Notre lettre 885 publi�e le 12 septembre 2022

DANS LES VEINES DE LA MESSE TRIDENTINE
COULE LE SANG DE L'EVANGILE

''J'INVITE TOUS MES CONFRERES
A CELEBRER LA MESSE DE SAINT-PIE-V''

ENTRETIEN AVEC MGR CARLO MARIA VIGANO

Le mouvement Civitas avait invit� SER Mgr Carlo Maria Vigan�, archev�que, ancien nonce apostolique aux �tats-Unis, � son universit� d'�t� 2022 pr�s de Dieppe. Retenu en Italie, Le dimanche 14 ao�t dernier, Mgr Vigan� avait donn� une conf�rence � distance en r�pondant en temps r�el � trois questions de l'assistance et lui a donn� sa b�n�diction. Le repr�sentant de Paix liturgique, assistant � cette conf�rence, a transmis, par l'entremise du Secr�taire G�n�ral de Civitas, les questions ci-apr�s � Mgr Vigan�, auxquelles il a bien voulu r�pondre. Nous remercions vivement l��tat-major de Civitas pour son aide pr�cieuse dans la r�alisation de cet entretien et la traduction des r�ponses de Mgr Vigan�.



Paix liturgique � Monseigneur, pourquoi, depuis Vatican II, la question liturgique est-elle si br�lante ?

Mgr Carlo Maria VIGAN� � La question liturgique est d�une grande importance parce que l�action sacr�e r�sume la doctrine, la morale, la spiritualit� et la discipline du corps eccl�sial qui l�ex�cute. Ainsi, tout comme la Messe catholique est l�expression parfaite et coh�rente du Magist�re catholique, la liturgie r�form�e est l�expression des d�viations conciliaires, en effet elle r�v�le et confirme sans les malentendus et le verbiage des textes de Vatican II son essence h�t�rodoxe. Nous pourrions dire, pour utiliser une similitude, que dans les veines de la Messe tridentine coule le sang sain de l��vangile, tandis que dans celui du nouveau rite coule le sang infect� de l�h�r�sie et de l�esprit du monde.


Paix liturgique � Le pape Fran�ois, qui ne porte pas un grand int�r�t pour la liturgie, n�a-t-il pas le m�rite de soulever le vrai probl�me en disant que les deux formes liturgiques, l�ancienne et la nouvelle, correspondent � deux eccl�siologies ?

Mgr Carlo Maria VIGAN� � C�est exactement ce que je viens de dire, et qu�ont d�nonc� avant moi les Cardinaux Ottaviani et Bacci dans leur Bref examen critique, Mgr Lefebvre dans ses nombreuses interventions et d�autres �v�ques et liturgistes. Ce que l�on a appel� � deux formes liturgiques � d�un m�me rite sont en r�alit� deux rites, l�un pleinement catholique et l�autre qui tait les v�rit�s catholiques et insinue des erreurs d�origine protestante et moderniste. En cela, Bergoglio a parfaitement raison : ceux qui embrassent Vatican II et ses d�veloppements h�r�tiques ne peuvent pas trouver ces erreurs exprim�es dans la liturgie traditionnelle, qui, gr�ce � sa clart� dans la profession de la Foi, repr�sente une condamnation et une n�gation de la mens [de l�esprit] qui a con�u le Novus Ordo.


Paix liturgique � Les documents de l�offensive contre le rite traditionnel se sont succ�d� depuis un an avec Traditionis custodes, Responsa de la CCD, la Lettre apostolique Desiderio desideravi ; peut-on consid�rer que la tentative a �chou� et que la liturgie ancienne ne mourra pas ?

