Bernard Le Coq dans la peau du retraité Chirac

Dans “La Conquête”, il incarnait un Chirac président. C'est un Chirac vieilli qu'il interprète aujourd'hui dans “La Dernière campagne”, diffusé sur France 2.

Par Samuel Douhaire

Publié le 16 avril 2013 à 18h04

Mis à jour le 08 décembre 2020 à 04h59

Faudra-t-il donner du « Monsieur le président » à Bernard Le Coq ? Deux ans après avoir incarné Jacques Chirac dans La Conquête, de Xavier Durringer, au cinéma, l’acteur revêt à nouveau le costume de l’ancien chef de l’Etat pour le téléfilm La Dernière Campagne, diffusé mercredi 17 avril sur France 2 – une performance qui lui a valu le Fipa d'Or de la meilleure interprétation masculine au Festival international des programmes audiovisuels cette année. Dans cette fiction signée Bernard Stora, Chirac se rêve en conseiller occulte du candidat François Hollande pour bouter Nicolas Sarkozy hors de l’Elysée.
Bernard Le Coq l’assure lui-même, la ressemblance entre l’interprète et son modèle n’est pas flagrante. « Et pourtant, nuance-t-il, il y a des moments où je me dis qu’il y a quand même quelque chose, un certain mimétisme qui s’opère. » Impression confirmée par Bernard Stora. « Je me souviens d’une interview réalisée pour le making-of de La Conquête :  Bernard était encore plus Chirac quand il parlait de lui que quand il le jouait ! »

 

 

Au-delà du physique, Bernard Le Coq reconnaît se sentir en terrain « familier » avec le personnage : « Je dis bien “le personnage” — car l’homme, je ne le connais pas. Je ne l’ai d’ailleurs jamais rencontré. » Son seul contact avec l’ancien chef de l’Etat a été… un échange de cadeaux. « Quand il a reçu le DVD de La Conquête, il m’a envoyé le deuxième tome de ses Mémoires avec une dédicace très gentille. » Que savait-il de Chirac avant de le jouer ? « L’image que tout le monde a de lui. Celle d'un homme politique qui a consacré son existence à conquérir l’Elysée, mais qui a quand même dû essuyer des échecs cuisants avant d'arriver à ses fins. »
Dans La Conquête, il incarnait un Chirac « en pleine santé » encore dans l’exercice du pouvoir – l’action du film se situe pendant les derniers mois de sa présidence. « J’avais l’impression de coller à son image publique, d’autant plus que le scénario de Patrick Rotman reprenait nombre de ses mots d’auteur (comme le fameux « Sarkozy, il faut lui marcher dessus, et du pied gauche, ça porte bonheur », ndlr). J’ai cherché à être au plus près de ce personnage. Mais attention, je ne suis pas imitateur, même si on me confond depuis longtemps avec Yves Lecoq (la voix de Chirac aux Guignols de l’info, ndlr). Le but n’était pas de caricaturer. »
  

Quand Bernard Stora lui a proposé d’incarner une seconde fois l’ancien chef de l’Etat, Bernard Le Coq n’a pas hésité longtemps. « Je n’aimerais pas être enfermé dans ce personnage. Mais j'avais confiance en ma crédibilité dans le rôle grâce à La Conquête. Et le scénario de La Dernière Campagne était un régal, avec un Chirac très différent. Il a pris un coup de vieux et n’est plus en fonction. On rentre beaucoup plus dans son intimité et, pour un acteur, c’est très séduisant. C’est un Chirac plus insaisissable qui appartient davantage à l’imaginaire. J’ai essayé de lui apporter plus de vie, d’imaginer ce qu’il pouvait ressentir comme retraité, alors que la politique a été toute sa vie. »
Si l’approche du rôle est différente, la technique du comédien reste la même. « Je ne suis pas du genre à me documenter énormément en amont. Avec un personnage aussi public que Chirac, les informations viennent toutes seules. Et si j’étais plus pointu, j’aurais peur d’être conditionné : il ne faut jamais perdre le goût de la liberté dans le jeu. »

A voir
La Dernière Campagne, mercredi 17 avril à 20h45 sur France 2.

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