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Diego Landivar

Diego Landivar

Origens Media Lab, Digital Methods, Department Member
Nous proposons dans ce texte d’interroger les presupposes cosmologiques du design contemporain. Dans un premier temps, il s’agit pour nous de partir de certaines definitions du design qui mettent en avant la volonte d’ameliorer... more
Nous proposons dans ce texte d’interroger les presupposes cosmologiques du design contemporain. Dans un premier temps, il s’agit pour nous de partir de certaines definitions du design qui mettent en avant la volonte d’ameliorer l’habitabilite du monde et de souligner les accointances contemporaines du design avec certaines approches manageriales de l’innovation. Ceci, avant tout pour interroger les notions de projet, de construction / innovation, de production de possibles, d’inscription temporelle et spatiale du design, de desirabilite, d’amelioration de l’habitabilite ou encore de reprise du monde. Nous contrastons ensuite deux manieres d’envisager le design, en amont et en aval des mondes, qu’il soit projecteur ou correcteur. Une fois abandonne le paradigme de la crise, reencastrer le design au cœur du nouveau regime climatique qui prevaut desormais conduit a radicalement interroger cette double pretention. Cela nous amene a redefinir les enjeux du design en termes cosmologiques pour mieux le « de-projeter » et ainsi de substituer au monde humain (qui n’est precisement pas un monde mais une acosmie) d’autres relations de consistances entre les etres.
Ne leur parlez pas de développement durable, ni de RSE. Enseignants-chercheurs à l'ESC Clermont et membres de l'Origens Media Lab, Emmanuel Bonnet, Diego Landivar et Alexandre Monnin sautent à pieds joints dans l'Anthropocène, et... more
Ne leur parlez pas de développement durable, ni de RSE. Enseignants-chercheurs à l'ESC Clermont et membres de l'Origens Media Lab, Emmanuel Bonnet, Diego Landivar et Alexandre Monnin sautent à pieds joints dans l'Anthropocène, et demandent aux entreprises de regarder les choses en face : des pans entiers de nos économies sont obsolètes au regard du monde qui vient, et nous n'avons pas les moyens écologiques de faire advenir une bonne partie des révolutions technologiques annoncées.
Une entreprise peut-elle prendre ce constat au sérieux, et agir en conséquence - c'est à dire le plus souvent renoncer, démanteler, désinvestir… pour se rediriger ?
Pour la redirection écologique des organisations, à partir de l'exemple de Air France
Ces dernières années, une intuition remarquable a eu un retentissement important : le droit serait capable d'accueillir des visions du monde, des cosmo-logies autres que naturalistes, c'est-à-dire autres que celles qui voient le monde... more
Ces dernières années, une intuition remarquable a eu un retentissement important : le droit serait capable d'accueillir des visions du monde, des cosmo-logies autres que naturalistes, c'est-à-dire autres que celles qui voient le monde fait de discontinuités entre humains et non humains, entre humains et entités de la nature. La plasticité de la personnalité juridique, les fictions et opérations que le droit promeut permettraient non seulement d'accueillir des entités non humaines en tant que sujets de droit, mais aussi de proposer de nouvelles régulations face à la crise écologique. Cet « animisme juridique » revêt pourtant diverses formes qu'il faut savoir mettre en tension pour bien comprendre la portée des reconfigurations ontologiques en jeu. Cet article opère cette mise en tension en comparant, grâce à une analyse anthropologique, les cas de l'Équateur et de la Bolivie afin de montrer qu'il y a au moins deux manières de penser ces types d'excursions juridiques. La première-celle de l'Équateur-montre un animisme juridique fonctionnant comme une jonction entre des conceptions traditionnelles/autochtones de la nature et des opérations techniques/modernes du droit, débouchant alors sur un droit de la nature technique, opérationnel et atomisé. La deuxième-celle de la Bolivie-bien qu'elle soit moins techniquement opérationnelle, instaure un hyper-sujet, la Pachamama, qui fonctionne comme architecture de diplomatie cosmologique, instaurant un tiers garant sacré et dessinant de nouveaux territoires d'inaliénabilité.
