Accéder au contenu principal

Éthiopie: une opération coup de poing de deux mouvements rebelles dans l'ouest du pays

Le Front de libération de Gambella et l'Armée de libération oromo ont lancé, dans la nuit de lundi à mardi,  une attaque conjointe de la capitale de la région de Gambella, à la frontière avec le Soudan du Sud, ainsi que dans deux localités de la région voisine de l'Oromia. Et ce alors que le gouvernement fédéral a lancé un dialogue national boycotté par une bonne partie de l'opposition et évoqué de possibles négociations avec la rébellion du Tigré.

La région de Gambella, en Ethiopie, frontalière avec le Soudan du Sud.
La région de Gambella, en Ethiopie, frontalière avec le Soudan du Sud. Crédit: Wikimedia Commons
Publicité

Des tirs d'armes légères ont commencé à claquer dans la nuit dans Gambella City, ainsi dans les localités oromos de Dembidolo et Gimbi. Des affrontements violents, selon des témoins, qui ont duré toute la matinée dans les trois villes, alors que les habitants étaient terrés chez eux. À la mi-journée, un porte-parole de la rébellion du Gambella a affirmé que ses forces contrôlaient « la moitié » de la capitale de l'État de Gambella, une information confirmée par le gouvernement régional dans un communiqué.

Puis dans l'après-midi, un responsable de l'Armée de libération oromo a affirmé à RFI que « tous les objectifs ayant été atteints », ses forces s'étaient « retirées » jusqu'en périphérie des trois localités attaquées. Parmi ces objectifs, ce responsable a cité une prison, de laquelle 400 prisonniers auraient été libérés, mais aussi des positions militaires, ainsi que des dépôts d'armes et d'argent. Le gouvernement régional de Gambella a pour sa part affirmé que la situation était « revenue à la normale ».

De prochaines négociations de paix?

C'est la première attaque d'ampleur des deux rebellions depuis qu'elles se sont jointes en novembre dernier au sein d'un front uni, avec le Front de libération du peuple du Tigré et plusieurs groupes armés de différentes régions, notamment somalie et afar. 

Le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed a, pour la première fois depuis la « trêve humanitaire » décrétée fin mars, évoqué la possibilité de négociations de paix avec les rebelles du Tigré. Au cours d'une séance de questions-réponses devant le Parlement mardi matin, il a même révélé qu'un « comité » dirigé par le vice-Premier ministre Demeke Mekonen avait été mis en place autour de cette question. Ce comité dispose de dix à quinze jours pour lui faire des propositions, a-t-il précisé, ajoutant : « Il y a beaucoup de travail à faire » avant de passer à des pourparlers réels. Aucune date n’a été donnée pour ces négociations qui devraient probablement se tenir au Kenya ou en Tanzanie. 

Dans un communiqué paru ce week-end, le parti tigréen a lui aussi fait un pas vers des négociations. « La navette diplomatique de l’Union africaine a crée un environnement favorable à l’exploration de discussions de paix entre le Tigré et le gouvernement d’Abiy Ahmed », pouvait-on lire.

Les pourparlers semblent donc être en bonne voie. Mais certains acteurs de la vie politique éthiopienne craignent d’être oubliés. C’est le cas de certains opposants Amharas, un temps alliés au Premier ministre durant la guerre, qui demandent désormais à Abiy Ahmed de les inclure dans le processus.

NewsletterRecevez toute l'actualité internationale directement dans votre boite mail

Suivez toute l'actualité internationale en téléchargeant l'application RFI

Partager :
Page non trouvée

Le contenu auquel vous tentez d'accéder n'existe pas ou n'est plus disponible.