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Connaissance de la Nouvelle-Calédonie              



 

POPULATIONS DE LA NOUVELLE CALEDONIE

Les premiers navigateurs, arrivant en Nouvelle Calédonie, ont donné des indications sur l'état de la population, mais il est évident que l'on ne sait pas quel était réellement le nombre d'habitants.

  Voici les indications fournies par J.C. ROUX, cité dans le bulletin de la SEHNC n° 11, année 1976 :

Evaluation du nombre d'habitants mélanésiens en :

1850 : .......... 60.000
1875 : .......... 60.000

Population mélanésienne suivant recensement ou dénombrement :

1887 : ..........42.500
1921 :.......... 27.100
1974 :.......... 53.725

On voit que la population mélanésienne a diminué notablement jusqu'en 1921 environ, sous l'effet sans doute, des maladies importées contre lesquelles les organismes ne sont pas immunisés et de l'alcool notamment, du choc culturel et des mauvais traitements, peut être, et de la dénatalité assurément.

A partir de 1878, sont créées des réserves dans lesquelles les mélanésiens sont cantonnés et dont ils ne peuvent sortir qu'avec une autorisation administrative.

Ce régime d'autorisation est aboli en 1903, mais la réserve est maintenue.

Quelques mots sur ces réserves qui sont appelées maintenant "terres coutumières".

Il y a alors 333 tribus dont les terres sont constituées de 330.000 hectares. Mais il faut savoir que les îles Loyauté plus Pins, Ouen, Bélep représentent à elles seules 216.000 hectares environ . Ce qui fait que pour la Grande Terre il reste environ 115.000 hectares de terres coutumières souvent de médiocre qualité pour une population d'environ 40.000 personnes.

En 1978, les terres coutumières sont évaluées à 375.000 hectares.

A partir de 1970, on a commencé à attribuer à des mélanésiens des terres hors des réserves sous le régime du droit commun (propriété ou bail ).

Cette situation a considérablement évolué depuis cette date et, au 1er janvier 1999, la superficie totale des terres coutumières est évaluée à 497.500 hectares pour une population mélanésienne totale de 86.788 personnes.

Depuis 1978, un organisme de gestion foncière (ADRAF) a racheté 150.000 hectares de terres. 126.000 ont fait l'objet d'attributions au titre du lien à la terre, c'est à dire qu'elles deviennent des terres coutumières traditionnelles; 26.000 hectares ont été attribués à titre individuel c'est à dire selon le droit commun. 258 groupements (GDPL) en ont bénéficié.

A la même date, sur la grande terre, 17% des terres sont classées coutumières; 19% sont des terres de droit commun; 64% appartiennent au domaine public.

Il semble que ce problème, qui a toujours été conflictuel, soit en voie de normalisation. Il reste cependant, que les besoins liés au développement, à l'habitat et aux projets économiques sont souvent difficiles à résoudre dans le contexte de terres coutumières.

Les accords de Nouméa tentent de résoudre ces questions par la reconnaissance fondamentale du lien à la terre, tout en tenant compte des évolutions contemporaines. La discussion permet souvent de trouver des solutions.

En 1974, moins de 20% des mélanésiens vivent à Nouméa ;
Sur la côte Ouest, les mélanésiens sont minoritaires (35%) ;
Sur la côte Est, les mélanésiens sont majoritaires (74%) ;
Aux îles, les européens sont peu nombreux.

En 1956, on estime à 1000 le nombre de mélanésiens vivant dans l'agglomération nouméenne. En 1963, ils sont 5174 ; et en 1974 ils sont 10.147.

En 2004, la population totale de la Nouvelle Calédonie est de 230.789 habitants.

Dans la province Nord on compte 44.474 hab.

Dans la province Iles on compte 22.080 hab.

Dans la province Sud on compte 164.235 hab.

Comment cette évolution s'est-elle réalisée ?

LES IMMIGRATIONS

a) la colonisation :

Napoléon III voulait une colonie pour y envoyer des condamnés et en même temps tenter de faire équilibre à la puissance britannique. La Nouvelle Calédonie semble répondre à ces objectifs mais l'empire ne met pas en place les moyens économiques. Aussi l'installation des colons et le développement économique ne se réalisent pas.

Après avoir refusé une distribution des terres éloignées des postes militaires, l'administration accepte de vendre aux enchères, des terres éloignées des zones protégées . Puis le Gouverneur Guillain vend des terres à faible prix.

Des notables peuvent accaparer des domaines importants à des prix très bas (Ouaco, Diahot)

En 1878, la colonie est toujours peu peuplée (environ 2.700 habitants libres) mais 77.000 ha ont déjà été attribués.

