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Guerre en Ukraine : Ursula von der Leyen promet la "solidarité" avec Kiev, sans convaincre tous les eurodéputés

"La solidarité de l'Europe avec l'Ukraine demeurera indéfectible" : dans son discours annuel devant le Parlement européen, Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission a exhorté les Etats membres à ne pas relâcher la pression sur la Russie. Un message diversement apprécié parmi les eurodéputés.

Article rédigé par franceinfo - Frédéric Says
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Ursula von der Leyen, présidente de la commission euroépenne, lors de son discours annuel devant le Parlement, le 14 septembre 2022. (FREDERICK FLORIN / AFP)

Face à Moscou, "les sanctions ne sont pas près d'être levées, l'heure est à la détermination, pas à l'apaisement". Ces mots très fermes d’Ursula von der Leyen, mercredi 14 septembre lors de son discours annuel devant le Parlement européen, provoquent un soupir chez Thierry Mariani, élu Rassemblement national. "La fermeté est inversement proportionnel au résultat", critique-t-il, faisant écho à Jordan Bardella. Lors du débat parlementaire de presque trois heures qui a suivi le discours, ce dernier s’en est pris directement à la présidente de la Commission européenne. "Ce sont d’abord et avant tout vos errements successifs que nous payons aujourd’hui. Vous vouliez ‘effondrer l’économie russe’. Vous lui avez offert une manne financière inespérée en démultipliant ses revenus d’hydrocarbures", a accusé l'eurodéputé RN. Thierry Mariani, exaspéré, ne dit pas autre chose. "Pour le moment, on prend des sanctions et on n’a aucun résultat, résume-t-il. On se trouve dans une situation où on ne sait pas où on va !" 

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Au contraire, les récents succès militaires revendiqués par Kiev incitent à accroître encore l’aide à l’Ukraine, estime Yannick Jadot, eurodéputé écologiste. "Ce qui est essentiel, c’est un soutien à la résistance ukrainienne, insiste l’ex-candidat écologiste à la présidentielle. Y compris un soutien militaire qui permet de voir aujourd’hui le conflit évoluer différemment." Forte des livraisons d'armements occidentaux, l'Ukraine a récupéré à la faveur d'une contre-offensive, la quasi-totalité de la région de Kharkiv, frontalière de la Russie, et obtenu des gains territoriaux plus modestes dans le sud, où elle continue de frapper les ponts utilisés par les forces russes.

Il faut même aller plus loin, estime la parlementaire estonienne Marina Kaljurand, membre du groupe socialiste. Elle appelle à un embargo sur le gaz russe. "Nous devons décréter un embargo sur toutes les importations d’énergie venues de Russie. Nous ne l’avons pas fait entièrement jusqu’ici. J’aimerais qu’Ursula Von der Leyen mette plus de pression sur les Etats membres à ce sujet. En tout cas, elle aura le soutien du Parlement." Aujourd’hui, selon la Commission européenne, le gaz russe représente 9% des importations européennes, contre 40% avant la guerre.

Ursula von der Leyen est arrivée jeudi 15 septembre à Kiev pour sa troisième visite en Ukraine depuis le début de la guerre. Elle va notamment s’entretenir avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky et le Premier ministre Denys sur la manière de "rapprocher nos économies et nos populations".

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