De nouvelles découvertes

C'est clair: l'enquête relative au groupuscule d'extrême droite flamand BBET (en français : «Sang et terre, honneur et fidélité; actif notamment au sein de l'armée, est loin d'être close. Logique: elle passe par les aveux de certains suspects. C'est du reste ainsi que, vendredi, de nouvelles perquisitions ont permis de mettre la main sur un arsenal réparti dans deux lieux privés (arrondissements de Malines et d'Anvers).

Roland Planchar
De nouvelles découvertes
©BELGA

C'est clair: l'enquête relative au groupuscule d'extrême droite flamand BBET (en français : «Sang et terre, honneur et fidélité; actif notamment au sein de l'armée, est loin d'être close. Logique: elle passe par les aveux de certains suspects. C'est du reste ainsi que, vendredi, de nouvelles perquisitions ont permis de mettre la main sur un arsenal réparti dans deux lieux privés (arrondissements de Malines et d'Anvers).

A l'une des adresses, les enquêteurs ont découvert une cinquantaine d'armes et de pièces, ainsi que des munitions, des lunettes nocturnes et des silencieux. L'autre livrait une soixantaine d'armes supplémentaires. Dans les deux cas, il s'agit d'armes prohibées (de défense ou de guerre, dont certaines de haute technologie). Ce qui porte le total des découvertes à «quelques centaines d'armes», selon la porte-parole du parquet fédéral.

Si rien ne prouve à ce stade qu'elles proviennent de l'armée ou ont été acquises grâce au statut de militaire, on nous dit en marge de l'enquête qu'il faut cependant le tenir pour possible.

Neuf mandats

A la suite de ces nouvelles découvertes, deux personnes ont été appréhendées vendredi, portant le total des interpellations à dix-neuf. Ces fournisseurs d'armes ne sont toutefois pas militaires. Le parquet fédéral a par ailleurs indiqué, vendredi en fin d'après-midi, qu'une quinzaine de suspects avait pu être présentée au juge d'instruction. Neuf - dont trois militaires au moins - ont été placés sous mandat d'arrêt (pour des faits liés au terrorisme, au trafic d'armes, au racisme et au négationnisme). Il s'agirait entre autres de Thomas B. (déjà connu comme incendiaire de son école, lorsqu'il était mineur, selon la RTBF) et de Youri V., qui passent pour des dirigeants du BBET. Ils passeront devant la chambre du conseil de Termonde mardi 12.

Sept autres ont été remis en liberté (dont six en tant qu'inculpés), sous diverses conditions (pas de contact avec les complices supposés; rester sur le territoire...). Et le parquet fédéral d'annoncer que d'autres devaient encore être entendus samedi.

Le même parquet fédéral a aussi indiqué que des perquisitions de moindre ampleur se sont déroulées vendredi en soirée.

Ceci étant, la question se pose de savoir quelle portée réelle il faut donner à tout cela. Certains observateurs pensent en effet que les réunions du BBET au café de Bourg-Léopold «The Viking» (dont la patronne, Tamara, figure parmi les personnes interpellées), n'auraient jamais débouché sur rien de sérieux. On en était, paraît-il, à «récompenser» certains actes par des faveurs sexuelles...

En revanche, un homme présenté comme membre du BBET par certains médias assurait, vendredi soir, que le groupe, fort selon lui de 200 hommes, a les moyens de mettre en pratique de noirs desseins, tout en faisant porter le chapeau à d'autres. Les cibles: la gauche et l'extrême gauche, la police, l'Etat et les étrangers. Ce qui n'a pas forcément convaincu, bien que, côté justice, on évoque un «groupe très inquiétant».

© La Libre Belgique 2006


Deux mandats d'arrêt supplémentaires Les deux suspects qui ont été interpellés vendredi dans le cadre de l'enquête sur un groupuscule néo-nazi ont été placés samedi sous mandat d'arrêt, a-t-on appris auprès du parquet fédéral. Ils sont impliqués dans le volet "trafic d'armes" du dossier, mais n'ont pas été inculpés dans le cadre du volet "terrorisme" et ne font pas partie du groupuscule néo-nazi. Ces deux personnes, chez qui des perquisitions avaient permis de saisir un total de 110 armes vendredi, ne sont pas des militaires. Leurs mandats d'arrêt portent à douze le nombre de suspects écroués dans ce dossier, pour un total de 19 personnes qui avaient été interpellées. Par ailleurs, le parquet fédéral n'a ni confirmé ni infirmé les affirmations de certains quotidiens qui ont fait état de la possibilité que des hommes politiques aient été visés par les projets du groupuscule d'extrême-droite. Il s'est borné à relativiser ces affirmations. Le parquet fédéral ne compte plus communiquer avant la comparution des détenus en chambre du conseil, mardi prochain, sauf développement important dans le dossier. (BELGA)

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