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Les commissions de Karachi exhumées par les « Panama papers »

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Publié le 05 avril 2016 à 14h39, modifié le 05 avril 2016 à 14h43

Temps de Lecture 2 min.

L’archéologie judiciaire rendue possible par les Panama Papers a aussi permis au Monde de déterrer l’un des fossiles de l’affaire dite de Karachi

L’archéologie judiciaire rendue possible par les « Panama papers » a aussi permis au Monde de déterrer l’un des fossiles de l’affaire dite de Karachi, où la justice française soupçonne que des rétrocommissions à la marge de grands contrats d’armement entre la France et l’Arabie saoudite puis le Pakistan ont financé la campagne présidentielle d’Edouard Balladur en 1995, voire ensuite le camp chiraquien.

Parinvest Management Corp, une société-écran immatriculée aux îles Vierges britanniques et incorporée par Mossack Fonseca, supposée avoir hébergé plusieurs dizaines de millions d’euros issus des commissions versées aux intermédiaires, est citée dans de nombreux documents qui viennent préciser les étapes de sa vie offshore.

Créée le 2 octobre 1996 à la demande de la fiduciaire Indosuez, elle est administrée par une société intitulée Newgest Management. Deux personnes, dont les noms apparaissent aussi dans les données, possèdent un mandat de gestion sur Parinvest. Il s’agit de Khalid Bugshan et Wahib Nacer. Le premier est un homme d’affaires saoudien qui traite depuis de nombreuses années avec des grands groupes français. Le second fut son ami et il était alors employé au sein d’Indosuez, qui sera plus tard rachetée par le Crédit agricole.

C’est à sa demande que la société Parinvest fut créée. Selon des éléments établis par l’enquête judiciaire, Bugshan aurait touché 85 millions d’euros de la société française Sofresa via Parinvest.

A quoi cet argent était-il destiné ? A-t-il servi, comme l’a longtemps dit un autre intermédiaire, Ziad Takieddine, à payer des rétrocommissions au camp chiraquien ? Le banquier Wahib Nacer est un proche de l’homme d’affaire Alexandre Djouhri, lui-même alors très proche du secrétaire général de l’Elysée, Dominique de Villepin.

« Ce sont des comptes anciens »

Interrogé en mars 2015 par la justice française en marge de l’affaire des tableaux de Claude Guéant, M. Bugshan a indiqué à propos de Parinvest qu’il avait découvert son existence récemment. Il y a quatre ou cinq ans, « Wahib m’a dit que cette société avait des comptes dans la banque où Wahib travaillait, et ce sont des comptes anciens ». De fait, il semble que M. Nacer ait bénéficié d’une grande confiance de M. Bugshan dans la gestion d’un certain nombre d’affaires. Tel un notaire, c’est par exemple M. Nacer qui se porte garant auprès de Mossack Fonseca quant à l’authenticité du passeport de M. Bugshan lors de l’enregistrement d’une autre société, baptisée Tradexim.

Pour des raisons inconnues, le 7 mai 1998, la banque Indosuez demande à Mossack Fonseca que le pouvoir de M. Nacer sur la société soit annulé. Ce qui est fait. Plus tard, en novembre, un contrat de nantissement est signé au nom de M. Bugshan avec la fiduciaire Crédit agricole Indosuez. Cela revient à mettre en garantie la société Parinvest et des actifs qu’elle abrite. Pour quelle contrepartie ? M. Nacer est-il toujours à la manœuvre ? Est-ce un moyen de faire sortir de l’argent blanchi ? Contactés, ni M. Nacer ni M. Bugshan n’ont répondu à nos questions. Le 29 décembre 2003, la société sera finalement dissoute et avec elle les mystères sur la destination de l’argent.

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