Mgr Carlo Maria VIGAN� � La premi�re tromperie dans laquelle nous ne devons pas tomber est l�utilisation subversive des actes de gouvernement et de magist�re. Dans ce cas, nous avons des documents qui n�ont pas �t� promulgu�s pour confirmer les fr�res dans la foi, mais pour les en �loigner, en contradiction claire avec le Motu Proprio Summorum Pontificum de Beno�t XVI qui avait au contraire reconnu tous les droits � la liturgie tridentine. Deuxi�mement, les intemp�rances d�un tyran autoritaire consum� par la haine de l��glise du Christ ouvrent les yeux m�me des plus mod�r�s, leur montrant que toute la fraude conciliaire est bas�e sur l�aversion pour les v�rit�s exprim�es par la Messe tridentine, alors que dans le r�cit officiel, la r�forme liturgique ne visait qu�� les rendre plus accessibles aux fid�les en les traduisant.


Paix liturgique � La mani�re dont le motu proprio Traditionis custodes est appliqu� varie beaucoup selon les pays et selon les �v�ques. Un certain nombre a approuv� le document du pape, mais en fait n�ont rien chang�. N�y-a-t-il pas, en Italie notamment, le sentiment que, quel que soit le successeur de Fran�ois, il ne pourra pas tenir cette ligne r�pressive ?

Mgr Carlo Maria VIGAN� � L��glise n�est pas une soci�t� gouvern�e par un monarque absolu, affranchi de toute autorit� sup�rieure qui peut imposer ses caprices � ses sujets. Le Chef de l��glise est le Christ, et le Christ en est le seul vrai Roi et Seigneur, dont le Pontife Romain est Vicaire, tout comme il est le Successeur du Prince des Ap�tres. Abuser de la potestas vicaria du Christ et se placer en dehors de la succession en proposant des doctrines h�t�rodoxes ou en imposant des normes qui s�y r�f�rent, fait dispara�tre ce lien intrins�que avec le Christ T�te et avec l��glise Corps mystique. En effet, le pouvoir vicaire du Pape jouit de toutes les pr�rogatives d�une autorit� absolue, imm�diate et directe sur l��glise seulement dans la mesure o� il se conforme � sa fin principale, qui est le salus animarum, dans le sillage de la Tradition et dans la fid�lit� � Notre Seigneur. De plus, dans l�exercice de cette autorit�, le Pape jouit de sp�ciales gr�ces d��tat toujours dans les limites tr�s sp�cifiques de cette fin, alors qu�elles n�ont aucun effet lorsqu�il agit contre le Christ et contre l��glise. C�est pourquoi les tentatives furieuses de Bergoglio, aussi violentes et destructrices soient-elles, sont destin�es � se briser inexorablement et seront certainement d�clar�es nulles et non avenues.



Paix liturgique � Que conseillez-vous de faire dans cette situation aux la�cs d�sempar�s ?

Mgr Carlo Maria VIGAN� � Les la�cs sont des membres vivants du Corps mystique et, en tant que tels, ils ont le droit natif d�exiger que son autorit� visible agisse et l�gif�re conform�ment au mandat qu�elle a re�u du Christ. Lorsque cette autorit�, avec la permission de la Providence, agit et l�gif�re contre la volont� du Christ, les fid�les doivent d�abord comprendre que cette �preuve est un moyen permis par la Providence pour leur ouvrir les yeux apr�s des d�cennies de d�viations et d�hypocrisies par lesquelles ils ont �t� emport�s, auxquelles beaucoup ont adh�r� de bonne foi pr�cis�ment en ob�issance � la Hi�rarchie, ignorant la fraude perp�tr�e contre eux. Quand ils comprendront cela, ils d�couvriront le tr�sor dont ils ont �t� spoli�s par ceux qui auraient d� le garder et le transmettre aux g�n�rations futures, au lieu de le cacher apr�s l�avoir d�valu� pour le remplacer par une mauvaise contrefa�on. � ce moment-l�, ils imploreront la Majest� de Dieu d�abr�ger le temps de l��preuve et d�accorder � l��glise un Pasteur Supr�me ob�issant au Christ, qui Lui appartient, qui L�aime et qui Lui rend un culte parfait.


Paix liturgique � Les pr�tres dioc�sains semblent �tre la cible et apparaissent comme les principales victimes des mesures romaines contre la liturgie traditionnelle : quels seraient les conseils que vous leur adresseriez ?

