Grande-Synthe : un jeune homme de 22 ans meurt de ses blessures après une violente agression

Retrouvé inconscient, avec des « traces de coups », dans la nuit du 15 au 16 avril à Grande-Synthe, un jeune de 23 ans est mort des suites de ses blessures. Deux mineurs sont en garde à vue.

Philippe, 23 ans, est mort après une violente agression à Grande-Synthe, dans le Nord, survenue dans la nuit du 15 au 16 avril 2024. Photo DR
Philippe, 23 ans, est mort après une violente agression à Grande-Synthe, dans le Nord, survenue dans la nuit du 15 au 16 avril 2024. Photo DR

    L’image est d’une violence inouïe. À terre, le jeune homme gît, inconscient, le visage défiguré par les coups, à peine reconnaissable. C’est dans cet état que Philippe, 22 ans, a été retrouvé dans la nuit de lundi à mardi, près du Carrefour City à Grande-Synthe (Nord). Il est décédé quelques heures plus tard.

    Qu’est ce qui a pu déclencher cette agression sauvage ? Le parquet de Dunkerque a ouvert une enquête pour « meurtre en bande organisée », confiée à la police judiciaire de Lille. Depuis, deux mineurs, dont un de 14 ans, ont été placés en garde à vue, un premier dès mardi, le second ce mercredi. « D’autres arrestations devraient suivre », a annoncé en fin d’après-midi lors d’une conférence de presse le maire de Grande-Synthe Martial Beyaert.

    Au moins trois individus impliqués

    Selon nos informations, Philippe, qui travaille dans un centre socio-éducatif de Grande-Synthe, aurait été attaqué par au moins trois personnes, alors qu’il se dirigeait à pied vers son domicile, et qu’il était au téléphone avec un ami. À l’autre bout du fil, son ami a tenté à plusieurs reprises de reprendre contact avec Philippe, et est même entré brièvement en communication avec un des agresseurs avant que celui-ci ne raccroche. Inquiet, l’ami a demandé à des proches de porter secours à Philippe, qu’ils ont finalement découvert à terre sur le parking du Carrefour. Le malheureux n’avait plus de chaussures, son pantalon était baissé au bas des jambes, la veste fermée. Son téléphone n’a pas été retrouvé.

    Les policiers, alertés par les pompiers vers 2 heures du matin ce mardi sont ensuite arrivés pour faire les premières constatations. La victime, « inconsciente », portait « plusieurs traces de coups, notamment au visage » et des fractures, a fait savoir le parquet. Immédiatement transporté à l’hôpital de Dunkerque, puis transféré au centre hospitalier de Lille, Philippe est décédé des suites de ses blessures mardi dans la soirée. Selon les premiers éléments de l’enquête, les faits pourraient avoir été commis par « au moins trois individus ». Selon un témoin, ils lui auraient dérobé son téléphone portable avant de prendre la fuite, rapporte cette source.

    L’enquête requalifiée en « meurtre en bande organisée »

    Au micro de RTL mercredi en fin d’après-midi, Kevin, le frère de la victime, a dénoncé « l’acharnement » des agresseurs, qu’il qualifie de « barbares ». « S’il est mort des coups à la tête, c’est qu’ils y ont été forts et qu’ils l’ont bien tapé », a-t-il déploré. Kevin a confirmé que son frère était sur le chemin de leur domicile quand il a été « attrapé » et que son téléphone et « ses affaires personnelles » ont été dérobés. Malgré « la colère », le frère de Philippe a affirmé vouloir laisser la police travailler.

    Dans un premier temps, une enquête avait été ouverte par le parquet de Dunkerque pour « tentative d’homicide volontaire en bande organisée ». Après le décès du jeune homme, mardi soir, elle a été requalifiée en « meurtre en bande organisée ». L’enquête a été confiée à la brigade criminelle de la division de la criminalité organisée et spécialisée du service interdépartemental de la police judiciaire du Nord. Les investigations se poursuivent pour « identifier tous les mis en cause » et « éclaircir les circonstances de commission des faits », a conclu le parquet.

    Une cagnotte pour « Philippe »

    « Nous sommes sous le choc, c’est l’incompréhension la plus totale », a déclaré le maire de Grande-Synthe, Martial Beyaert, lors d’une conférence de presse mercredi en fin de journée. Philippe était « très favorablement connu de la commune. Il était parfaitement inséré socialement », a-t-il souligné. Lors de sa prise de parole, l’élu en a profité pour « condamner fermement toutes les manœuvres de récupération politique » de cette affaire, évoquant « les exactions de la fachosphère sur les réseaux sociaux ». « Grande-Synthe n’est pas une zone de non droit », a-t-il martelé.

    Dans un message publié sur son compte Facebook en début de journée, il avait déjà fait part de son émotion et partagé le lien d’une cagnotte, lancée par les proches du jeune homme. Elle est destinée à « offrir à Philippe un adieu respectueux et apporter du réconfort à sa famille ».

    Des proches de Philippe organisent une collecte afin qu’il puisse être enterré dignement, je les en remercie. Nous...

    Publiée par Martial Beyaert sur Mardi 16 avril 2024

    Ce mercredi en fin de journée, la cagnotte avait déjà récolté plus de 15 000 euros. Avec l’accord de la famille, dont les deux frères de la victime qui ont été reçus par le maire ce mercredi, une marche blanche devrait être organisée vendredi 19 avril.