FOURMONT, Etienne. Linguae Sinarum Mandarinicae hieroglyphicae grammatica duplex, latinè, & cum characteribus Sinensium.
Item Sinicorum Regiae Bibliothecae librorum catalogus…
In-folio, (12) - XL - IV - 516 - (4) pp. et 2 grands tableaux dépliants, maroquin rouge, trois filets dorés autour des plats, armes au centre, dos à nerfs orné et doré, coupes et bordures décorées, tranches dorées (reliure de l'époque).
Paris, Hippolyte-Louis Guérin, Rollin fils, Joseph Bullot, 1742
25 000 €
Edition originale.
Etienne Fourmont (1683-1745) se distingua assez jeune comme un orientaliste de premier plan; il fut nommé en 1715 professeur de langue arabe au Collège de France où il succéda à Galland, l'éditeur des Contes des Mille et une Nuits. Il fut chargé d'établir une grammaire et un dictionnaire de la langue chinoise avec l'aide d'Arcadio Hoang-ji, jeune lettré chinois qui était venu de Chine et avait été présenté à Louis XIV. En dépit de la mort prématurée de Hoang-ji en 1716 qui le laissa seul, Fourmont poursuivit son travail.
Il donna en 1719 les 214 clefs de l'écriture chinoise, et en 1728 un premier état de sa "Grammatica sinica", dont la partie initiale fut publiée en 1737 sous le titre "Meditationes sinicae". Cinq ans plus tard, suite à près de quarante ans d'efforts, parut cette grammaire comparée qui est l'œuvre de sa vie.
A la fin du livre se trouve, imprimé en caractères chinois, le Catalogue des livres chinois de la Bibliothèque du Roi, lequel mentionne près de 4 000 titres, fruit pour la plupart des fructueuses relations que Fourmont entretenait avec les missionnaires jésuites envoyés dans l'Empire du milieu. Il occupe les pages 343 à 511.
L'œuvre d'Etienne Fourmont marque les débuts de la sinologie en France.
Il fut l'un des premiers érudits européens à écrire des grammaires de la langue chinoise et ses ouvrages sont les premiers imprimés à Paris avec des caractères chinois. Voir à ce sujet : Cecile Leung, "Etienne Fourmont (1683-1745) : Oriental and Chinese Languages in Eighteenth-Century France" (Leuven University Press).
Très bel exemplaire en maroquin de l'époque aux armes de Jean-Frédéric Phélypeaux, comte de Maurepas et de Pontchartrain (1701-1781).
Né en 1701, ministre d'Etat en 1739, il fut disgracié en 1749 pour une épigramme contre Madame de Pompadour. Il vécut en exil à Pontchartrain jusqu'à l'avènement de Louis XVI qui le nomma chef du Conseil royal des finances.
Cordier, Bibliotheca Sinica, 1659. - Olivier, Hermal et Roton, Reliures armoriées françaises, 2265 (fer non reproduit).2265 (fer non reproduit).