Jeux Olympiques d'Oslo 1952

 

Suite à la controverse des précédents Jeux Olympiques de Saint-Moritz, la Ligue Internationale de Hockey sur Glace, excédée par le comportement du Comité International Olympique à cette occasion, décide en 1951 de retirer le hockey des JO. Mais, quelques mois plus tard, les deux parties se réconcilient lors d'un congrès du CIO en Roumanie, et la menace est levée.

Ces Jeux Olympiques en Norvège sont également marqués par la réintégration de l'Allemagne dans le giron olympique, qui ne va pas sans provoquer de vives protestations, ce qui prouve que les blessures de la guerre ne sont pas encore refermées. Les Allemands semblent prêts à renoncer à participer, mais le chancelier Konrad Adenauer a vent de la polémique et invite dans son bureau le président de la fédération allemande des sports de glace, Herbert Kunze. "Sommes-nous effectivement invités ?" lui demande-t-il. À la réponse affirmative de son interlocuteur, Adenauer conclut : "Dans ce cas, nous y allons."

La plupart des matches ont lieu dans la toute nouvelle patinoire artificielle et couverte d'Oslo, le Jordal Amfi.

 

15 février
Norvège - États-Unis 2-3 (1-0,0-2,1-1)
Suède - Finlande 9-2 (2-0,5-2,2-0)
Tchécoslovaquie - Pologne 8-2 (3-1,2-1,3-0) [à Drammen]
Canada - Allemagne de l'ouest 15-1 (6-1,7-0,2-0)

16 février
Suisse - Finlande 12-0 (2-0,2-0,8-0)
Norvège - Tchécoslovaquie 0-6 (0-2,0-2,0-2)
États-Unis - Allemagne de l'ouest 8-2 (1-0,3-1,4-1)
Suède - Pologne 17-1 (1-0,9-1,7-0)

17 février
Norvège - Suède 2-4 (1-2,0-1,1-1)
Suisse - Pologne 6-3 (4-1,2-2,0-0)
Canada - Finlande 13-3 (6-2,5-0,2-1) [à Drammen]
Tchécoslovaquie - Allemagne de l'ouest 6-1 (0-0,2-0,4-1)

18 février
États-Unis - Finlande 8-2 (1-0,6-0,1-2)
Canada - Pologne 11-0 (6-0,3-0,2-0)
Norvège - Suisse 2-7 (0-4,2-2,0-1)
Suède - Allemagne de l'ouest 7-3 (3-2,0-0,4-1)

19 février
Canada - Tchécoslovaquie 4-1 (1-1,1-0,2-0)
États-Unis - Suisse 8-2 (4-1,3-0,1-1)
20 février
Pologne - Allemagne de l'ouest 4-4 (1-1,3-1,0-2)
Norvège - Finlande 2-5 (0-2,2-2,0-1)

21 février
Suède - États-Unis 4-2 (1-0,0-0,3-2)
Canada - Suisse 11-2 (4-0,5-0,2-2)
Tchécoslovaquie - Finlande 11-2 (4-1,3-0,4-1) [à Sandvika]
Norvège - Allemagne de l'ouest 2-6 (0-0,1-1,1-5)

22 février
Finlande - Allemagne de l'ouest 5-1 (1-0,2-0,2-1)
Tchécoslovaquie - Suisse 8-3 (0-2,2-1,6-0)
États-Unis - Pologne 5-3 (1-0,2-0,2-3)
Canada - Suède 3-2 (1-2,1-0,1-0)

23 février
Suède - Suisse 5-2 (1-1,4-0,0-1)
Norvège - Canada 2-11 (2-5,0-3,0-3)
Pologne - Finlande 4-2 (2-2,0-0,2-0) [à Lilleström]
États-Unis - Tchécoslovaquie 6-3 (2-1,4-0,0-2)

24 février
Tchécoslovaquie - Suède 4-0 (2-0,2-0,0-0)
Suisse - Allemagne de l'ouest 6-3 (1-1,3-1,2-1)
Norvège - Pologne 3-4 (2-1,1-1,0-2)
Canada - États-Unis 3-3 (2-0,1-2,0-1)

Classement (8 matches)

                   Pts   V  N  D   BP-BC  Diff
1 Canada            15   7  1  0   71-14  +57
2 États-Unis        13   6  1  1   43-21  +22
3 Suède             12   6  0  2   48-19  +29
  Tchécoslovaquie   12   6  0  2   47-18  +29
5 Suisse             8   4  0  4   40-40   0
6 Pologne            5   2  1  5   21-56  -35
7 Finlande           4   2  0  6   21-60  -39
8 RFA                3   1  1  6   21-53  -32
9 Norvège            0   0  0  8   15-46  -31

L'admiration pour les équipes nord-américaines, connue avant-guerre, a fait place à de la réprobation en raison de leur style rude. En jetant les gants plus souvent qu'à leur tour face à la Suisse, les États-Unis choquent le public, y compris le président de la LIHG Fritz Kraatz, et sont copieusement conspués pour leur comportement. Le journal norvégien Sportsmanden écrit : "Le peu de popularité dont jouissaient encore les Américains a disparu comme la rosée du matin. Peut-être les Nord-Américains pratiquent-ils un hockey efficace, mais nous ne voudrions jamais revoir un tel spectacle chez nous." Le sujet est sur toutes les lèvres dans le village olympique et la fracture philosophique est nette entre les représentants des deux continents.