La colonisation pénale initiée par Guillain permet d'attribuer des concessions aux condamnés libérés. 460 concessions sont attribuées dans la région de Bourail mais d'autres sont également mises en œuvre à Focola, Fonwhary, Farino, Tendéa, Ourail, Ouégoa, Pouembout, etc...

Le domaine de l'administration pénitentiaire a pris des proportions anormales (jusqu'à 260.000 ha). Dès 1897, ce domaine est réduit mais il ne disparaît totalement qu'en 1927.

Saussol estime que 21.630 condamnés ont été envoyés en Nouvelle Calédonie de 1864 à 1897.

Les concessions définitivement attribuées aux libérés sont évaluées à 1300 environ.

La colonisation Feillet

Le régime de concession appliqué par Feillet (déjà partiellement en vigueur précédemment) consiste à attribuer gratuitement 25 ha de terre et de permettre l'acquisition à titre onéreux de 75 ha. La publicité qu'il fait pour faire venir des colons est très efficace puisque Christiane Terrier-Douyère estime à 1500 le nombre de personnes qui s'installent en Nouvelle Calédonie entre 1890 et 1904.

Après Feillet le marasme s'installe et la population diminue.

Un nouvel essai de colonisation (les Nordistes 1926) sera un échec.

Ces tentatives d'immigration ont des résultats bien modestes mais elles sont pourtant à l'origine du peuplement européen.

Par contre, les problèmes de terre qui sont nés du cantonnement des mélanésiens et de leur dépossession vont empoisonner les relations entre communautés pendant de longues décennies.

b) les autres immigrations

Dès 1864, des colons venant de la Réunion s'installent avec leurs ouvriers, des malabars. En 1875, en on compte 454, principalement dans la région de La Foa. Mais en 1884, ils ne sont plus que 173.

Japonais

De 1892 à 1919, une immigration d'ouvriers japonais initiée par la SLN se développe. Les japonais obtiennent un statut de liberté d'établissement et de circulation qui leur est très favorable ; leur nombre évoluera avec le temps ; ils seront 1400 en 1911 et 2460 en 1918. Au total, il en arrivera 6880 qui travaillent principalement sur les mines mais occuperont aussi des activités de commerçants, artisans, agriculteurs.

Ils furent pratiquement tous expulsés en 1941, lors de l'attaque de Pearl Harbour et leurs biens mis sous séquestre.

Des néo-hébridais furent employés pour des contrats temporaires. Il en arriva par exemple : 2450 en 1884 ; 2000 en 1891 ; 778 en 1906 ; 266 en 1926 ; 164 en 1936.

Tonkinois :

Un premier contingent de 768 arrive en 1891, ils viennent du bagne de Poulo Condore. Après 1920, ils sont régulièrement employés sur les mines de nickel : ils passent de 1000 en 1921, à plus de 6000 en 1929.

Ils sont renouvelés régulièrement, mais la guerre arrête les échanges; il n'empêche qu'ils sont 5000 en 1946 du fait de la natalité.

On les a appelé " Chân Dang " ce qui signifie " pied engagé " ou " engagé sous contrat ". Leurs conditions de vie et de travail ont souvent été dures et ils ont été parfois soumis à la violence, notamment sur les mines.

Après la guerre, les premiers rapatriements ont lieu par le Yang Tsé qui le 24 juin 1949, emporte 612 personnes. Mais les vietnamiens ont obtenu le statut de résident libre en 1946 et personne n'est pressé de rentrer en Indochine. Toutefois, avec le départ des français de ce pays (1954, Dien Bien Phu) le problème de leur présence se pose.

Un premier rapatriement de 551 personnes a lieu le 30 décembre 1954 à bord de l'Eastern Queen. Ils se suivent alors assez régulièrement. Le neuvième et dernier transport a lieu le 24 février 1964.

 Javanais

Les premiers javanais arrivent en 1896. Ils sont 222 en 1901 ; 864 en 1906 ; leur nombre arrive à près de 8000 en 1929 ; ce nombre fluctue et en 1955, ils sont encore environ 5000. Cette main d'œuvre est très appréciée pour sa docilité.

Polynésiens

Ils sont français et leur décompte n'est pas aisé après quelques générations. Les tahitiens sont évalués à 790 en 1956 et à 5.500 en 2000.

Les Wallisiens sont plus nombreux en Nlle Calédonie que dans leurs îles d'origine. En 2000 ils sont évalués à 18.000.

