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Glyphosate : comment Monsanto mène sa guerre médiatique

De nouveaux documents internes dévoilent les pratiques agressives du géant de l’agrochimie pour « placer activement » des contenus favorables dans la presse et sur Internet.

Par  et

Publié le 31 janvier 2019 à 13h30, modifié le 10 mai 2019 à 09h54

Temps de Lecture 9 min.

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« Ne rien laisser passer » (« Let nothing go », en anglais) : à plusieurs reprises, dans les « Monsanto Papers », apparaît le nom de cet énigmatique programme de contre-offensive médiatique, destiné à défendre bec et ongles les produits de la société dans les médias ou les réseaux sociaux et les forums en ligne. Les documents mis dans le domaine public par la justice fédérale américaine révèlent certains éléments du fonctionnement de ce dispositif, mais son opérateur demeurait jusqu’à présent inconnu.

Selon nos informations, c’est la firme Fleishman-Hillard — l’une des plus grandes sociétés de relations publiques américaines — qui a été mandatée en France et en Europe pour mettre en œuvre ce programme. Celui-ci est destiné à faire promouvoir dans le débat public, par des tiers sans liens apparents avec Monsanto, les éléments de langage de l’agrochimiste, propriété de l’européen Bayer.

Une brève mention du « Let nothing go » apparaît dans un mémo transmis le 24 avril 2017 au juge fédéral américain Vince Chhabria, par les avocats de plaignants, dans l’une des affaires lancées outre-Atlantique contre Monsanto. Les avocats s’inquiètent de ce que la société « s’active furieusement hors du prétoire à produire tout une “littérature” qui tombe à pic » pour influencer les décisions du juge.

Le photographe Mathieu Asselin a travaillé sur les produits dérivés de Monsanto. Il dit avoir été frappé par leur « apparente naïveté contrastant avec  la sombre histoire industrielle » du géant de l’agrochimie.

« Monsanto a même lancé un programme, apparemment nommé “Let nothing go”, pour ne rien laisser sans réponse, même pas des commentaires sur Facebook, écrivent les avocats. A travers des organisations tierces, Monsanto emploie des individus qui n’apparaissent pas liés à l’industrie et qui postent des contenus positifs sur Facebook ou sous les articles de presse, pour défendre Monsanto, ses produits et ses OGM. »

Les avocats n’inventent rien : ils se fondent, expliquent-ils, sur la déposition sous serment d’un cadre de Monsanto, dont la retranscription n’a pas été rendue publique sur décision du juge Chhabria — son contenu étant semble-t-il de nature à nuire à la société.

Captures d’écran

La description du « Let nothing go » correspond bien aux services offerts par Fleshman-Hillard à ses clients. « Le savoir-faire relatif à la conception des contenus est ce qui rassemble l’ensemble des expertises de Fleishman-Hillard, écrit la société sur sa plaquette de présentation. Derrière une campagne de relations presse, un compte Twitter, un partenariat avec un blogueur ou une activation online, il y a d’abord une histoire à raconter et à adapter à chaque canal et à chaque audience. »

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