Mgr Carlo Maria VIGAN� � Dans les d�cennies qui ont pr�c�d� le Concile, les sommets de la Hi�rarchie de l��glise �taient bien conscients de la menace qui allait en s�aggravant, repr�sent�e par le travail de s�dition des infiltr�s modernistes. Pour cette raison, Pie XII a d� centraliser le pouvoir, mais sa d�cision � compr�hensible, d�ailleurs � eut pour cons�quence d�inculquer au clerg� que l�autorit� dans l��glise est indiscutable de toute fa�on, tandis que la doctrine nous enseigne que l�acceptation acritique de n�importe quel ordre n�est pas la v�ritable ob�issance, mais une forme de servilisme. Forts de cet esprit partag� par les �v�ques et les pr�tres � l��poque de Vatican II, ceux qui ont men� le coup d��tat ont instrumentalis� cette ob�issance pour imposer ce qui n�aurait jamais �t� concevable jusque-l�. En parall�le, le travail d�endoctrinement de la p�riode post-conciliaire et la purge impitoyable des quelques dissidents ont fait le reste. Au cours des d�cennies suivantes, le r�cit sur les horreurs de la � vieille Messe � est devenu la seule version officielle enseign�e dans les S�minaires et les Universit�s pontificales.

La situation actuelle nous permet de regarder les �v�nements de la p�riode postconciliaire avec plus d�objectivit�, d�autant plus que les r�sultats du � printemps conciliaire � sont visibles par tous, de la crise des vocations s�culi�res et religieuses � l�effondrement de la fr�quentation des Sacrements par les fid�les. La lib�ralisation de l�ancienne Messe par Beno�t XVI a fait d�couvrir � de nombreux pr�tres qui l�ignoraient compl�tement les tr�sors inestimables de la vraie liturgie, et qui, dans cette Messe, ont red�couvert la dimension sacrificielle de leur sacerdoce, qui rend le c�l�brant alter Christus et le transforme intimement. Ceux qui ont fait l�exp�rience de ce � miracle � de la Gr�ce ne sont plus dispos�s � y renoncer. C�est pourquoi j�invite tous mes confr�res � c�l�brer la Messe de saint Pie V et � laisser le Christ Pr�tre et Victime agir dans leur �me sacerdotale et donner un sens solidement surnaturel � leur minist�re.

Mon conseil � ces pr�tres est de r�sister et de faire preuve de fermet� face � une s�rie d�abus qui dure depuis trop longtemps. Cela les aiderait � comprendre qu�il n�est pas possible de mettre au m�me niveau la Messe Apostolique et celle invent�e par Bugnini, parce que dans la premi�re la V�rit� est affirm�e sans �quivoque pour rendre gloire � Dieu et sauver les �mes, tandis que dans la seconde la V�rit� est frauduleusement musel�e, r�duite au silence, et souvent ni�e pour plaire � l�esprit du monde et laisser les �mes dans l�erreur et le p�ch�. Comprenant cela, il n�est m�me pas question du choix entre les deux rites, puisque la raison et la Foi anim�es par la Charit� nous montrent lequel d�entre eux est conforme � la volont� de Dieu et lequel en est �loign�. Une �me amoureuse du Seigneur ne tol�re pas les compromis et est pr�te � donner sa vie pour rester fid�le � l��poux divin.


Paix liturgique � Certains pensent qu�il faudra profiter de cette crise pour demander au futur pape non pas le retour � Summorum Pontificum mais la pleine libert� pour la liturgie traditionnelle ?  Est-ce possible ?

Mgr Carlo Maria VIGAN� � La liturgie traditionnelle jouit d�j� de jure d�une pleine libert� et de pleins droits, en vertu de sa v�n�rable antiquit�, de la Bulle Quo primum de saint Pie V et de la ratification par le corps eccl�sial pendant deux mille ans. Le fait que cette libert� ne soit pas exerc�e, nous le devons � la � prudence � des ministres de Dieu, qui se sont montr�s sans aucun esprit critique et ob�issants � n�importe quelle d�cision de l�autorit� de l��glise, p�chant par servilit�, au lieu d�ob�ir � Dieu qui est l�origine et la fin ultime de cette autorit�. La pleine libert� pour la liturgie traditionnelle sera certainement aussi restaur�e de facto, mais avec cette restauration, il faudra n�cessairement abolir le nouveau rite, qui s�est amplement av�r� �tre � l�origine de la dissolution doctrinale, morale et liturgique du Peuple de Dieu. Le temps viendra o� les malentendus et les erreurs du Concile seront condamn�s, et avec eux leur expression cultuelle.



