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Les résidus de pesticides pourraient annuler le bénéfice sanitaire des fruits et légumes

Une étude américaine a passé au crible les habitudes alimentaires de 160 000 personnes et leur impact sur la mortalité.

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Publié le 24 mai 2022 à 07h46, modifié le 25 mai 2022 à 07h52

Temps de Lecture 2 min.

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Les autorités réglementaires considèrent que la présence de résidus de pesticides dans les fruits et légumes ne représente pas de risque pour les consommateurs, mais les scientifiques qui travaillent sur le sujet ne sont généralement pas du même avis. Ces dernières années, les études montrant une variété d’effets sanitaires dus à la présence de traces d’agrotoxiques dans l’alimentation s’accumulent dans les revues savantes. En témoignent, à nouveau, des travaux américains aux conclusions impressionnantes, parus en janvier dans la revue Environment International.

Conduits par une équipe de chercheurs des départements de nutrition, d’épidémiologie et de santé environnementale de l’université Harvard, à Boston, ils sont les premiers à suggérer que la présence de traces de pesticides sur les fruits et légumes est susceptible d’annuler les bénéfices de leur consommation pour la santé.

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Légumes-feuilles plus contaminés

Les chercheurs se sont focalisés sur la mortalité – en particulier la mortalité par cancers, maladies cardio-vasculaires et maladies respiratoires – enregistrée au fil du temps dans trois grandes cohortes épidémiologiques totalisant 160 000 femmes et hommes américains, suivis pendant environ deux décennies. Les habitudes alimentaires des personnes enrôlées ont été passées au crible, les fruits et légumes consommés étant classés en deux catégories : à haute teneur en résidus de pesticides et à faible teneur. Pour opérer ce distinguo, les auteurs se sont fondés sur les données officielles du ministère de l’agriculture américain, évaluant la probabilité que tel fruit ou tel légume soit contaminé par des traces d’un ou de plusieurs pesticides. Les légumes-feuilles (épinards, salades, etc.) étant, par exemple, plus contaminés que d’autres cultures.

Résultat : après avoir corrigé leur analyse des biais de confusion (âge, activité physique, statut tabagique, prédispositions familiales à différentes maladies, etc.), les auteurs mettent en évidence une baisse de 36 % de la mortalité chez les personnes consommant en moyenne au moins quatre portions de fruits et légumes à faible teneur en résidus de pesticides, par rapport à ceux en consommant moins d’une portion par jour. Un tel résultat correspond aux bénéfices sanitaires attendus de la consommation de fruits et légumes frais – bénéfices qui s’observent sur la mortalité par cancers, maladies cardio-vasculaires et respiratoires.

« Travaux impressionnants »

Mais, lorsque la même comparaison est faite sur les fruits et légumes les plus contaminés, les chercheurs ne constatent aucune baisse de mortalité générale. Consommer chaque jour moins d’une portion ou plus de quatre portions de ces fruits et légumes n’a pas d’effet sur la mortalité par cancers, maladies cardio-vasculaires et respiratoires. « Cela suggère, écrivent les auteurs, que l’exposition aux résidus de pesticides par voie alimentaire peut annuler les effets bénéfiques de la consommation de fruits et légumes sur la mortalité. » Les chercheurs ont même simulé l’effet qu’aurait le seul fait de remplacer une portion quotidienne de fruits et légumes à haute teneur en pesticides par une portion à faible teneur : la mortalité au sein d’une même population baisserait alors de 11 %, selon leurs calculs.

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