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En Angola, le ministre de la Défense devrait succèder au président Dos Santos

Le président angolais José Eduardo dos Santos. STEPHANE DE SAKUTIN/AFP

L'autocrate angolais, José Eduardo dos Santos, l'un des plus anciens dirigeants africains, a décidé de mettre un terme à son règne de 37 ans.

Une époque s'achève en Angola. Après 37 ans de règne sans partage, le président José Eduardo dos Santos ne se représentera aux élections prévues l'année prochaine. La nouvelle qui a provoqué la surprise dans le pays a été annoncée vendredi par la radio nationale. Son successeur pourrait être le ministre de la Défense et actuel vice-président du parti au pouvoir, Joao Lourenço. C'est sans en cas, ce qu'indique un communiqué du Mouvement populaire pour la libération de l'Angola (MPLA). Selon ce texte, la nomination de Lourenço devrait être entérinée le 10 décembre à l'occasion du 60e anniversaire du parti.

Mainmise sur un eldorado pétrolier

Dos Santos se retirerait pour des raisons de santé. Parmi ses opposants, le rappeur Luaty Beirao, condamné en mars 2016 à cinq ans de prison avant d'être libéré et amnistié, s'est déclaré «très satisfait» du départ annoncé. «L'Angola est l'otage de ses décisions et de ses caprices et heureusement, il a décidé de lui-même que cela suffisait», a-t-il déclaré à l'agence de presse portugaise Lusa. Mais d'autres sont plus circonspects: «Laisser la présidence du parti ne suffit pas, il faut aussi qu'il quitte le pouvoir tout de suite», a ainsi déclaré à l'AFP l'opposante, Rosa Conde.

En juin dernier, l'autocrate avait nommé sa propre fille Isabel, considérée comme la femme la plus riche d'Afrique, à la tête de la Sonangol, la société nationale d'hydrocarbures, la principale source de revenus du pays. Et en 2013, il avait placé son fils, José Filomeno de Sousa dos Santos, à la tête du fonds souverain national.

Ancien guérillero, Dos Santos a régné d'une main de fer sur l'Angola. Bien que la guerre civile qui a ensanglanté le pays pendant 27 ans soit terminée depuis 2002, la totalité des pouvoirs sont toujours entre ses mains. Il est à la fois chef du parti au pouvoir, dirigeant du gouvernement, commandant de l'armée et de la police. Il nomme les juges, exerce sa mainmise sur l'économie et contrôle les médias.

Dos Santos a su asseoir son autorité en mettant fin à toute contestation grâce à son appareil répressif. «Les forces d'interventions rapides (FIR) sont très efficaces par exemple» souligne, Didier Plécard, politologue à l'université de Genève, spécialiste de la région.

L'Angola est devenu le plus important producteur de pétrole de l'Afrique subsaharienne avec le Nigéria. «Entre 2002 et 2009, le pays a connu une croissance économique phénoménale allant jusqu'à 15%», précise le politologue. Il ajoute: «Cette exploitation a permis la reconstruction des infrastructures de base comme les routes et les voies ferroviaires détruites pendant la guerre

La capitale, Luanda, figure parmi les villes les plus riches du monde mais cette croissance n'a pas profité à tout le monde et les écarts de richesses se sont creusés. «Les zones rurales et les quartiers défavorisés ont été complètement délaissés», explique Didier Plécard. Aujourd'hui; l'Angola est frappée par une pauvreté endémique qui touche une part importante de sa population alors la chute des cours de l'or noir a plongé le pays dans la crise économique.

En Angola, le ministre de la Défense devrait succèder au président Dos Santos

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1 commentaire
  • PANCHO 2

    le

    C’est Fidel Castro qui l’avait mis au pouvoir avec une guerre menée par le General Ochoa, lui-même tombé en disgrâce et fusillé par le dictateur cubain. Avec une fortune de plusieurs milliards de dollars, Isabel Dos Santos pourra faire la fête pendant des années avec Tony Castro, le fils « playboy » de Fidel. Ségolène pourrait faire de la partie puisque désormais elle est membre du « cercle »… « Vive le socialisme international! »

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