnes ont été interpellées à l’issue du rassemblement de dimanche à Paris, interdit par la préfecture. Parmi eux, Youssouf Traoré, le frère d’Assa. Il a été placé en garde à vue dans la soirée.

    Une procédure judiciaire a été engagée contre Assa Traoré, a annoncé la préfecture de police de Paris dans un communiqué publié samedi. La sœur d’Adama Traoré, mort en 2016 dans les locaux de la gendarmerie de Persan (Val-d’Oise), a organisé un rassemblement ce samedi à Paris en sa mémoire, et ce malgré une interdiction prescrite par arrêté préfectoral.

    À l’issue de ce rassemblement, deux personnes ont été interpellées pour « violences sur dépositaire de l’autorité publique », affirme la préfecture dans son communiqué. Parmi eux : Youssouf Traoré, le frère d’Assa, a appris le Parisien de source policière. Il a été placé en garde à vue dans la soirée.

    « C‘est une honte », a écrit à ce sujet la députée Sandrine Rousseau sur son compte Twitter. L’élue EELV était présente au rassemblement. « Tout se passait très bien. La manifestation était en train de se disperser dans le calme à l’appel d’Assa Traoré. J’étais à proximité rien ne justifie ce qui s’est passé », rapporte-t-elle. Le député LFI Éric Coquerel évoque lui « une persécution vis-à-vis de la famille Traoré ».

    Malgré l’interdiction prononcée par la préfecture, près de 2000 personnes se sont rassemblées à Paris, selon des chiffres publiés par l’AFP. Parmi eux, une dizaine de députés de La France insoumise, comme Mathilde Panot, Louis Boyard ou encore Rachel Keke.

    Les manifestants se sont d’abord rejoints sur la place de la République, où Assa Traoré a tenu un discours face à la presse. Les policiers ont dans un premier temps fait évacuer la place, comme le confirme la préfecture dans son communiqué. Les manifestants ont ensuite commencé un cortège sur le boulevard de Magenta, dans le Xe arrondissement de la capitale.

    Que risque Assa Traoré ?

    Cette fois-ci, les forces de l’ordre « ont bloqué le cortège », rapporte la préfecture, et ont demandé aux manifestants de se disperser. Une consigne également donnée par Assa Traoré, aux alentours de 16 heures.

    Hormis les deux interpellations survenues après la dispersion des manifestants, ce rassemblement s’est déroulé dans le calme. « Aucun incident n’est à déplorer », confirme de son côté la préfecture de police de Paris. D’autres marches citoyennes ont eu lieu en France samedi, notamment à Lille et Marseille. Toutes ont été pacifiques.

    Assa Traoré, elle, est désormais dans le viseur de la justice, puisqu’une procédure judiciaire a été engagée à son encontre. Selon le code pénal, l’organisation d’une manifestation ayant été interdite ou tout simplement non-déclarée peut valoir des peines allant jusqu’à six mois d’emprisonnement 7 500 euros d’amende.