Paix liturgique � Quel est selon vous le principal d�faut de la messe nouvelle ?

Mgr Carlo Maria VIGAN� � Je crois qu�il y a trois aspects critiques qui doivent �tre mentionn�s, qui se ram�nent � un seul probl�me de compr�hension de la liturgie catholique.

Le premier d�faut du nouveau rite est qu�il a �t� r�dig� avec la froideur cynique d�un bureaucrate, alors que la Liturgie est un corpus harmonieux qui s�est d�velopp� organiquement au cours des si�cles, adaptant son syst�me immunitaire � pour ainsi dire � pour combattre les virus de tous les �ges. Croire que nous pouvons � restituer la simplicit� originelle � � un corps adulte, le for�ant � retourner � l�enfance est une op�ration contre nature, qui r�v�le l�intention malveillante de ceux qui ont parcouru ce chemin dans le seul but de rendre l��glise plus vuln�rable aux assauts de l�Ennemi. Et ceux qui ont ourdi cette fraude savaient tr�s bien qu�ils ne pouvaient transmettre leurs erreurs qu�en �liminant cette Messe qui, par elle-m�me, les condamne et les d�savoue � chaque geste, � chaque c�r�monie, � chaque mot. Il n�y a pas la moindre bonne intention chez ceux qui ont donn� naissance � ce monstrum liturgique, con�u pour servir de trame, � partir de laquelle donner libre cours aux d�viations les plus aberrantes et sacril�ges.

Le deuxi�me d�faut est repr�sent� par la tromperie avec laquelle le Novus Ordo a �t� pr�sent� et impos� � l��glise : �tre une simple traduction de l�ancien Rite. Dans Sacrosanctum Concilium, les P�res conciliaires autoris�rent la traduction en langue vernaculaire des lectures et des parties didactiques de la Messe, prescrivant que le Canon soit laiss� intact, en latin et � voix basse (ici). Ce qui nous a �t� pr�par� par le Consilium ad exsequendam est autre chose, un rite qui semble servilement copi� du Book of Common Prayer de Cranmer de 1549 et qui r�pond parfaitement au cadre id�ologique de ses auteurs.

Le troisi�me d�faut est le remplacement d�lib�r� de l�objet principal du culte � la Tr�s Sainte Trinit� � remplac�e par l�assembl�e r�unie avec le c�l�brant, qui est devenue le pivot autour duquel tourne toute la liturgie, le point de r�f�rence de l�action sacr�e. La vision du pr�tre comme � pr�sident de l�assembl�e �, la perte du caract�re sacr� au profit de l�improvisation, le remplacement de l�autel sacrificiel par une table conviviale sont autant de cons�quences d�une erreur doctrinale qui nie l�essence de la Messe, dans laquelle le Sacrifice du Christ sur la Croix est offert au P�re sous une forme non sanglante.

Un rite n� du mensonge et de la fraude, con�u par un franc-ma�on moderniste, impos� par la force en abolissant un rite bimill�naire ne m�rite m�me pas d��tre analys� dans tous ses aspects critiques : il doit simplement �tre annul�.


Paix liturgique � Pourquoi le pape est-il si hostile � l��piscopat am�ricain ?

Mgr Carlo Maria VIGAN� � Plus que l��piscopat am�ricain, Bergoglio est particuli�rement hostile aux fid�les des �tats-Unis. Cela trouve sa raison dans la mentalit� de cette nation, qui est essentiellement lib�rale mais dans laquelle � pr�cis�ment en raison de la coexistence de religions et de cultures diff�rentes et h�t�rog�nes � les conservateurs et les traditionalistes ont �galement une voix : en fait ils constituent une composante num�riquement importante, fervente et engag�e. Les paroisses, les mouvements, les groupes traditionnels am�ricains montrent � quel point la liturgie tridentine et la doctrine catholique int�grale font l�objet d�une red�couverte et d�une grande appr�ciation de la part des fid�les, tandis que les �glises dans lesquelles le rite montinien est c�l�br� perdent inexorablement les fid�les, les vocations et � chose � ne pas sous-estimer � le financement.

