Dans cette discussion, la lenteur et l’apport de solutions se combinent logiquement avec la vérification et la fourniture de clés de compréhension – le fact checking, ainsi que la nécessaire expertise, la pédagogie qui intègre l’éducation aux médias, comme la transparence, le « making of ». Il est intéressant que dans cette réflexion, les solutions ne soient pas contradictoires avec l’investigation, au contraire, elles confortent le rôle de contre-pouvoir de l’information en démocratie. Avec un garde-fou, celui de l’acharnement. Il y a peu d’appétence en revanche, voire un rejet de la notion de label, du recours à une instance de « sages », en même temps que l’interrogation pointe  à propos de la combinaison possible entre aides de l’Etat et indépendance.

La bonne nouvelle, c’est que ces attentes et préconisations convergent plutôt bien avec des créations de titres ou de sites d’informations de ces dernières années, des mooks (à la suite XXI) à Mediapart ou Médiacités, en passant par de nouveaux périodiques comme Le 1 ou Society. Elles confortent aussi toute une série d’intuitions et réalisations au sein des rédactions des « Décodeurs » du Monde, aux « Solutions » de Nice-Matin, en passant le « making of » de l’AFP, etc. Elles valident aussi ces démarches dans lesquelles les rédactions mutualisent leurs moyens pour enquêter à l’échelle internationale (International Consortium of Investigative Journalists - ICIJ), ou traiter les datas à l’échelle locale, à l’initiative de Centre France – La Montagne.

Le niveau d’étude, la composition sociale, l’âge des personnes qui se sont exprimées ne sont pas forcément représentatifs de l’ensemble de la population française. Elles montrent cependant la voie dans laquelle des rédactions et équipes de journalistes se sont déjà engagées, avec beaucoup d’efforts, d’énergie et des succès prometteurs. Il faut désormais l’élargir, ce qui demande des moyens, des compétences, de la créativité, une envie d’innovation. Cela exige aussi des moments et des lieux de réflexion, d’échanges. C’est bien l’un de ces moments que Reporters d’Espoirs, Make org et les médias partenaires nous offrent avec cette consultation citoyenne.