Voici Bubblefly, le concept présenté à Saint-Tropez d’un bateau électrique volant
L’inventeur de l’hydroptère poursuit son rêve, faire voler les bateaux, avec l’ambition de créer des navettes éco-futuristes pour relier des points touristiques stratégiques, du golfe à Monaco.
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laurent amalricPublié le 16/05/2021 à 17:30, mis à jour le 16/05/2021 à 17:30
L’ambition d’Alain Thébault n’a d’égale que son enthousiasme à en parler. En véritable "Jumeau des mers" de Bertrand "Solar Impulse" Piccard, avec qui il partage ce statut de "pionniers d’un monde durable" décrit dans un imposant ouvrage paru l’an dernier.
Titulaire en 2009 à Hyères d’un double record de vitesse mondial à la voile à bord de son trimaran mutant, l’Hydroptère, le Français installé à Lausanne, ne voit pourtant plus, à 58 ans, la performance comme le but ultime.
"Le Prince Albert II de Monaco qui m’encourage depuis toujours, m’a confié que l’important résidait avant tout dans les solutions pour la préservation de la planète, pas dans le record à tout prix. J’ai aussi trois filles qui m’ont remis les pieds sur terre!", rigole-t-il au côté de sa compagne, l’ex-mannequin russe Erna Blinova, qui lui a fait de nouveau connaître les joies de la paternité.
On lui doit aussi celle des SeaBubbles, ces drôles de bateaux 100% électriques qui volaient au dessus de l’eau grâce à la technologie des foils. Leur présentation en 2018 en baie tropézienne lançait l’ère des bateaux-taxi futuristes. Avant de faire plouf...
"Nous inventions la mobilité verte de demain, mais ces modèles étaient trop petits. J’ai écouté mes interlocuteurs qui plaidaient pour davantage de passagers et voici comment Bubblefly est né. Une navette de 10,5 x 5mètres qui peut transporter de six à huit personnes selon l’agencement intérieur", décrit Alain tout en noircissant d’esquisses un carnet.
Le premier exemplaire de ce "Tesla des mers" piloté par joystick, est espéré pour 2022. Une pile à combustible transformera l’hydrogène en électricité et alimentera les deux moteurs. L’autonomie avoisinera les trois heures pour une vitesse maximale de 40 nœuds et une progression possible dans des creux jusqu’à 1m50, les foils évoluant au-dessus des vagues.
Sous la barre du million
En cours, le projet de rachat de l’ex-usine Dynastar au bord du lac d’Annecy ainsi qu’une levée de fonds mondiale de 45 millions pour l’industrialisation du concept. Il comprend le développement des piles à combustible, foils et coque, encore ces jours-ci au stade de rutilante images de synthèse tirées en grand format.
"Nous tenons à ce que l’assemblage se fasse en France. A terme, le coût du Bubblefly sera sous la barre du million", assure l’équipe qui l’entoure, échafaudant déjà une version 30 places - le Liner - pour 2025.
Sa démocratisation contribuant de l‘aveu d’Alain Thébault, à un nouveau "bol d’oxygène" en faveur de "cette planète qui nous porte mais en même temps se consume".
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