La simple possibilit� que l�on puisse � en toute impunit� � se rendre � la Messe tridentine sans aucune stigmatisation sociale est pour Bergoglio inou�e et inacceptable, car le succ�s �vident de la soi-disant � option traditionnelle � sape des d�cennies de proclamations et d�auto-encensement de la part des progressistes. Voir des milliers de fid�les, de jeunes, de familles nombreuses rassembl�s � la Messe de toujours et vivant leur bapt�me de mani�re coh�rente � tandis que de l�autre c�t�, les scandales financiers et sexuels du clerg� et des politiciens soi-disant catholiques vident les �glises et perdent le consensus dans la soci�t� civile � constitue ce g�nant � groupe t�moin � qui, dans le domaine m�dical, d�montre l�inefficacit� d�une th�rapie pr�cis�ment parce que ceux qui n�y ont pas �t� soumis jouissent de la sant�. Ainsi, tout comme la vaccination d�un s�rum g�nique exp�rimental doit �tre impos�e � tout le monde afin qu�il ne soit pas vu que les effets ind�sirables et les d�c�s ne concernent que les vaccin�s, de m�me dans la sph�re liturgique, il ne doit pas exister de communaut�s qui manifestent l��chec de cette inoculation de masse du modernisme que fut Vatican II.

L�accueil et la disponibilit� de certains �v�ques am�ricains envers la communaut� traditionnelle et leur intervention pour la coh�rence des catholiques engag�s en politique provoquent la col�re de Bergoglio, le conduisant � des comportements impulsifs et � des r�actions immod�r�es qui r�v�lent sa mauvaise foi et la fausset� totale de ses appels � la parrh�sie, � la mis�ricorde, � l�inclusivit�. D�autre part, apr�s des d�cennies d�appels �cum�niques � � rechercher ce qui unit plut�t que ce qui divise  � et � � construire des ponts et non des murs �, il me semble que les accusations du nouveau Cardinal Roche � r�compens� par la Pourpre cardinalice pour sa fid�lit� au satrape � avec lesquelles il a r�cemment trait� de � protestants � les Catholiques traditionnels, sont r�v�latrices d�une hypocrisie de fond, car alors qu�aux Protestants sont ouvertes les �glises et est accord�e la communicatio in sacris en pr�sence de Pr�lats et de Cardinaux, les Catholiques traditionnels sont trait�s par les modernistes comme des excommuni�s vitandi. Il me semble clair que l��valuation de la malhonn�tet� intellectuelle des partisans des r�centes restrictions en mati�re liturgique � tous des �missaires de Bergoglio � est inexorablement n�gative, rien qu�en consid�ration du seul aspect humain, pour ainsi dire : ils ne sont pas des gens sinc�res, ni dispos�s � comprendre les raisons de l�interlocuteur. Ils font preuve d�un autoritarisme impitoyable, d�un formalisme pharisa�que, d�une inclination � la simulation et aux mensonges qui ne peuvent �tre la pr�misse d�une solution juste.


Paix liturgique � Washington, Chicago, Arlington, Savannah : pourquoi les �v�ques de ces quatre dioc�ses pr�cis�ment ont d�clar� la guerre � la messe traditionnelle ?

Mgr Carlo Maria VIGAN� � Ces dioc�ses � certainement ceux de Washington et Chicago, sans oublier ceux de San Diego et Newark � sont gouvern�s par des �v�ques qui font partie du cercle magique de Bergoglio et de la lavender mafia de McCarrick. L�estime dont ils jouissent de la part de Bergoglio, qui les promeut et ratifie leurs d�clarations et leur action de gouvernement d�sastreuse, est le r�sum� significatif de leurs relations de complicit� mutuelle, de leur action de dissimulation des scandales, de leurs relations avec l��tat profond et avec le Parti D�mocrate.



