Florent Menegaux, président du groupe Michelin : « Le smic n’est pas un salaire décent »

EXCLUSIF. Alors que la smicardisation gagne la population active, le groupe Michelin a mis en place un « salaire décent » pour l’ensemble de son personnel. En France, aucun n’est payé au smic, jugé insuffisant.

Pour Florent Menegaux, «le salaire décent est de deux fois le smic à Paris, et de + 20 % du smic à Clermont-Ferrand, au siège de Michelin». LP/Olivier Lejeune
Pour Florent Menegaux, «le salaire décent est de deux fois le smic à Paris, et de + 20 % du smic à Clermont-Ferrand, au siège de Michelin». LP/Olivier Lejeune

    Vivre dignement de leur travail. De plus en plus de Français ont le sentiment qu’ils n’y parviennent plus. Les chiffres, en bas de leur feuille de paie, comme le solde de leur compte bancaire, leur prouvent souvent qu’il ne s’agit pas que d’un sentiment mais d’une réalité. Notre journal avait donné la parole à certains d’entre eux, en janvier 2024. Gabriel Attal, le Premier ministre, en avait fait l’un des éléments phares de son discours de politique générale quelques semaines plus tard : il veut « désmicardiser la France ».

    De fait, près d’une personne sur cinq (17,3 %) est aujourd’hui payée au salaire minimum interprofessionnel de croissance (smic) dans le secteur privé, contre 12 % début 2021. Soit, selon la Dares (le service statistiques du ministère du Travail), 1 million de personnes supplémentaires rémunérées au smic entre le 1er janvier 2021 et le 1er janvier 2023. Car le smic augmente, et plus vite que les salaires juste au-dessus, qui ne progressent pas à la même vitesse. Résultat ? De plus en plus d’actifs sont rattrapés par ce niveau minimum. Indexé sur l’inflation, il est passé en trois ans de 1 230,60 euros net à 1 398,69 euros au 1er janvier 2024.