Attaque à Moscou : le groupe terroriste avait conduit « plusieurs tentatives » d’attentats en France, assure Macron

Le groupe terroriste de l’État islamique qui a revendiqué l’attaque dans la capitale russe « a plusieurs fois tenté de toucher le sol français » ces derniers mois, a déclaré le président de la République.

    Depuis la Guyane ce lundi, le président de la République Emmanuel Macron a été interrogé sur l’attaque qui a touché Moscou vendredi, et fait au moins 137 morts. Il a déclaré que le groupe de l’État islamique, qui a revendiqué l’attaque, « avait conduit ces derniers mois plusieurs tentatives sur notre propre sol ». Ce groupe « a plusieurs fois tenté de toucher le sol français » a-t-il répété.

    « Par mesure de précaution, mais avec des éléments crédibles et solides » le niveau du plan Vigipirate a donc été rehaussé en France, a expliqué Emmanuel Macron. « La revendication de l’attentat de Moscou provient de l’État islamique au Khorassan. Or, cette organisation menace la France et a été impliquée dans plusieurs projets d’attentats récents déjoués dans plusieurs pays d’Europe, dont l’Allemagne et la France », avait déjà précisé Matignon dimanche.



    « Nous déjouons beaucoup d’attentats », a confirmé le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin ce lundi matin, « plusieurs attentats de l’État islamique ont été déjoués sur le sol national, notamment à la fin de l’année 2022 ». Il cite par exemple des arrestations de personnes à Strasbourg « avant qu’elles ne passent à l’acte ».

    « Soutien et sa solidarité à l’égard du peuple russe »

    Le président français a exprimé son souhait de « retrouver le plus rapidement possible les coupables » et appelé à continuer de « lutter efficacement contre ces groupes qui se projettent dans plusieurs pays », promettant une « coopération accrue » avec la Russie sur cette affaire. Emmanuel Macron a dit son « soutien et sa solidarité à l’égard du peuple russe » et a eu « une pensée pour toutes les victimes, leur famille, et pour tous les blessés (…) Nous savons combien ceci blesse un pays en profondeur. »

    Il a également souligné la nécessité de « se garder de toute instrumentalisation ou déformation ». En pleine guerre avec l’Ukraine, le Kremlin a en effet relevé la possibilité que Kiev puisse être impliquée dans l’attaque, malgré la revendication de l’État islamique.

    « Ce serait à la fois cynique et contre-productif pour la Russie elle-même et la sécurité de ses ressortissants d’utiliser ce contexte pour essayer de le retourner contre l’Ukraine », a insisté Emmanuel Macron devant la presse. Selon lui, les services de renseignement français estiment que c’est bien la branche afghane du groupe État islamique au Khorassan (EI-K) qui « a fomenté cet attentat et l’a mis à exécution ».

    Pêche, agriculture et sécurité

    En Guyane pour une visite de deux jours, Emmanuel Macron va devoir répondre à de nombreux défis locaux. « Je regarde les engagements que j’avais pris, ils ont été dans la quasi-totalité tenus », a-t-il déclaré, pour sa deuxième visite en tant que président dans ce territoire d’outre-mer. Mais il y a « des problématiques qui demeurent, j’en ai pleinement conscience » a-t-il souligné, « sur la sécurité par exemple ». Il a salué « l’efficacité » de l’opération Harpie, pour lutter contre l’orpaillage illégal en Guyane, et déclare vouloir « lui donner un nouvel élan ».

    En 2023, la criminalité, alimentée par le fléau de l’orpaillage illégal, a atteint un niveau record en Guyane avec 20,6 homicides pour 100 000 habitants, soit près de 15 fois plus que la moyenne nationale. La visite du président intervient ainsi un an après la mort, le 25 mars 2023, d’un gendarme du GIGN, Arnaud Blanc, dans une opération contre l’orpaillage illégal.

    Le président de la République a également promis des annonces sur la pêche et les filières agricoles locales, notamment pour les sortir de la dépendance alimentaire. Il doit visiter le marché aux poissons de Cayenne ainsi qu’une exploitation agricole avant de se rendre dans la forêt amazonienne, à Camopi, à la frontière avec le Brésil.