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BOURG, subst. masc.
A.− Agglomération rurale moins importante que la ville où se tient ordinairement le marché des villages environnants :
1. Chaque été, M. Bélignat venait, avec toute sa famille, passer les vacances dans ce charmant petit bourg, qui, à l'écart des chemins de fer, et parfaitement tranquille, vivait d'une vie cossue et lente. Daniel-Rops, Mort, où est ta victoire?1934, p. 186.
[Dans l'ouest et le centre de la France] Centre administratif et commercial groupant les habitations d'une commune et comprenant en outre des habitations et des hameaux disséminés :
2. ... Il y a cette nuit des hameaux et des bourgs Où notre effluve arrive à la première auberge, Et qui seront presque divins au petit jour; Il y a des armées en marche sur les routes; ... Romains, La Vie unanime,Nous, nous, 1908, p. 248.
B.− HIST. [En Grande-Bretagne] Autrefois, agglomération fortifiée jouissant d'une indépendance administrative et politique et qui était représentée au Parlement. Bourg pourri. Circonscription électorale qui au xviiieet au début du xixes. avait le droit d'élire des députés en vertu de privilèges anciens et malgré l'absence d'un nombre suffisant d'électeurs :
3. Les Whigs avaient eu l'habileté de faire de ces critiques leur plate-forme électorale et de se mettre à la tête d'un mouvement en faveur d'un scrutin élargi. On aurait pu leur répondre qu'ils avaient trouvé les bourgs pourris et bourgs de poche d'excellentes institutions tant que leur parti en avait profité; mais la mode était à la réforme électorale; elle devait guérir tous les maux. Maurois, La Vie de Disraëli,1927, p. 62.
Prononc. ET ORTH. 1. Forme phon. : [bu:ʀ]. Les dict. mod. de prononc. (de Passy 1914 à Warn. 1968) ne transcrivent pas le g final. Fouché Prononc. 1959, p. 415, note : ,,On prononce [ʀ] dans bourg, brandebourg, faubourg, rachimbourg, Le Cotterg, Cherbourg, Combourg, Latour-Maubourg. De même dans les noms allemands ou anglais francisés en -bourg : Duisbourg, Edimbourg, Hambourg, Limbourg, Luxembourg, Magdebourg, Mecklembourg, Saint-Pétersbourg, Strasbourg, etc. et dans les noms allemands en -berg qui suivent : Arenberg, Furstenberg, Gutenberg, Nuremberg, Wurtemberg. Mais on prononce [ʀk] dans Bourg (Ain) [alors que] Bourg, localité de la Gironde, se prononce [bu:ʀ]. − Les composés de Bourg se prononcent tantôt avec [ʀk] [devant voyelle] : Bourg-Argental, Bourg-en-Bresse, tantôt avec [ʀ] [devant consonne] : Bourg-des-Comptes, Bourg-la-Reine, etc.`` (Cf. aussi Nyrop Phonét. 1951, p. 166, § 215, Buben 1935, p. 175, § 200 et Mart. Comment prononce 1913, p. 236). Ces ouvrages ajoutent : ,,Le g se prononce tel quel dans bourgmestre, qui désigne une magistrature étrangère (...) mais on fera bien d'éviter bourguemestre, qui est pourtant écrit ainsi par M. Verhaeren, dans les Villes à pignons`` (cf. Mart. Comment prononce 1913). 2. Homon. : bourre. 3. Hist. − Pour Fér. 1768 ,,le g final ne se fait presque pas sentir``, mais Fér. Crit. t. 1 1787 recommande de prononcer ,,le g fortement comme s'il était écrit bourgue``. Fér. Crit. signale : ,,Dans le Rich. Port. on dit, prononcez bourge : ce doit être une faute d'impression et il manque un u devant l'e``. Land. 1834, Gattel 1841, Nod. 1844 et Fél. 1851 notent également la prononc. de g final. C'est aussi le cas de Ac. 1798 et 1835 (Ac. 1932 n'indique plus la prononc. de g). Pour Besch. 1845 on ne prononce [buʀk] que devant une voyelle. Littré et DG transcrivent la forme mod. [bu:ʀ]. Littré écrit au sujet du mot : ,,le g ne se fait pas entendre, bien que l'Acad. dise qu'on prononce bourk. Cette prononciation, qui n'a plus pour elle l'usage n'a par conséquent rien qui la justifie. Devant une voyelle, plusieurs prononcent le g comme un k : un bour-k étendu; d'autres disent : un bour étendu. Au pluriel, l's ne se lie pas : des bour étendus; cependant plusieurs prononcent en liant : des bour-z-étendus``.
Étymol. ET HIST. − Ca 1100 burc (Roland, éd. Bédier, 973); 1164 borc (Erec et Enide, éd. Foerster, 6445); dernier quart xiiies. bourc (Adenet Le Roi, Enfances Ogier ds T.-L.); ca 1360 bourg (Ch. des Compt. de Dole, C 189, A. Doubs dans Gdf. Compl.). Issu du croisement entre − le lat. burgus subst. masc. « fortification, tour fortifiée, redoute », empr. au gr. π υ ́ ρ γ ο ς « tour, enceinte garnie de tours » et attesté dès 185 (Corpus inscriptionum latinarum, III, 3385 dans TLL s.v., 2250, 47) de même qu'aux ive-ves. (Végèce, Mil., 4, 10, ibid., 2250, 21) comme synon. de castellum parvulum − et le b. lat. burgus subst. fém. « ensemble d'habitations fortifiées » (ves. Sidoine Apollinaire, Epist., [Carm. 22], 3, ibid., 2250, 42 : en référence au burgus Pontii Leontii, aujourd'hui Bourg-sur-Gironde), issu du germ. *burg, fém. « localité, ville fortifiée ». Cette collision est en rapport avec l'évolution des fortifications au haut Moyen Âge et la tendance à remplacer les tours de garde romaines qui servaient à protéger le limes par des habitations fortifiées (v. Brüch, p. 15, 58, 98, 151-153, 158, 173; FEW t. 15, 2, pp. 16-23). De cette rencontre est issu le lat. médiév. burgus attesté au sens de « petite ville » (837, Cartulaire de Cormery, dans Hollyman, p. 82; v. aussi Nierm., s.v. burgus), souvent centre de marché, parfois fortifiée ou close de murailles (ds Hollyman, p. 84).
STAT. − Fréq. abs. littér. : 1 108. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 1 435, b) 936; xxes. : a) 1 887, b) 1 850.
BBG. − Brüch (J.). Bemerkungen zum französischen etymologischen Wörterbuch E. Gamillschegs. Z. fr. Spr. Lit. 1927, t. 49, p. 312. − Bruppacher (V.). Zur Geschichte der Siedlungsbezeichnungen im Gallo-romanischen. Vox. rom. 1962, t. 21, pp. 9-22. − Dub. Pol. 1962, p. 120. − Goug. Mots t. 1 1962, p. 153, 184. − Hagnauer 1968, p. 73. − Van Werveke (H.). Burgus « versterking » of « nederzetting » [Burgus : « fortification » ou « agglomération »]. Verhandelingen Koninklijke Vlaamse Academie voor Wetenschappen, letteren en schone Kunsten van Belgie, Klasse der letteren. 1965, t. 27, no59, 107 p.