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"Parfois, je me sens plus homme, parfois plus femme, ça dépend"

Hazbi se dit non binaire, ni homme, ni femme. [Nora Smith]
Mon genre : non-binaire / L'époque / 25 min. / le 11 mai 2019
Hazbi a 28 ans et il se dit non-binaire, ni homme, ni femme. Un jour, il porte une robe et le lendemain un jean, tout est une question de ressenti au réveil, a-t-il confié samedi dans l'émission de la RTS Le talk.

"En tant que non-binaire, on ne se retrouve pas dans les codes sociaux homme-femme, on se sent un peu des deux ou parfois l'un, parfois l'autre", explique Hazbi, que la RTS a rencontré à Lausanne à la veille de la Fête du slip, où la famille queer se retrouve. Né à Fribourg, d'origine albanaise, il vit aujourd'hui à Zurich, la ville où l'on voit de tout, selon lui.

"Je suis né avec un sexe masculin, parfois, je me sens plus homme et des fois plus femme, ça dépend comment je me suis réveillé", ajoute-t-il, affirmant que son attirance est avant tout liée à la personne et non au genre.

L'apparence n'a rien à voir avec la manière dont je me vois à l'intérieur mais change la façon dont les autres me regardent

Hazbi, non-binaire

"J'ai totalement accepté il y a quelques mois mon identité non-binaire. Je redécouvre mon corps, j’essaie de me sublimer. J'avais envie de mettre des mots sur ce que je vivais, ça aide de savoir que d’autres personnes le vivent autant bien ou autant mal que moi", confie-t-il encore, ou confie-t-elle.

"Même si je mets une robe, du maquillage, je ne vais pas me ressentir forcément femme. Ce sont des attributs externes", assure Hazbi. "L'apparence n'a rien à voir avec la manière dont je me vois à l’intérieur mais change la façon dont les autres me regardent."

Le regard des autres

Interrogé sur la réaction de ses proches, il affirme que sa famille "a encore un coming out de retard. Ils sont encore en train de digérer le premier coming out de mon homosexualité".

Le regard des autres compte beaucoup moins à ses yeux: "Du moment où on est physiquement différent, on a l’impression d’être cette bête de foire, que tout le monde regarde." Et d'estimer que cela devient un combat si les interactions avec les autres sont négatives ou violentes.

"J’ai toujours senti que j’étais différent des autres. Enfant j’avais une forme d’autisme, j’étais surdoué", se souvient encore Hazbi.

Déconstruire les codes

Concernant sa sexualité, le jeune homme relate qu'il était homosexuel au début, car il se concevait comme un homme. "Aujourd’hui, le sexe et le genre de l’autre personne ne vont pas compter. Je me suis surpris à coucher avec des femmes et à apprécier ça. Ça va être les hommes, les femmes, les non-binaires."

A ses yeux, cela aide à déconstruire les codes, les mécanismes. Et de conclure: "Ce qui importe, c’est l’amour de la communauté, qui prend toute son importance."

Henry Buxant/Yann Amedro/boi

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