Beaumont-sur-Oise : une nouvelle mobilisation du comité Justice pour Adama

Un rassemblement est organisé à Paris en soutien à Assa Traoré et à sa famille. La sœur d’Adama Traoré, décédé en juillet 2016, est visée par plusieurs plaintes.

 Beaumont-sur-Oise, le 20 juillet. Les proches d’Adama Traoré avaient manifesté trois ans après le drame.
Beaumont-sur-Oise, le 20 juillet. Les proches d’Adama Traoré avaient manifesté trois ans après le drame. LP/Arnaud Dumontier

    Black M, Youssoupha, Abd al Malik, Camélia Jordana ou encore Olivier Besancenot… Des personnalités d'horizons variés sont attendues ce mardi soir à partir de 19 heures dans le IIe arrondissement de Paris (17, rue Léopold-Bellan) à l'occasion d'un nouveau rassemblement du comité Justice pour Adama, près de trois ans et demi après la disparition tragique du jeune Beaumontois dans des circonstances toujours non élucidées.

    Mais cette fois-ci, il ne s'agit pas seulement de parler de la procédure judiciaire engagée après le 19 juillet 2016, jour de la mort d'Adama Traoré alors qu'il était interpellé par des gendarmes.

    Plusieurs poursuites judiciaires

    « Le Comité Adama organise la contre-offensive contre l'acharnement judiciaire qui touche Assa Traoré et sa famille », est-il indiqué dans le descriptif de l'événement. La sœur de la victime est visée par plusieurs plaintes émanant des gendarmes qu'elle a nommément mis en cause.

    Une autre procédure est en cours à la suite d'une autre plainte déposée par la mairie de Beaumont-sur-Oise. Celle-ci concerne un événement organisé dans le quartier de Boyenval le 28 avril 2018.

    L'ancienne championne du monde de boxe Aya Cissoko - qui sera présente ce mardi soir à Paris - était alors venue à la demande du comité animer des ateliers notamment à destination des enfants. « Nous avions proposé une initiation à la boxe. Le but était de permettre aux habitants de passer un moment agréable en famille », explique Assa Traoré.

    Un litige remontant à avril

    La plainte de la ville mentionne une « déclaration incomplète ou inexacte de la manifestation », une absence de « souscription préalable de garanties d'assurance » et enfin une « détérioration » de biens publics.

    « Je porte systématiquement plainte dès lors qu'il y a une occupation illégale d'un terrain public, sans autorisation préalable, et des dégâts constatés qui seront réparés avec l'argent des contribuables », explique la maire (UDI) Nathalie Groux, qui évoque une pelouse brûlée et des jeux pour enfants abîmés.

    Si Assa Traoré n'a été convoquée pour ces faits par la police qu'en octobre dernier, la plainte avait été déposée dans la foulée de la manifestation fin avril 2018. Pour la militante, cette nouvelle procédure ne vise « qu'à détourner l'attention du sujet principal le plus important, à savoir faire éclater la vérité concernant la mort d'Adama ».

    Assa Traoré rappelle qu'une « déclaration préalable avait été faite en préfecture » pour la manifestation. « Je fais très attention à l'état dans lequel nous laissons les lieux lorsque nous organisons quelque chose », assure-t-elle.

    Lors de son audition au commissariat, on lui a présenté des photos du terrain à Boyenval qui avait accueilli la manifestation. Des bouteilles vides et autres détritus y apparaissaient. « Mais ces clichés ont été pris le 30 avril, soit deux jours plus tard, estime Assa Traoré. On nous met toutes les incivilités de Beaumont sur le dos c'est n'importe quoi ! »