Plan « 1 jeune, 1 solution » dans le Val-de-Marne : pour eux, ça marche !

De nombreux jeunes du département ont décroché un travail grâce aux aides financières de l’Etat qui ont incité ces entreprises à les embaucher. Plusieurs des mesures viennent d’être prolongées.

 Villiers-sur-Marne, le 6 avril. Prescillia, 20 ans, en bachelor chargée de recrutement, a été embauchée en alternance par Richard Grivaud (à dr.), patron des agences d’intérim Recrutop, pour son agence Passerelle à Villiers.
Villiers-sur-Marne, le 6 avril. Prescillia, 20 ans, en bachelor chargée de recrutement, a été embauchée en alternance par Richard Grivaud (à dr.), patron des agences d’intérim Recrutop, pour son agence Passerelle à Villiers. LP/Marine Legrand

    Ils ne veulent « laisser aucun jeune sur le bord de la route ». Dans le Val-de-Marne, les pouvoirs publics se démènent pour trouver du travail à leur jeunesse sans emploi. C’est l’objectif du plan « 1 jeune, 1 solution », mis en œuvre en France dans le cadre du plan de relance depuis l’été 2020.

    Il y a du pain sur la planche. « Nous recensons plus de 16 000 jeunes inscrits à Pôle emploi dans le Val-de-Marne, soit un taux au-dessus de la moyenne régionale », annonce Dominique Largaud, directrice territoriale de Pôle emploi, qui vient de faire le point avec la Direction régionale et interdépartementale de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités (DRIEETS), ex-Direccte.

    Mais elle reste optimiste car les premiers effets d'« 1 jeune, 1 solution » se font sentir. Ce plan propose différentes aides financières à l'embauche d'un jeune et plusieurs viennent d'être prolongées : 4 000 euros en cas d'embauche d'un jeune de moins de 26 ans avant fin mai, 5 000 et 8 000 pour recruter un apprenti avant fin décembre.

    Au total, selon le ministère du Travail, 4 228 demandes d'aides ont été déposées par les employeurs du Val-de-Marne depuis l'été 2020 pour bénéficier de ces mesures, déjà 5 190 primes pour des contrats d'apprentissage signés dans le département, 1 296 jeunes accompagnées de manière intensive vers l'emploi (Garantie Jeunes, PACEA…), 529 primes pour des contrats de professionnalisation, 69 Emplois Francs + et 63 Contrats Initiative Emploi (CIE).

    « On paye entre 0 et 890 euros pour avoir un apprenti, c'est très peu »

    Prescillia, 20 ans, en 3e année de bachelor consultant chargé de recrutement, a décroché un contrat en alternance grâce à ce plan de soutien. Elle a intégré l'équipe de Recrutop Passerelle à Villiers-sur-Marne, une agence d'intérim spécialisée dans l'insertion. « Nous accompagnons les personnes socialement et professionnellement, résume-t-elle. L'apprentissage me permet d'allier théorie et pratique, une semaine à l'école et deux semaines en entreprise. Je pense que c'est le meilleur moyen d'apprendre un métier. En plus, ici, on me fait confiance et on me valorise. »

    Son patron Richard Grivaud apprécie l'aide financière du gouvernement pour l'alternance : « Comme l'école est 100 % prise en charge par les opérateurs de compétences (OPCO), on paye entre 0 et 890 euros par mois pour avoir un apprenti, c'est très peu. » Avec Prescillia, il en est déjà à 8 salariés sur 30 en alternance, « soit près d'un tiers ».

    Jusqu'à 17 000 euros d'aide

    D'autres Val-de-Marnais ont également obtenu du travail grâce au dispositif « 1 jeune, 1 solution ». À Nogent-sur-Marne, l'agence de services et d'aide à domicile Domidom a recruté Priscilla via un CIE (47 % du smic pour un jeune en difficulté d'insertion professionnelle se faisant embaucher en CDI ou en CDD de 6 mois minimum). « J'avais un CAP vente mais j'aimais le contact avec les personnes âgées, explique Priscilla. La mission locale m'a aidé à rédiger mon CV et m'a aiguillée. » Marina, sa responsable, ne regrette pas son choix : « C'est gratifiant d'accompagner quelqu'un qui débute, il faut faire confiance aux jeunes personnes. »

    À Vitry-sur-Seine, Nabil a embauché Jasmine comme assistante de direction via un Emploi Franc +. À la clé : « Jusqu’à 17 000 euros d’aide sur 3 ans en cas d’embauche en CDI et 8 000 euros pour un CDD d’au moins 6 mois », décrypte Alexandra de Penaranda, de la Direccte 94. La société de Nabil, qui déploie de la fibre optique, est loin de chômer en cette période de télétravail accru. « Quand j’ai eu besoin de prendre quelqu’un, le Pôle emploi de Vitry m’a aidé : je n’ai jamais vu autant d’aides! Ce dispositif est vraiment intéressant pour des entreprises comme la mienne qui ont peu de moyens. » Jasmine, elle, est ravie : « J’avais fini ma licence en Ressources humaines, j’étais inscrite à Pôle emploi. Ils m’ont expliqué que, venant d’un Quartier Politique de la Ville et ayant moins de 26 ans, j’étais éligible à un emploi franc + ».

    Et un nouveau métier qui va recruter…

    Pour d’autres, le salut est arrivé via la Garantie Jeunes. Ketia, 18 ans, cherchait un BTS communication en alternance après son bac pro vente. En vain. « Je me suis retrouvée sans rien. » Le dispositif lui a apporté un accompagnement personnalisé et intensif, « trois semaines de formation et tout un suivi après, avec de véritables clés pour l’avenir ». Résultat : elle a enfin trouvé une école où elle suit son BTS communication.

    A l'Union sportive de Créteil, Youssef Bennaceur a recruté Georges en service civique « car on avait une grosse charge de travail et besoin d'une personne-ressource ». L'Etat indemnise Georges 473 euros par mois, plus 107 euros pour ses repas et transport. Cet ancien étudiant en Staps et nageur à l'US Créteil était « en année de césure. Le service civique me permet d'avoir un revenu tout en menant des tâches variées : aide à la gestion de l'association, aide des jeunes pour leur autonomie à la piscine, etc. » Bref, se sentir utile tout en étant rémunéré, le statut idéal.

    Abdel-Kader Guerza, préfet délégué pour l’Egalité des chances, donne aussi la piste d’un nouveau métier qui va recruter dans le Val-de-Marne : le conseiller numérique au sein d’une collectivité territoriale. Lancé dans le cadre du plan de relance, ce travail consistera à accompagner le public « vers l’autonomie numérique » via des ateliers d’initiation ou de perfectionnement, explique la préfecture. L’employeur percevra 50000 euros de subvention sur deux ans. 4 000 postes doivent être créés en France. « Leur formation sera prise en charge par l’Etat. »