Population européenne

Voici une évolution des populations européennes au cours des premières décennies:

 ANNEE  Colons libres  Fonction./milit.  popul. pénale  TOTAL
 1866  1.060  706  239  2.005
 1877  2.703  3.032  11.110  16.845
 1887  5.600  3.500  9.700  18.800
 1896  9.300  3.200  8.230  20.730


En 1911, la population européenne se chiffre à 19.809 ;

En 1936, elle est retombée à 16.867 pour remonter à 25.000 en 1956.

L'ethnie mélanésienne a nettement diminué jusqu'en 1921 sous l'effet conjugué des maladies nouvelles , de l'alcool, de la dénatalité liée sans doute au choc culturel et aux mauvais traitements.

Par contre, après la guerre 39/45, l'amélioration de l'habitat, de la santé et de la natalité conduit à une forte poussée démographique de l'ethnie mélanésienne.

L'ethnie européenne a fortement progressé pendant la période d'implantation du bagne (1864/1897), mais elle a ensuite nettement diminué sous l'effet notamment de l'émigration liée à la crise.

Par contre, on sait que pendant le boom du nickel (1969/1974) des européens et des étrangers ont immigré en Nouvelle Calédonie en grand nombre ; de même lorsque le calme politique s'est à nouveau instauré (après 1989), de nombreux européens se sont à nouveau installés .

Avec une population totale d'environ 230 000 hab. en 2004, pour 19.100 km2, cela représente une densité de 12 hab. par km2.

A rapprocher de Polynésie Française : 50,4 hab. km2 ; Réunion : 259 ; France : 113 .

Les tableaux suivants montrent :

a) l'évolution des populations par province :

La population totale de la Nouvelle Calédonie est passée de 133.233 à 230.789 en 28 ans, et cette augmentation est considérable. Elle ne se constate pas de la même façon selon les provinces ; en raison notamment de l'exode rural et de l'installation des immigrants dans la région nouméenne, la population dans la province sud s'accroît plus vite qu'ailleurs.

On peut supposer que cette situation pourrait se ralentir en conséquence d'un certain renouveau économique en province nord.

 PROVINCES  1976  1983  1989  1996  2004
 I.Loyauté  14.518  15.510  17.912  20.877  22.080
 NORD  32.021  31.310  34.526  41.413  44.474
 SUD  86.694  98.548  111.735  134.546  164.235
 TOTAL  133.233  145.368  164.173  196.836  230.789

On constate que "l'exode rural" qui frappait la province nord, de 1976 à 1987 sans doute, semble avoir cessé ou tout au moins diminué ; en particulier la création d'un chef-lieu très attractif à Koné/ Pouembout a redonné de l'élan à la démographie de cette province.

On verra dans le paragraphe suivant que toutes les communes n'en bénéficient pas, au contraire !

Par contre, le rhytme d'évolution est très déséquilibré. La population de l'ensemble du pays a augmenté de 17,24% entre 1996 et 2004; mais la Province Nord enregistre une variation de + 7,39%, la Province ïles Loyauté + 5,76%, et la Province Sud + 22,06% ! et le grand Nouméa +23,08% !!

Ce déséquilibre a des conséquences économiques, sociologiques et politiques qui sont graves et qui vont compliquer les relations entre les communautés si l'on n'y prend pas garde.

b) Répartition ethnique

Dans les recensements précédents l'origine ethnique des habitants était indiquée, sur déclaration individuelle.
Mais désormais cette information "raciste" est interdite, elle disparait donc des statistiques. ( Cette interdiction va disparaitre avec le recensement de 2009 ).

A titre d'information, on peut indiquer que, au recensement de 1996, on avait constaté que les européens représentaient 34,1%, les mélanésiens 44,1%, et les wallisiens/futuniens 9,0%. Aucune autre ethnie n'atteignait 5%.

c) Le grand Nouméa

 
Population du grand Nouméa
 Grand Nouméa  1969  1983  1996  2004
 Effectif  50.488  85.098  118.823  146.255
 % d'évolution    68,55%  39,63%  23,08
 % de la population totale  50,2%  58,5%  60,4%  63,37%


On a pris l'habitude d'appeler grand Nouméa les communes de Nouméa, Dumbéa, Mont Dore, Païta.

Cette région a vu sa population passer de 50.488 à 146.255 de 1969 à 2004 (multipliée par 2,9 en 35 ans !).

***

Un recensement par l'INSEE a bien eu lieu en 2009. Malheureusement il fait l'objet de nombreuses contestations (!). Il n'a donc pas été officialisé à ce jour ...

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