« Des alertes dans tout Paris » : des collèges et lycées de la capitale ciblés par une menace de bombe

Plusieurs établissements scolaires de la capitale ont reçu - via la plateforme Paris Classe Numérique - des messages d’alerte à la bombe. Des équipes de déminage sont déployées.

De nombreux établissements parisiens ont reçu les mêmes menaces. (Archives) LP/Olivier Boitet
De nombreux établissements parisiens ont reçu les mêmes menaces. (Archives) LP/Olivier Boitet

    « Dans la journée du mercredi 27 mars, je ferai tout exploser (…), j’ai mis du C4 partout dans le lycée et dans les classes. » Voilà le message que plusieurs établissements scolaires de la capitale ont reçu ce mercredi matin. Au moins trois collèges du XVe arrondissement, ainsi que d’autres sites des XIIe, XIVe et XIXe sont concernés.

    Selon nos informations, les personnels de ces collèges et lycées parisiens ont reçu ces menaces sur Paris Classe Numérique (PCN), la plateforme numérique de travail spécifique aux établissements scolaires publics du 1er et 2nd degrés de la capitale. « Nous venons de l’État islamique », peut-on aussi lire dans l’un de ces messages qui ont circulé dans les messageries électroniques.

    Des messages et une vidéo via mails

    « Trois alertes à la bombe, nous confirme une source du XVe arrondissement. Il s’agit des collèges Duhamel, Debussy et De Staël, une équipe de chiens démineurs a été déployée ». « Les vérifications des équipes cynophiles n’ont rien signalé d’anormal », nous affirme-t-on. Dans le XIXe, « les effectifs de police prennent attache avec chaque école, collège et lycée », ajoute une seconde source.

    Toujours selon nos informations, le collège Georges-Courteline (XIIe) aurait aussi été la cible de ces menaces, un établissement du XIVe, le collège Pierre-Alviset (Ve), ou encore le collège Montgolfier (IIIe), lui aussi fermé par précaution. Ce qui laisse croire à une menace généralisée qui aurait pu être envoyée, via PCN, à tous les établissements publics de la capitale via des mails. Certains d’entre eux sont fermés. « Il y a eu des alertes dans tout Paris », confirme une source policière.

    Dans le XVe par exemple, le responsable du collège Georges-Duhamel aurait reçu la menace dans ses mails au milieu de la nuit. Les écoles primaire et maternelle voisines sont restées fermées tandis que 900 élèves ont été renvoyés dans leurs foyers, d’après nos informations. La police nationale a établi un périmètre de sécurité.

    Une vidéo de 12 minutes

    Au total, une vingtaine d’écoles et établissements scolaires parisiens a été visée par ces attaques. Pour chaque cas, « une procédure de signalement est mis en place et des levées de doute avec brigades cynophiles sont réalisées », nous explique une source. « La situation fait l’objet d’un suivi tout particulier », assure l’Académie de Paris qui travaille « en étroite collaboration avec la Ville de Paris et la région Île-de-France ».

    Les menaces écrites seraient accompagnées d’une vidéo de 12 minutes qui présenterait « un terroriste habillé en militaire, parlant parfaitement français expliquant comment frapper mortellement sur différentes parties du corps », nous confie une source policière.

    La Ville va déposer une plainte

    « Plusieurs établissements ont reçu un message malveillant via les espaces numériques de travail, en majorité des collèges, confirme la Ville de Paris. Sur demande conjointe de l’Éducation nationale et de la Ville de Paris, l’éditeur a bloqué la messagerie PCN de tous les élèves, supprimé les messages malveillants et lancé des investigations techniques. »

    Dans les établissements concernés, « , les cours ont été suspendus, dans l’attente des vérifications de sécurité effectuées par les autorités de police », poursuit la municipalité, et « les directions des établissements ont contacté les parents d’élèves afin de les tenir informés de la situation et de les rassurer ».

    La Ville de Paris indique que cette « intrusion dans l’application est constitutive d’une infraction pénale » et qu’une « plainte va être déposée ». Des établissements n’ont pas pu rouvrir cet après-midi. « Un travail est en cours », notamment avec l’éditeur du système informatique « pour identifier et traiter le problème », conclut la Ville.



    La semaine passée, une trentaine d’établissements ont déjà été visés en Île-de-France par ces mêmes menaces de bombes et de décapitation. « J’espère que vos corps de kuffars (nom donné aux non-musulmans) vont (sic) exploser en 1 000 morceaux », était-il écrit dans ces messages similaires.

    La présidente de la région Île-de-France Valérie Pécresse parlait alors sur X d’une « cyber attaque » et de « cyber menaces terroristes ». Une enquête avait été ouverte et « tout est mis en œuvre pour retrouver le ou les auteurs de ces menaces », avait déclaré le Premier ministre Gabriel Attal, lors d’un point presse.