Le Canada, représenté par les Edmonton Mercuries, est toujours au-dessus du lot, même s'il ne gagne contre la Suède qu'à vingt secondes de la fin. Pourtant, il concède un match nul le dernier jour face aux Américains (3-3 malgré tout de même 58 tirs à 13) et déclenche un nouveau scandale pour certains journaux. Le Dagbladet n'hésite pas à poser la question du résultat arrangé pour garantir un doublé nord-américain : "Nous n'avons pas pu éviter l'impression que cette rencontre était une sorte d'exhibition, dont le résultat était fixé d'avance. Les Canadiens n'ont pas joué aussi bien qu'on était en droit de s'y attendre et, à partir de la deuxième période, ont paru se désintéresser du match, faisant parfois des maladresses que même un hockeyeur norvégien n'aurait pas commises. Selon certaines rumeurs, les Canadiens en veulent aux Suédois en particulier et aux Européens en général à la suite de leurs commentaires sur le jeu dur.

Nantis de la médaille d'or, Les Canadiens relativisent leur niveau en précisant que leur équipe perdrait par des scores à deux chiffres contre une formation nord-américaine professionnelle. Mais le Canada ne sait pas encore qu'il trouvera bientôt un nouvel adversaire à son niveau et qu'il devra attendre cinquante ans pour goûter à nouveau à l'or olympique...

La Suède, emmenée par neuf buts de Göte Blomqvist, et la Tchécoslovaquie terminent avec le même nombre de points et la même différence de buts. La Tchécoslovaquie semble devoir être classée troisième puisqu'elle a remporté la confrontation directe, mais un congrès de la LIHG se réunit et modifie le règlement. Un match de barrage est donc organisé pour l'attribution de la médaille de bronze. La presse tchécoslovaque dénonce un "complot des pays capitalistes".

 

Match de barrage pour la troisième place (25 février)

Suède - Tchécoslovaquie 5-3 (0-2,1-1,4-0)

Les Tchécoslovaques semblent devoir confirmer leur succès puisqu'ils mènent 3-0 grâce à un doublé de Vlastimil Bubník. Mais les Suédois remontent leur retard pour gagner le match 5-3. La Suède a un point commun avec son malheureux adversaire : elle s'appuie sur un joueur qui n'a pas encore vingt-et-un ans mais déjà un talent fou. Ce vis-à-vis de Bubník est Sven Johansson, qui sera autorisé, pour se distinguer malgré son patronyme très commun, à accoler à son nom celui de sa ville natale, Tumba.

 

Meilleur marqueur : William Gibson (CAN), 22 points (15 buts, 7 assists).

 

 

Groupe B mondial (du 15 au 22 mars 1952 à Liège)

15 mars
France - Pays-Bas 7-3 (1-0,3-1,3-2)
16 mars
Belgique - Italie 1-3 (1-0,0-0,0-3)
Autriche - Pays-Bas 5-5 (1-2,4-1,0-2)
17 mars
Belgique - Grande-Bretagne 5-1 (4-1,0-0,1-0)
Autriche - Italie 5-1 (1-1,0-0,4-0)
18 mars 
Grande-Bretagne - Pays-Bas 8-1 (3-0,3-0,2-1)
Belgique - France 3-3 (0-2,2-0,1-1)
19 mars
Italie - Pays-Bas 5-3 (1-2,1-0,3-1)
20 mars
Grande-Bretagne - France 10-0 (4-0,5-0,1-0)
Belgique - Autriche 7-10 (2-2,2-6,3-2)
21 mars
Italie - France 14-5 (4-1,5-1,5-3)
Grande-Bretagne - Autriche 2-1 (0-0,2-1,0-0)
22 mars
Autriche - France 11-4 (3-0,0-4,8-0)
Grande-Bretagne - Italie 7-3 (2-1,2-1,3-1)
Belgique - Pays-Bas 1-7 (1-3,0-3,0-1)

Classement (5 matches)

                    Pts  V  N  D   BP-BC  Diff
1 Grande-Bretagne    8   4  0  1   28-10  +18
2 Autriche           7   3  1  1   32-19  +13
3 Italie             6   3  0  2   26-21  +5
4 Pays-Bas           3   1  1  3   19-26  -7
5 Belgique           3   1  1  3   17-24  -7
6 France             3   1  1  3   19-41  -22

La Grande-Bretagne remporte ce "Mondial B" avec une équipe 100% anglaise - sans le moindre Canadien ni même Écossais - emmenée par le capitaine/entraîneur/manager Johnny Murray.

 

 

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