Sur Disney + : « Thank you, goodnight, l’odyssée de Bon Jovi », une série documentaire très rock’n’roll

Le groupe Bon Jovi n’est plus venu en France depuis 2010, où il se produisait à l’époque à ce qui n’était pas encore l’Accor Arena de Paris. Son chanteur, Jon Bon Jovi, est quand même passé chez nous récemment s’occuper de son vignoble, dans le Languedoc.

Mais aux États-Unis, dans son pays, sa formation reste un mastodonte, jouant devant des foules immenses, fort de ses plus de 22 millions d’albums vendus sur place (130 millions à travers le monde). Alors que Bon Jovi s’apprête à sortir « Forever », son 16e disque studio, le 7 juin prochain, ses musiciens se dévoilent dans une mini-série documentaire en 4 volets de plus de quatre heures, disponible à partir de ce vendredi 26 avril sur Disney +.

Un témoignage qui va au-delà du prétexte avancé au début par Jon Bon Jovi, chanteur, fondateur et leader, de fêter les 40 ans de cette institution du rock mélodique. Non que cela aurait déjà suffi aux fans, ainsi qu’à tous ceux qui ont vu, apprécié - et peut-être été saturés -, à la grande époque de MTV, des clips de « Livin’On A Prayer », « You Give Love A Bad Name » ou « Wanted Dead Or Alive », pour ne citer que trois des plus grands tubes de cette machine à hits. Leur processus d’écriture est d’ailleurs longuement raconté, de même que leur impact incroyable, et c’est incontestablement un des points forts de la série documentaire.

Une tournée anniversaire de 15 dates aux États-Unis en 2022

Mais celle-ci s’intéresse aussi beaucoup à John Francis Bongiovi Jr, alias Jon Bon Jovi, belle gueule et belle voix, dont l’apparence justement vieillit mieux (il avait 60 ans au moment du tournage) que les cordes vocales. À vrai dire, lorsqu’il entame une tournée anniversaire de 15 dates aux États-Unis en 2022, au sortir de la pandémie, l’artiste se débat avec des problèmes quasi insurmontables, et il s’épanche longuement dessus.

On le voit aussi bien se soigner avec un siège équipé de lasers dirigés vers sa gorge, que s’effondrer par terre dans les loges, ou proclamer qu’il vient de donner un très mauvais concert.

Des témoignages non censurés des membres présents et passés du groupe

Tous les membres survivants présents ou passés du groupe sont invités à témoigner, et pas forcément pour ne dire que des choses gentilles. Idem pour le manager emblématique du groupe durant son accession à la gloire, le sulfureux Doc McGhee, mi- génie mi- escroc qui s’est aussi occupé des affaires de Kiss ou Mötley Crüe après avoir été accusé, au début des années 1980, d’avoir importé 20 tonnes de marijuana aux USA ! Lui s’attribue le beau rôle et ne mâche pas ses mots, et les musiciens du groupe, qui se sont passés de ses services au bout de quelques années, non plus. C’est un régal de voir l’homme raconter ses magouilles, avec un aplomb digne des mafieux du « Casino » ou des « Affranchis » de Martin Scorsese.

Même le langage parfois peu châtié des témoins n’a pas été censuré, ce qui peut paraître étonnant quand on voit que le documentaire est proposé sur Disney +, mais l’est moins quand on sait que le programme est à l’origine diffusé sur la plate-forme Hulu outre-Atlantique.

Bref, sous les paillettes et le glamour, on découvre l’humain, la sueur, le génie, les coups de blues et les coups bas. Le tout avec force clips et documents d’époque - ah, les coiffures style mulet ou lévrier afghan des années 1980, l’apogée de ce qu’on appelait le « hair metal » ! Ne vous fiez pas au titre, le très pépère « merci, bonne nuit », le documentaire est très rock’n’roll.