Pénurie de carburant : de nombreux conducteurs français vont faire le plein en Belgique

La demande en essence ou gazole de l’autre côté de la frontière a augmenté de 15 à 20 % ces derniers jours.

Environ 30 % des stations-services en France étaient en rupture de stock partielle ou totale dimanche. LP /Olivier Corsan
Environ 30 % des stations-services en France étaient en rupture de stock partielle ou totale dimanche. LP /Olivier Corsan

    Pénurie de carburant d’un côté de la frontière, afflux d’automobilistes de l’autre. Les pompes à essence belges situées près de la limite territoriale avec la France ont enregistré une hausse de la demande de 15 à 20 % ces derniers jours, en raison du mouvement de grève touchant plusieurs raffineries et dépôts de carburant français.

    Cette situation n’entraîne toutefois pas de souci d’approvisionnement en Belgique, a précisé à l’agence de presse belge Belga Olivier Neirynck, directeur technique de la Brafco, la fédération des négociants en combustibles et carburants. « Des stocks ont été constitués. Tant que le conflit social se poursuit en France, on se tient prêts », a-t-il précisé.



    De nombreuses stations-service françaises connaissent depuis plusieurs jours des ruptures d’approvisionnement du fait de grèves dans des raffineries et dépôts de carburants de TotalEnergies et Esso-ExxonMobil. Ce mouvement social est destiné à demander des hausses salariales, sur fond d’inflation et de profits records pour les groupes pétroliers. La venue de citoyens belges en France pour profiter de la remise à la pompe chez Total faisait aussi partie des explications avancées à ces pénuries.

    « Action massive de désobéissance civile » en Belgique

    30 % des stations-service étaient concernées dimanche sur l’ensemble du territoire français, mais avec des difficultés nettement plus importantes dans la moitié nord du pays. Ainsi, dans le département du Nord, frontalier de la Belgique, près de 40 % des stations rencontraient des difficultés.

    Olivier Neirynck a également déclaré que le blocage symbolique de deux sites de TotalEnergies en Belgique ce week-end n’avait pas engendré de problèmes d’approvisionnement. De samedi matin à dimanche midi, des centaines de militants de la coalition citoyenne Code Rouge ont campé afin de paralyser les activités de ces sites. Cette « action massive de désobéissance civile » avait pour objectif d’exiger la sortie des énergies fossiles et de pointer du doigt la responsabilité de l’industrie dans la crise climatique et sociale.