Meurtre de Matisse à Châteauroux : la mère du mis en cause aurait giflé la victime après les coups de couteau

INFO LE PARISIEN. Une bagarre entre les deux adolescents aurait précédé la mort de Matisse, poignardé samedi 27 avril à Châteauroux (Indre). La mère du mis en cause aurait giflé la victime, après les coups de couteau portés par son fils selon des témoins. D’autres ont rapporté qu’elle aurait tenté de le réanimer.

    Les contours de la rixe qui a conduit à la mort de Matisse, 15 ans, poignardé samedi à Châteauroux (Indre), commencent à se dessiner. Selon les premiers éléments de l’enquête, une altercation, puis une bagarre, aurait d’abord éclaté entre les deux adolescents.

    Dans un second temps, l’adolescent soupçonné d’être l’auteur du meurtre serait revenu avec un couteau, suivi par sa mère, avant de poignarder Matisse, selon les informations du Parisien. Mais après ces coups de couteau, la mère du mis en cause aurait giflé Matisse, a-t-on également appris. Des témoins auraient en effet affirmé avoir vu la mère du mis en cause porter des coups à la victime. D’autres ont rapporté qu’elle aurait tenté de le réanimer.

    Placés tous les deux en garde à vue, samedi, l’auteur présumé des faits, un mineur afghan du même âge que la victime, et sa mère, ont été déférés ce lundi en vue de leur mise en examen. Comme nous l’avons révélé, le suspect, connu de la justice, a déjà été mis en examen, le 22 avril dernier, dans une autre affaire pour « vol aggravé avec violence ». Agnès Auboin, la procureure de la République de Châteauroux, a ouvert une enquête pour « tentative d’homicide volontaire ». Le parquet de Châteauroux s’est finalement dessaisi au profit de celui de Bourges.

    Des propos racistes échangés ?

    Des zones d’ombre persistent, mais un scénario semble se préciser. Samedi 27 avril, dans l’après-midi, les deux adolescents, qui se connaissent, étaient ensemble dans le quartier Saint-Denis avec d’autres jeunes. Ils auraient participé à une « battle » de rap freestyle, selon l’entourage du mis en cause. Une bagarre aurait éclaté entre les deux adolescents, après des propos discriminants que Matisse aurait tenus à l’encontre du jeune Afghan lors de cette improvisation. Des témoins auraient même évoqué des « propos racistes » tenus par Matisse, a fait savoir une source policière au Parisien, appelant à la prudence et rappelant le contexte d’une altercation dans la rue. Au cours de l’affrontement, Matisse aurait « pris le dessus », faisant saigner l’autre adolescent.

    Ce dernier serait remonté à son domicile, situé à quelques centaines de mètres, pour récupérer un couteau. Le jeune homme, « fragile », est suivi psychologiquement, a fait savoir l’un de ses proches.

    Il serait redescendu, suivi par sa mère, et se serait dirigé vers une voiture-épave, dans laquelle se trouvait Matisse, assis à l’arrière, et d’autres jeunes, explique l’entourage du mis en cause. Muni d’un couteau, l’adolescent aurait poignardé Matisse, à travers la fenêtre ouverte, de deux coups de couteau, dont l’un atteignant le cœur. À aucun moment la mère du mis en cause, décrite par ses proches comme « vindicative » et « instable », n’aurait pas tenté de calmer son fils.

    La victime se serait extraite du véhicule, aurait tenté de s’enfuir sur quelques mètres, avant de s‘écrouler. Les secours, prévenus vers 17h45, sont rapidement arrivés sur les lieux. Ils ont été rejoints par les forces de l’ordre. Grièvement blessé au thorax mais vivant, Matisse a été transporté à l’hôpital avec un pronostic vital engagé. Il est décédé dans la soirée des suites de ses blessures. L’adolescent désigné par des témoins comme l’auteur des faits a été interpellé vers 19h15 près des lieux de la rixe et placé en garde à vue. Une autopsie de la victime a été ordonnée par le parquet de Châteauroux.

    Le mis en cause connu de la justice

    Le mis en cause n’est pas inconnu des services de police et de justice. Cet adolescent de 15 ans, de nationalité afghane et dont les parents sont en situation régulière, est déjà visé par deux procédures.

    Le 22 avril dernier, il avait été mis en examen pour « vol aggravé avec violence », dans le cadre d’une affaire liée à un vol de portable sous la menace d’un couteau, dans le cadre d’un guet-apens tendu via « un site de rencontre », comme nous le révélions dimanche.



    Il avait été placé sous contrôle judiciaire, « seule mesure de sûreté prévue par le code de la Justice pénale des mineurs vu son âge, sans condamnation antérieure », avait confirmé la procureure de la République à Châteauroux, Agnès Auboin, dans un communiqué.

    Il a également été mis en cause pour une seconde affaire similaire, de « vol en réunion », survenue le 27 février. Il s’agit là aussi d’un vol de portable, sous la menace d’un couteau, mais aucune information judiciaire n’a été ouverte sur ces faits, selon nos informations.