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L'Ile-de-France, une des régions les plus riches d'Europe

Auteur : Cyrille Godonou (Insee Ile-de-France)

Résumé

En 2011, l’Ile-de-France est la région française la plus riche, concentrant 30 % du PIB métropolitain. Sa croissance, depuis 1990, reste l’une des plus dynamiques. Au niveau européen, l’Ile-de-France fait également partie des grandes régions les plus riches. Seule la région du Nordrhein-Westfalen la devance. La croissance de l’Ile-de-France est l’une des plus fortes d’Europe occidentale depuis 2000. Ce dynamisme est favorisé par une spécialisation sectorielle toujours plus marquée de la région, tournée très majoritairement vers le tertiaire et plus spécifiquement les services marchands. Les PIB par habitant et par emploi placent l’lle-de-France dans le top cinq européen.

Sommaire

Publication

Introduction

En 2011, le produit intérieur brut (PIB) francilien s’élève à 601 milliards d’euros en valeur, soit 30 % du PIB métropolitain tandis que la population francilienne, avec 11 900 000 habitants, ne représente que 19 % des habitants en France métropolitaine. L’Ile-de-France est la seule région importatrice nette d’actifs. De nombreux actifs viennent y travailler sans y résider, ce qui conduit notamment à augmenter son PIB par habitant.

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Parmi les régions françaises, l’Ile-de-France occupe une position favorable en niveau comme en évolution

Entre 1990 et 2011, la croissance francilienne en volume est en moyenne annuelle de 1,9 % contre 1,4 % en province. L’Ile-de-France se place ainsi au 4e rang des régions ayant connu les plus fortes croissances au cours de la période.

L’Ile-de-France se distingue de la province à la fois par une récession plus tardive, plus brutale en 2009, mais aussi par une sortie de crise plus rapide (Graphique 1). Au total, l’Ile-de-France s’en sort mieux que la province sur la période 2008 à 2011. Le ralentissement de la croissance entre 2008 et 2011 est en effet moins marqué en Ile-de-France où la croissance en rythme annuel moyen est de 0,4 % contre 0,1 % en province. Cet écart de croissance positif avec la province est un phénomène nouveau. En effet, avant 2008, les profils de croissance de l’Ile-de-France et de la province restaient très proches.

 

Graphique 1 - L'Ile-de-France résiste mieux à la crise

Graphique 1 - L'Ile-de-France résiste mieux à la crise

Source : Source : Insee, comptes régionaux

 

Suivant la tendance générale de l’économie française, l’économie francilienne est davantage orientée vers des activités présentielles qu’en 1990, le processus étant encore plus marqué en province. Elle développe la production de biens et de services visant la satisfaction des besoins des personnes présentes dans la région. La part de l’emploi présentiel, qui s’élevait à 60,7 % en 1990, s’est accrue en 20 ans d’environ quatre points, suivant un processus qui s’est renforcé au cours des années 2000.

La structure sectorielle francilienne, déjà singulière par rapport à la province, s’est modifiée sous l’effet d’un renforcement de la tertiarisation plus marqué qu’en province entre 1990 et 2011. Le poids des services marchands s’est accentué, passant de 45 % à 52 %. En particulier, la contribution du secteur de l’information et de la communication a quasiment doublé, passant de 6 % à 11 % de la valeur ajoutée francilienne.

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L’Ile-de-France deuxième PIB régional en Europe en 2011, après le Nordrhein-Westfalen

Le niveau du PIB francilien est davantage comparable à celui des autres grandes régions européennes et plus précisément des dix premières en termes de PIB. La plupart de ces régions comptent plus de dix millions d’habitants. Le PIB francilien est même comparable ou supérieur à celui de certains pays européens. En effet, seuls six Etats-membres de l’UE détiennent un PIB en standard de pouvoir d’achat (SPA) supérieur à celui de l’Ile-de-France : l’Allemagne, le Royaume-Uni, l’Italie, la Pologne, l’Espagne et bien entendu la France.

En 2011, le PIB francilien s’élève à 542 000 SPA contre 379 200 SPA en 2000, soit un poids dans le PIB européen de respectivement 4,3 % et 4,1 %. Le poids de l’Ile-de- France dans l’UE s’est donc accru de 0,2 point entre 2000 et 2011 (Carte). L’Ile-de-France figure ainsi parmi les régions ayant connu la croissance la plus rapide parmi les dix plus grandes régions en termes de PIB.

 

Carte - L'Ile-de-France, parmi les plus dynamiques des dix plus grandes régions (NUTS 1) en termes de PIB

Carte - L'Ile-de-France, parmi les plus dynamiques des dix plus grandes régions
 (NUTS 1) en termes de PIB

Source : Eurostat, calculs Insee

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Renforcement de la tertiarisation francilienne

Avec un poids de près de 90 %, l’Ile-de- France se place au quatrième rang de toutes les régions européennes quant à l’importance du tertiaire dans son économie, Londres et Bruxelles occupant les première et deuxième places. Cette part est bien plus élevée que la moyenne de l’Union européenne à 27 qui s’établit à 73%. Cette spécificité sectorielle favorise en partie le dynamisme de la croissance. Si l’on se restreint aux dix plus grandes régions européennes en termes de PIB, l’Ile-de-France est la deuxième région par le poids du tertiaire en Europe, après le Grand Londres. La part de la valeur ajoutée du tertiaire passe de 84 % en 2000 à 88 % en 2011 en Ile-de-France contre 88 % à 91 % pour Londres (Graphique 2). C'est le tertiaire marchand qui est prépondérant. Plus précisément, la part de la valeur ajoutée des activités financières et d’assurance, des activités immobilières, des activités spécialisées, scientifiques et techniques et des activités de services administratifs et de soutien représente 39 % alors que, en 2011, elle ne dépasse 30 % dans aucune autre des dix plus grandes régions en termes de PIB, excepté Londres.

