The Wayback Machine - https://web.archive.org/web/20140220101021/http://www.matisson-consultants.com:80/affaire-papon/aurigny.htm
Aurigny, un camp nazi

  Aurigny, un camp nazi

  Pr�c�dent ] Premi�re page ] Suivant ]

pho_aurigny.jpg (15312 octets)

Aurigny ; un camp de concentration nazi sur une �le anglo-normande.

D’apr�s " R�sistance Unie ", le journal de l’ANACR (Association Nationale des Anciens Combattants de la R�sistance) en Gironde.

Les �les anglo-normandes ont �t� occup�es par les arm�es allemandes � partir de 1940.

D�s l’invasion allemande, l’enti�re population d’Aurigny fut �vacu�e, � l’exception d’un seul paysan qui pr�f�ra rester sur place.

En 1943, deux membres du parti nazi, num�rot�s 6 et 8 dans la hi�rarchie, Adam Adler et Heinrich Evers furent d�sign�s pour commander le camp ; les ordres leur �taient transmis par celui de Neuengamme.

Ainsi, c’est un commando lointain d’un des premiers camps nazi, cr�� en 1938 en Allemagne, qui �tait �tabli dans l’�le. Il �tait compos� de plusieurs milliers de Russes, de Fran�ais (dont plusieurs centaines de juifs, maris d’ "aryennes "), de R�publicains espagnols, d’Allemands, de Nord-Africains venant de Marseille (d�nomm�s ZKZ), de trois Chinois, d’un Italien, …

La pr�sence de civils russes dans l’�le (la plupart jeunes), semble trouver une explication dans le besoin de main-d’œuvre civile transf�r�e � Aurigny apr�s les conqu�tes territoriales de la Wehrmacht jusqu’en 1942.

Les Allemands condamn�s de droit commun ou "associables " portaient tous des pyjamas ; les R�publicains espagnols le brassard R.S. (Rott Spanien = Rouge espagnol), les autres, en particulier les Fran�ais, une bande de peinture blanche sur les coutures du pantalon, signe qui se r�v�la, par la suite, lourd de cons�quences ("� abattre syst�matiquement en cas d’insoumission ")

687 Russes moururent dans des conditions atroces : d�paysement, humiliation continuelle, nutrition � peu pr�s inexistante, coups, travaux forc�s ; ils furent enterr�s sur place. D’autres, Espagnols, Arabes, Fran�ais, subirent des sorts analogues.

Il faut signaler que, par manque d’eau potable, beaucoup de d�port�s ont �t� atteints de fortes fi�vres ; pour les Russes, not�s par les Allemands comme atteints de typhus, la maladie n’�tait qu’un pr�texte � de tr�s mauvais traitements.

Tour � tour, le cheptel humain �tait "lou� ", par une importante firme de Coblence, aux services de l’organisation Todt, � la Deutschestrasse…, d’o� la diversit� de commandos de travail.

N’ayant ni chambre � gaz, ni cr�matoire, ils transform�rent un tunnel o� les d�port�s du camp seraient "mur�s " en cas de r�bellion ou de d�barquement des arm�es alli�es.

Celui-ci existait avant la cr�ation du camp puisqu’il permettait l’acc�s � la mer. Un matin, tout au d�but d’avril 1944, une �quipe fut contrainte, par les SS, de murer l’une des extr�mit�s (c�t� mer) et d’obstruer les bouches d’a�ration qui s’y trouvaient afin de laisser sur le devant (c�t� camp), une ouverture permettant le passage d’un ou deux hommes � la fois. A l’int�rieur de ce "tunnel ", des ballots de paille avaient �t� entrepos�s.

Deux essais sous forme d’alerte, ont �t� exp�riment�s pour estimer le temps de remplissage avec tous les d�tenus du camp. Par ailleurs, des socles en ciment arm�, pour nid de mitrailleuses, avaient �t� plac�s � l’entr�e, non pas contre un �ventuel agresseur mais dirig�s vers l’int�rieur du tunnel. C’�tait le lieu de leur extermination !

Heureusement pour tous, un ordre d’�vacuation pr�cipit� survint le 7 mai 1944.

Il s’agissait de transf�rer les d�port�s en Allemagne, sans doute � Neuengamme, via la France.

Entre Cherbourg, Lille et Hazebrouck, un grand nombre de d�port�s s’�vad�rent du train, gr�ce aux cheminots fran�ais (certains repris ont �t� fusill�s) : tous les autres furent intern�s dans le Nord de la France, � Boulogne-sur-Mer et aux environs, puis lib�r�s � Dixmude gr�ce � la R�sistance belge. Ce transfert avait dur� 13 jours, en wagons � bestiaux et plomb�s.

Ce n’est que dans la nuit du 26 au 27 juin 1944, imm�diatement apr�s la lib�ration de Cherbourg, que les derniers d�port�s quitt�rent l’�le d’Aurigny (sauf environ vingt d�port�s R�publicains espagnols, affect�s � des travaux sp�cialis�s). Ce n’est que vers le 10 ao�t 1944 que les 20 R�publicains espagnols furent transf�r�s � Jersey au Fort R�gent, o� ils prirent tr�s vite une part active dans toutes les actions de sabotage contre les nazis. La lib�ration ne vint pour eux que le 9 mai 1945.

Pr�c�dent ] Premi�re page ] Suivant ]

Remonter