Marche pour Adama Traoré : la justice confirme l'interdiction de manifester ce samedi

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Marche pour Adama Traoré : la justice confirme l'interdiction de manifester ce samedi

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Assa Traoré au micro lors d'une manifestation "justice et vérité pour Adama" à Paris, le 13 juin 2020.
Assa Traoré au micro lors d'une manifestation "justice et vérité pour Adama" à Paris, le 13 juin 2020.
© AFP - Laurent Perpigna Iban / Hans Lucas

Le tribunal administratif de Cergy-Pontoise a validé ce vendredi l'arrêté préfectoral interdisant la marche prévue samedi pour les sept ans de la mort d'Adama Traoré, décédé lors d'une arrestation en 2016, invoquant le "contexte des émeutes qui ont suivi le décès de Nahel."

La marche en mémoire d'Adama Traoré prévue ce samedi après-midi à Persan et Beaumont-sur-Oise (Val-d'Oise) n'est pas autorisée. Saisi en référé par la famille, le tribunal administratif de Cergy-Pontoise a confirmé la décision du préfet du Val-d'Oise d'interdire le rassemblement, en raison des récentes violences qui ont fait suite à la mort de Nahel, 17 ans, tué par un policier à Nanterre le 27 juin. "Les juges des référés ont estimé que, bien que les violences aient diminué ces derniers jours, leur caractère extrêmement récent ne permet de présumer que tout risque de trouble à l'ordre public ait disparu", a indiqué le tribunal dans un communiqué.

Rassemblements interdits et gares fermées

Cette marche est organisée chaque année depuis six ans par le comité Adama, en hommage à Adama Traoré, ce jeune homme noir de 24 ans mort dans la cour de la caserne de gendarmerie de Persan après son interpellation par les gendarmes, au terme d'une course poursuite, le 19 juillet 2016. Depuis sept ans, différentes expertises contradictoires ont tour à tour mis en cause et exonéré les gendarmes. Depuis, l'affaire est emblématique des violences policières.

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Ce jeudi tard dans la soirée, la préfecture du Val-d’Oise avait décidé d’interdire la manifestation. Dans son arrêté, elle justifie sa décision par “un contexte d’émeutes urbaines consécutives au décès de Nahel”, affirmant “que les communes du Val-d’Oise ont été particulièrement éprouvées par ces épisodes de violences ; qu’en particulier, dans la commune de Persan, la mairie, le poste de police municipal, le centre communal d’actions sociales ont été détruits par le feu”. Les autorités pointent également la présence de plusieurs associations considérées comme "contestataires" ou "proches de l'ultra gauche" pouvant "fédérer des éléments radicaux susceptibles de commettre des exactions et des actes de violence".

La préfecture du Val-d’Oise dit également craindre que la venue annoncée de la mère de Nahel à cette marche ne créée des remous. Cela “risque de fédérer autour de cet événement des éléments perturbateurs qui pourraient être tentés de venir infiltrer cette manifestation”. Par ailleurs, la préfecture a interdit pour les mêmes raisons les rassemblements de plus de cinq personnes sur les deux communes et ordonne la fermeture de plusieurs gares, dans les communes de Persan, Nointel-Mours, Bruyères-sur-Oise, Champagne-sur-Oise, Bornel Belle-Eglise et Chambly.

La famille continue d'appeler à manifester

Dans la foulée de l’annonce de la préfecture jeudi soir, le comité Adama a, sur les réseaux sociaux, indiqué “qu’il maintient son appel à toutes et tous pour marcher comme nous le faisons chaque année”. “Depuis sept ans, après chaque marche, la préfecture se dit satisfaite de la manière dont le comité Adama gère l’événement.” Dans ce contexte, “la marche est pour Adama est d’autant plus attendue et utile qu’elle permet aux manifestants de s’exprimer de manière collective et encadrée.

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Juste après la décision du tribunal de Cergy-Pontoise ce vendredi soir, le préfet du Val-d'Oise a demandé sur Twitter "aux organisateurs de bien vouloir respecter cette décision de justice et d'appeler publiquement à ne pas se rendre sur les lieux."

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Soutien de LFI et d'EELV

Côté politique, de nombreux élus de gauche, Jean-Luc Mélenchon en tête, ont dénoncé l'interdiction de cette marche. La France Insoumise et Europe Ecologie-Les Verts ont même annoncé avant la décision du tribunal, qu’ils maintenaient leur participation à cette marche, malgré l’interdiction. "Les associations organisatrices de la marche ayant décidé de maintenir l'appel, nous nous tiendrons à leurs côtés samedi", indique LFI dans un communiqué rappelant que "depuis 6 ans, la marche organisée par le comité 'Vérité pour Adama' se tient sans incident".

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