Paix liturgique � Derri�re toutes ces d�cisions apparemment d�cousues (Pachamama, guerre contre les dentelles et la liturgie traditionnelle, recul sur les questions morales, etc.) voyez-vous la mise en place d�une strat�gie ou d�un plan pr�cis et coh�rent ?

Mgr Carlo Maria VIGAN� � Il est �vident que cette action de guerre totale envers les Catholiques traditionnels implique une strat�gie et une tactique, et qu�elle r�pond � un plan concoct� depuis des d�cennies pour d�truire l��glise du Christ et la remplacer par sa contrefa�on �cum�nique, mondialiste et apostate. Il serait insens� de penser qu�ils agissent sans but et sans s�organiser. M�me l��lection de Bergoglio au Conclave de 2013 fut planifi�e : n�oublions pas les courriels entre John Podesta et Hillary Clinton sur la n�cessit� de promouvoir un � printemps de l��glise � dans lequel un Pape progressiste en modifie la doctrine et la morale en les asservissant � l�id�ologie du Nouvel Ordre Mondial. L�action contre Beno�t XVI pour le pousser � d�missionner fut planifi�e. Le travail subversif des novateurs au Concile fut planifi�. L�action des progressistes fid�les � Bergoglio dans les Synodes, dans les r�unions des Dicast�res de la Curie, dans les Consistoires est planifi�e. D�autre part, derri�re les ennemis du Christ et de l��glise se cache toujours Satan, avec ses complots, ses tromperies, ses mensonges.


Paix liturgique � Comment voyez-vous l�avenir de l�Eglise ? 

Mgr Carlo Maria VIGAN� � Je crois qu�� court terme, l��glise devra faire face aux d�sastres caus�s par Bergoglio et par sa clique de corrompues. Les dommages de ce � pontificat � sont incalculables, et sont maintenant reconnus m�me par des gens simples, chez qui le sensus fidei met en �vidence l�absolue incompatibilit� de la Hi�rarchie actuelle avec le corps eccl�sial. L�extran�it� que nous voyons dans la sph�re civile entre la classe politique et les citoyens se refl�te dans celle qui est toujours plus profonde entre l�autorit� eccl�siastique et les fid�les.

� long terme, cependant, je crois que l��glise trouvera pr�cis�ment dans cette profonde crise de la foi un �lan pour se renouveler et se purifier, abandonnant d�finitivement cette attitude intrins�quement lib�rale qui a jusqu�� pr�sent r�uni Dieu et Mammon, le Christ et B�lial, saint Pie V et Bergoglio. Nous avons vu le visage d�form� et terrifiant de l�Ennemi, qui a pu s�infiltrer jusque dans le saint des saints en tirant parti de la disponibilit� aux compromis, de la m�diocrit� des clercs, de respect humain et de la l�chet� de la Hi�rarchie. Nous avons sous les yeux la saintet� et l�humilit� de tant de bons pr�tres, religieux et fid�les qui se r�veillent de leur sommeil et comprennent la bataille historique en cours. En m�me temps, nous voyons la corruption, la malhonn�tet�, l�immoralit� et la r�bellion contre Dieu de ceux qui se pr�sentent comme les v�ritables d�positaires de l�autorit� du Christ, alors qu�ils l�usurpent avec malveillance et l�exercent avec violence. M�me un enfant comprend de quel c�t� on doit se placer, qui �couter et de qui s��loigner. C�est pourquoi les paroles de Notre Seigneur sont aujourd�hui plus que jamais valables : Si vous ne vous convertissez pas et ne devenez pas comme des enfants, vous n�entrerez pas dans le Royaume des cieux (Mt 18, 3).


+ Carlo Maria Vigan�, Archev�que


07 septembre 2022, en la veille de la f�te de la Nativit� de la Tr�s Sainte Vierge Marie

�Traduction de F. de Villasmundo pour Paix Liturgique relue et corrig�e par Mgr Vigan�

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