La cheffe libérale Dominique Anglade a pressé mardi le gouvernement Legault de mettre sur pied un passeport vaccinal pour « encadrer les activités auxquelles les personnes non vaccinées pourraient participer en cas de quatrième vague ».

« Il restera toujours des gens qui refuseront de se faire vacciner ou hésiteront à le faire rapidement. C’est pourquoi je demande aujourd’hui à François Legault de mettre en place, en collaboration avec la santé publique, un passeport vaccinal qui permettrait d’encadrer les activités auxquelles les personnes non vaccinées pourraient participer en cas de quatrième vague », a plaidé la députée dans une publication Facebook, mardi en avant-midi.

Mme Anglade affirme que les efforts de sensibilisation, notamment auprès des jeunes, « doivent être intensifiés ». « L’objectif est de limiter les possibilités d’éclosions et de ne pas reconfiner le Québec, sous une forme ou sous une autre. Nous devons prendre tous les moyens pour éviter une quatrième vague », a-t-elle d’ailleurs insisté.

La rentrée scolaire et le retour au bureau pour des millions de Québécoises et Québécois dans moins d’un mois, combinés à la présence croissante du variant Delta et à la hausse des cas, nous demandent de poser les bons gestes maintenant.

Dominique Anglade, cheffe du Parti libéral du Québec

Parlant d’un « passeport liberté », l’élue a aussi insisté sur le fait que la pandémie « a eu des impacts importants sur chacun d’entre nous ». « L’été 2021 en est un de soulagement. Le plaisir de voir ses proches, de voyager au Québec, de retourner au restaurant et de participer à nos activités sportives et culturelles. Cette liberté, nous l’avons tous accueillie à bras ouverts, après plusieurs mois de confinement. Personne ne veut retourner en arrière », a-t-elle martelé.

Sur Twitter mardi, le président de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain (CCMM), Michel Leblanc, a aussi appelé Québec « à annoncer dès maintenant qu’on exigera le passeport vaccinal en septembre pour l’accès aux services non essentiels ». « Ça permettra aux entreprises de se préparer et incitera les hésitants à obtenir leurs deux doses. Tant mieux si à la fin, on peut s’en passer », a-t-il écrit.

« Nous suivons le plan de match »

Le 8 juillet, le ministre de la Santé, Christian Dubé, avait présenté son concept de « passeport vaccinal » pour l’automne, qui ne sera nécessaire que « si et seulement si » la situation de la COVID-19 se détériore. Si tel était le cas, les Québécois pourraient avoir à montrer leur code QR prouvant leur double vaccination pour accéder à des activités non essentielles.

Mais il faut d’abord laisser le temps aux Québécois d’obtenir les deux doses requises, avait expliqué M. Dubé en conférence de presse. Il avait d’ailleurs bien insisté sur l’aspect conditionnel de ce passeport : bref, il ne servira peut-être jamais. Son « plus grand souhait » est de ne pas en avoir besoin, a-t-il même dit.

Mardi, le cabinet du ministre a rejeté la demande de Mme Anglade d’instaurer vite un passeport vaccinal, car ce serait « injuste » pour les Québécois qui n’ont pas encore eu la chance d’aller chercher leur deuxième dose.

« On travaille sur un plan pour mettre en place le passeport vaccinal à la rentrée. […] Nous suivons le plan de match », a indiqué l’attachée de presse du ministre, Marjaurie Côté-Boileau.

Le gouvernement ne devrait pas être en mode « attente », rétorque Dominique Anglade en entrevue téléphonique. « On voit ce que ça donne l’évolution ailleurs. Il y a une contamination qui se fait. »

Mardi, la Ville de New York a annoncé qu’elle exigera dans deux semaines une preuve vaccinale pour les activités intérieures, ce qui en fait la première grande ville des États-Unis à imposer de telles mesures contre la COVID-19. La nouvelle exigence s’appliquera à compter du 16 août aux salles de spectacles, aux lieux de divertissement intérieurs, aux restaurants et aux centres de conditionnement physique.

Avec La Presse Canadienne