Pontoise : la maison médicale propose un service de garde les soirs et week-ends

La ville ouvre sa première maison médicale, dans le quartier des Cordeliers. Après les consultations de la journée, la structure se transformera en maison médicale de garde.

 Les modulaires de la rue Claude-Debussy, dans le quartier des Cordeliers, vont accueillir une double structure de santé : un cabinet médical et une maison médicale de garde.
Les modulaires de la rue Claude-Debussy, dans le quartier des Cordeliers, vont accueillir une double structure de santé : un cabinet médical et une maison médicale de garde. LP/Marie Persidat

    Dire qu'elle était attendue est un euphémisme. La première maison médicale de la ville de Pontoise accueillera ses premiers patients ce lundi 19 avril. Voilà déjà plusieurs années que la commune tente, comme de nombreuses autres collectivités val-d'oisiennes, de trouver une solution pour pallier la baisse incontrôlable des médecins généralistes sur son territoire. Les départs à la retraite se succédant, la situation est devenue très compliquée pour la population. Et même aujourd'hui « la moyenne d'âge des professionnels est toujours très élevée », confie la maire (LR) Stéphanie Von Euw.

    Quitte à monter un projet, la municipalité a décidé d'être ambitieuse. La maison médicale dans le quartier des Cordeliers aura une double vocation : proposer aux habitants des consultations classiques mais aussi assurer un service de permanence des soins le soir et le week-end.

    Deux médecins généralistes pour le lancement

    En effet, deux structures différentes mais complémentaires vont cohabiter dans les locaux réaménagés par la mairie, à l'intérieur des modulaires de la rue Claude-Debussy. Un cabinet médical d'abord va être lancé par deux médecins généralistes. « C'est un début, nous espérons avoir ensuite d'autres spécialistes », confie le Dr Azzedine Ouzaid, qui après une carrière en tant qu'urgentiste a décidé de se mettre à la médecine de ville. « Il y a un vrai manque dans la ville de Pontoise. Nous sommes bien partis pour avoir un pédiatre avec nous assez rapidement », poursuit-il.

    La municipalité a mis à disposition des professionnels un vaste local en rez-de-chaussée. « Et on peut tout à fait ouvrir l'étage », détaille Stéphanie Von Euw qui espère un jour voir un dermatologue ou encore un radiologue rejoindre l'équipe. « Nous faisons tout pour faire connaître les atouts de la ville, aller à la rencontre des médecins, je m'engage personnellement à ce que nous leur proposions un vrai accompagnement. »

    Un service de garde régulé par le 15

    En parallèle de ce cabinet de médecine conventionnelle, est mise en place une maison médicale de garde dans les mêmes locaux. Elle se mettra en fonctionnement une fois les consultations de la journée achevée. Mais attention, cela ne veut pas dire que les habitants pourront se rendre dans les locaux de la rue Debussy à n'importe quel moment. « Ce service sera régulé par le 15 », explique le Dr Jérôme Monnot, l'un des urgentistes qui monte le projet. Aujourd'hui, il n'existe que deux autres maisons médicales du même modèle dans le Val-d'Oise, l'une à Goussainville l'autre à Argenteuil.

    « Nous avons choisi d'en créer une à Pontoise au vu du bassin de population important », explique le médecin. « Cela permet d'avoir une solution intermédiaire entre le déplacement aux urgences et l'attente jusqu'à la consultation du lendemain. Un enfant qui s'est cogné ou qui a beaucoup de fièvre, voilà des situations qui peuvent être gérées par une consultation simple sans avoir forcément besoin des moyens plus lourds de l'hôpital.

    Il sera assuré dans un premier temps le week-end

    Le fait de passer par le 15 évite des déconvenues : cela évite que des personnes avec des symptômes lourds ne viennent en consultation alors qu'elles vont être réorientées vers les urgences. À l'inverse cela peut éviter à d'autres l'attente aux urgences. »

    Lui-même régulateur au Samu et membre de l'association des médecins libéraux pour la permanence des soins (AMPS) 95, le Dr Monnot est en train de constituer une équipe avec suffisamment de praticiens qui puissent assurer les gardes. « C'est un challenge mais on va y arriver », lâche-t-il.

    Dans un premier temps, le service de garde devrait être assuré le week-end. Et dès que cela sera possible, il sera organisé le soir également. « Dans un premier temps, nous allons essayer de continuer à recevoir des patients un peu après 20 heures, pour voir s'il y a du monde ou pas », annonce le Dr Ouzaid.