Aller au contenu principal

Dix ans et demi après l’Aquitaine, tête de série du programme FREMM, le site Naval Group de Lorient doit procéder, ce vendredi 13 novembre, à la mise à l’eau de la Lorraine, ultime frégate française de ce type. Elle va sortir de la forme de construction couverte du chantier morbihannais pour rejoindre un quai d’armement, où son achèvement se poursuivra à flot. La mâture et les différents équipements extérieurs seront embarqués dans les prochains mois. Le bâtiment devrait ensuite débuter ses essais dans un an en vue d’une livraison en 2022 à la Marine nationale, qui prévoit son admission au service actif l’année suivante.

 

234399 fremm alsace
© MICHEL FLOCH

La FREMM DA Alsace (© : MICHEL FLOCH)

 

Optimisée pour la défense aérienne

La Lorraine est la jumelle de l’Alsace, qui a commencé ses essais en mer au mois d’octobre et sera réceptionnée par la flotte française à l’été 2021. Par rapport aux six premières FREMM dont la Marine nationale a pris livraison entre 2012 et 2020 (Aquitaine, Provence, Languedoc, Auvergne, Bretagne et Normandie), ces deux dernières unités ont été optimisées pour la défense aérienne. Longues de 142 mètres pour un déplacement en charge de 6000 tonnes, elles seront équipées de 32 cellules de lancement vertical pour missiles surface-air Aster 15 et Aster 30, deux lanceurs quadruples pour missiles antinavire Exocet MM40 Block3c, une tourelle de 76mm, deux canons télé-opérés de 20mm et quatre tubes pour torpilles MU90. Capables d’embarquer un hélicoptère Caïman Marine et un drone aérien, ainsi que les semi-rigides ECUME de commandos marine, les FREMM DA mettront en œuvre un radar multifonctions Herakles, une conduite de tir STIR 1.2 EO Mk2, deux brouilleurs, deux lance-leurres antimissiles et deux lance-leurres anti-torpilles. S’y ajoutent un sonar de coque UMS4110 et un système remorqué Captas-4.

- Voir notre reportage sur les FREMM DA réalisé en 2019 suite à la mise à l'eau de l'Alsace

- Voir notre reportage à bord de la FREMM Auvergne

Les Alsace et Lorraine vont compléter les frégates de défense aérienne (FDA) Forbin et Chevalier Paul, mises en service en 2010 et 2011, tout en disposant des mêmes capacités anti-sous-marines que les autres FREMM (sans cependant embarquer de missiles de croisière MdCN, remplacés par des Aster supplémentaires). Les FREMM DA remplaceront les frégates antiaériennes Cassard (désarmée en 2019) et Jean Bart (prévue pour être retirée du service en 2021), dont la succession n’a malheureusement pas pu être assurée avec le programme Horizon, la construction des troisième et quatrième FDA étant abandonnée en 2005.

Plus de commercialisation active à l’export

Pour la France, le programme FREMM, lancé en 2005, s’achève avec la Lorraine, ce qui fera en tout, avec les deux bâtiments de ce type construites pour l’export (Mohammed VI livré au Maroc en 2014 et Tahya Misr à l’Egypte en 2015), dix frégates réalisées à Lorient. Naval Group a désormais cessé d’être commercialement actif avec ce modèle sur le marché international, où il ne met plus en avant que les futures frégates de défense et d’intervention (FDI/Belharra) et les corvettes de la famille Gowind.

L’Italie espère encore vendre des FREMM à l’international

L’Italie, en revanche, continue de voir du potentiel dans les FREMM, qui ont fait l’objet d’un programme conjoint avec la France. Chaque pays a cependant développé son propre design, la coopération étant surtout axée sur l’achat commun d’équipements.

 

232864 fremm itale marina militare emilio bianchi
© GIORGIO ARRA

La FREMM italienne Emilio Bianchi (© GIORGIO ARRA)

 

Contrairement à la France, qui devait initialement produire 17 FREMM et n’en a finalement sorti que 8 pour sa flotte, l’Italie s’est quant à elle tenue à ses engagements initiaux. Les 10 bâtiments prévus dès 2005 pour la Marina militare ont bien été produits par Fincantieri, la dernière unité de la série ayant débuté ses essais en mer en septembre. Une adaptation de la FREMM italienne a également été retenue en avril dernier par l’US Navy dans le cadre du programme FFG(X). Celui-ci porte sur 20 bâtiments, qui seront réalisés par FMG, la filiale américaine de Fincantieri. Mais ce dernier ne compte pas en rester là. « Nous sommes actuellement en négociations avec différents pays pour exporter des frégates FREMM », a indiqué hier le patron du groupe italien, Giuseppe Bono. Les discussions se poursuivent notamment avec l’Egypte pour la cession des deux dernières FREMM italiennes (qui serait compensée par la construction de deux nouvelles unités pour la Marina militare) et éventuellement la construction de bâtiments neufs supplémentaires.

© Un article de la rédaction de Mer et Marine. Reproduction interdite sans consentement du ou des auteurs.

 

Aller plus loin
Rubriques
Défense
Dossiers
Naval Group Marine nationale