 

Graphique 2 - L'Ile-de-France plus proche du modèle britannique que du modèle allemand

Graphique 2 - L'Ile-de-France plus proche du modèle britannique que du modèle allemand

Source : Eurostat

 

En revanche, dans le cas du West-Nederland et du Nordrhein-Westfalen, les services non marchands et autres activités de services (administration publique, enseignement ; santé humaine et action sociale...) représentent un quart de la valeur ajoutée contre 20 % pour l’Ile-de-France.

Le poids de l’industrie dans la valeur ajoutée baisse en Ile-de-France, passant de 12 % en 2000 à 8 % en 2011. Le profil de l’Ile-de-France se rapproche ainsi de celui de Londres. En revanche, la part de l’industrie dans la valeur ajoutée est stable dans les trois grandes régions allemandes où elle constitue entre le quart et le tiers de la valeur ajoutée.

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L’Ile-de-France détient un PIB par habitant parmi les plus élevés d’Europe en 2011

En 2011, l’Ile-de-France est une des régions les plus riches d’Europe en termes de PIB par habitant, lequel s’élève à 45 600 SPA, soit très au-dessus de la moyenne européenne à 27 qui n’est que de 25 200 SPA. Plusieurs régions européennes devancent l’Ile-de-France en termes de population. Mais avec un niveau de PIB SPA au 2e rang des régions européennes, le PIB par habitant francilien reste très élevé et place l’Ile-de-France au 4e rang des régions européennes en 2011, soit un gain d’une place depuis 2000. Seules trois unités territoriales de niveau NUTS1 à la population plus faible dépassent l’Ile-de-France : le Luxembourg, Bruxelles et Hambourg.

Depuis la crise de 2008, la situation relative de l’Ile-de-France au sein de l’Europe et notamment par rapport à Londres s’est améliorée en matière de PIB par habitant. En 2008, le PIB par habitant francilien était supérieur de 74 points à la moyenne européenne, contre 97 points pour Londres. En 2011, le différentiel est de 81 points contre 80 points pour Londres (Tableau). Avant la crise de 2008, Londres devançait l’Ile-de-France en matière de PIB par habitant. Cet écart s’est réduit après la crise de 2008 et en 2011, l’Ile-de-France atteint un niveau équivalent à celui de Londres. Ce retournement s’explique notamment par le fait que la population londonienne s’est davantage accrue que la population francilienne.

 

Tableau - La situation relative de l'Ile-de-France par rapport à Londres, au sein de l'Europe, s'est améliorée en dix ans

 

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L’Ile-de-France cinquième région européenne en PIB par emploi

La productivité apparente du travail est très élevée en Ile-de-France, s’élevant à 87 600 SPA, ce qui place la région au 5e rang européen, très au-dessus de la moyenne européenne à 27 qui n’est que de 56 700 SPA en 2010. Seuls Londres, le Luxembourg, Bruxelles et le Noord-Nederland parviennent à se classer avant l’Ile-de-France. L’écart de PIB par emploi par rapport à la moyenne européenne à 27 évolue plutôt favorablement en Ile-de-France. Parmi les dix régions ayant le PIB par emploi le plus élevé, l’Ile-de-France est ainsi la troisième à voir sa productivité apparente du travail augmenter le plus rapidement en comparaison avec la moyenne européenne entre 2000 et 2010. Lorsqu’on prend en compte l’ensemble des régions européennes, ce sont les régions des pays de l’Est qui voient leur productivité du travail augmenter le plus rapidement, en raison du processus de rattrapage.

Les salaires de l’Ile-de-France sont très attractifs, la région se situe au 5e rang de l’ensemble des régions européennes en termes de salaire horaire en 2010, dans les entreprises de dix salariés ou plus. Quatre régions dépassent l’Ile-de-France : Londres, Bruxelles, le Luxembourg et l’Irlande. Avec l’Ile-de-France, ces régions forment le top 5 européen en termes de salaire horaire.

La structure des qualifications de l’Ile-de-France est plus proche de celle de Londres avec une part de diplômés de l’enseignement supérieur très élevée. Parmi les personnes âgées de 25 ans à 64 ans, 41 % sont diplômées de l’enseignement supérieur en 2011 (contre 33 % en 2000), ce qui fait de l’Ile-de-France la sixième région européenne, toutes régions comprises, concentrant le plus de diplômés de ce niveau. Certes, l’Ile-de-France est devancée de ce point de vue par Londres et Bruxelles qui sont les deux premières régions de diplômés de l’enseignement supérieur avec des parts respectives de 51 % et 42 %. Mais l’Ile-de-France est très largement au-dessus de la moyenne européenne où la part de diplômés de l’enseignement supérieur est de 27 %.

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