Savoie : attaqué par un aigle royal, un parapentiste s’en sort avec une cinquantaine de plaies sur les bras

Pendant 13 minutes début avril, le pilote s’est débattu avec le rapace qui s’est accroché à son casque puis à ses bras avant de prendre la fuite.

Pendant 13 minutes, le parapentiste s’est débattu avec un aigle royal. (Illustration) AFP/Georges Gobet
Pendant 13 minutes, le parapentiste s’est débattu avec un aigle royal. (Illustration) AFP/Georges Gobet

    C’est une histoire digne d’un film qu’a vécu Thomas. Samedi 6 avril, ce parapentiste expérimenté s’est fait attaquer par un aigle royal, sur la Dent du Villard, au-dessus de Bozel (Savoie), relatent nos confrères du Dauphiné Libéré. Le pilote n’est pas sorti indemne de cette mésaventure : le volatile lui aurait infligé une cinquantaine de plaies.

    Selon le Dauphiné Libéré, qui a recueilli le témoignage de Thomas, ce dernier aurait décollé, en compagnie d’un de ses collègues, aux alentours de midi de l’aire du Pré, au-dessus de Tincave.

    Surpris par l’oiseau en plein vol

    Tout juste dans les airs, Thomas s’est fait surprendre par l’oiseau. « Il m’a attaqué par-derrière, au niveau du casque. Surpris, j’ai bougé les bras, je lui ai tapé dessus. La douleur était vive », a-t-il raconté au journal local. Le rapace est resté une dizaine de secondes sur sa tête, puis a agrippé ses deux bras pendant… treize minutes.

    Thomas s’en est sorti avec une cinquantaine de plaies sur le corps, dont trois profondes et plusieurs centimètres, précise le Dauphiné Libéré. « Il n’a mis aucun coup de bec, mais ses serres sont passées au travers des gants, de ma doudoune et de mon pull. Même la présence de l’autre parapente ne l’a pas mis en fuite. À part les premières secondes, je n’ai pas essayé de me débattre, face à sa puissance et sa conviction », a poursuivi Thomas, auprès de nos confrères.



    Malgré sa douleur, Thomas a maintenu le cap. « J’ai pu faire ma perte d’altitude en tournant en rond, et l’aigle m’a lâché à une centaine de mètres au-dessus de l’atterrissage de Bozel. Sinon j’aurais atterri avec lui accroché au bras gauche », a expliqué le pilote.

    Résultat des courses : Thomas a eu droit à un point de suture à la tête. « Avec les blessures d’animaux, on ne peut pas trop suturer. J’ai eu droit à de la chirurgie exploratoire pour écarter tous risques de lésions sur les nerfs et les tendons, et aussi une éventuelle contamination. J’ai huit points de suture, liés à cette chirurgie, à la main droite, où il s’est accroché en premier et le plus fort. C’était vraiment profond », a-t-il raconté.

    « Un comportement normal »

    Samedi dernier un autre pratiquant aurait également rencontré un rapace. Selon les précisions de Thomas, ce pilote aurait fait « des mouvements de tangage, de virage pour s’en sortir ». Interrogé par le Dauphiné Libéré, Adrien Lambert, coordinateur d’équipe à la Ligue pour la protection des oiseaux, a affirmé qu’il s’agissait « d’un comportement normal » de ce type d’animal. « En période de reproduction, l’aigle défend son territoire contre tous les prédateurs volants ».

    Malgré sa mésaventure, Thomas s’est offert un nouveau vol dimanche. « Il y avait un petit rapace à proximité, j’ai adapté ma trajectoire et je l’ai surveillé du regard », a-t-il livré.