Nous proposons dans ce texte d’interroger les présupposés cosmologiques du design contemporain. Dans un premier temps, il s’agit pour nous de partir de certaines définitions du design qui mettent en avant la volonté d’améliorer... more
Nous proposons dans ce texte d’interroger les présupposés cosmologiques du design contemporain. Dans un premier temps, il s’agit pour nous de partir de certaines définitions du design qui mettent en avant la volonté d’améliorer l’habitabilité du monde et de souligner les accointances contemporaines du design avec certaines approches managériales de l’innovation. Ceci, avant tout pour interroger les notions de projet, de construction / innovation,de production de possibles, d’inscription temporelle et spatiale du design, de désirabilité, d’amélioration de l’habitabilité ou encore de reprise du monde. Nous contrastons ensuite deux manières d’envisager le design, en  amont  et  en  aval  des  mondes,  qu’il  soit  projecteur  ou  correcteur.  une fois abandonné le paradigme de la crise, réencastrer le design au cœur du nouveau  régime  climatique  qui  prévaut  désormais  conduit  à  radicalement  interroger cette double prétention. Cela nous amène à redéfinir les enjeux du design en termes cosmologiques pour mieux le « dé-projeter » et ainsi de substituer au monde humain (qui n’est précisément pas un monde mais une acosmie) d’autres relations de consistances entre les êtres.
While historians of the Anthropocene have put a deliberate emphasis on the paramount role played by industry, none have been too keen to examine the role of organizations. The way we understand organizations has been continually reframed... more
While historians of the Anthropocene have put a deliberate emphasis on the paramount role played by industry, none have been too keen to examine the role of organizations. The way we understand organizations has been continually reframed over the past few years, throughout a never-ending succession of "turns": the practical turn, the socio-material turn, the processual turn, the social turn, etc. However, none of these turns relies on a renewed understanding of the environment, let alone on a precise grasp of the consequences brought by the Anthropocene with regards to organizations, as this paper purports to critically examine.
Indigenous knowledge, nature as a “subject”, and environmental governance: an analysis of legal re-configurations in Bolivia and Ecuador Recent constituent assemblies in Bolivia (2006-2009) and Ecuador (2007-2008) have produced radical... more
Indigenous knowledge, nature as a “subject”, and environmental governance: an analysis of legal re-configurations in Bolivia and Ecuador
Recent constituent assemblies in Bolivia (2006-2009) and Ecuador (2007-2008) have produced radical turns in the way of thinking environmental governance. Given that this constitutional processes have offered the possibility to include indigenous communities in the writing of new constitutions, they have indirectly opened the door to legal reconfigurations where entities from nature (forests, rivers, mountains, animals, micro organisms...) have been recognized as subjects (in legal, social, and political terms). For this reason, several interesting questions can be useful for analysing the consequences of these legal reconfigurations on environmental governance. How to make indigenous cosmologies compatible with modern legal frameworks? Who are the spokespeople of nature? How may local, indigenous, scientific, and ecological knowledge coexist in this paradigm? And finally, what kind of consequences in terms of development patterns could we expect from it? In this article, we will try to answer these questions by mobilizing data from several ethnographic fieldworks conducted between 2006 and 2014.
Research Interests:
Le traitement médiatique d’événements terroristes, et plus généralement politiques, a suscité un vif intérêt de la part de la communauté scientifique, notamment depuis les années 1970. Différents travaux se sont intéressés... more
Le traitement médiatique d’événements terroristes, et plus généralement politiques, a suscité un vif intérêt de la part de la communauté scientifique, notamment depuis les années 1970. Différents travaux se sont intéressés ces dernières décennies aux rapports qu’entretiennent les médias avec les événements terroristes. Dès les années 1970, les médias sont accusés de jouer un rôle de catalyseur (voire de « coefficient multiplicateur ») des sentiments (peur, effroi, angoisse) provoqués par le terrorisme. Ils seraient ainsi responsables d’une banalisation du « terrorisme» en rendant ces événements spectaculaires, romantiques, esthétiques ou théâtraux. Une lecture moins critique attribue néanmoins aux médias une capacité à agencer ou “encadrer” (framing) des récits porteurs de sens. Les discours médiatiques joueraient ainsi un rôle de cristallisation de l’opinion publique, en structurant des récits producteurs de « réalité objective ». Plus récemment, certains auteurs suggèrent que la production de récits « encadrants » (frames) est elle-même déterminée par un jeu complexe de relations avec les acteurs. Même sous cette hypothèse permettant de penser les médias comme déterminés par des cadres (cognitifs, culturels, sociologiques,...) individuels, ceux-ci demeurent des producteurs de stabilisations. Ils vont ainsi participer à la construction de définitions stables d’objets diffus, en déployant des stratégies de captation, description, « monstration ». Mais, pour certains auteurs, les médias vont également intervenir dans la construction d’oppositions stables entre systèmes de valeurs (bien/mal, Occident/Orient, français/étranger, citoyen/délinquant). Le propre du terrorisme serait ainsi de bousculer radicalement les marqueurs de la vie collective. Les savoirs exprimés dans les médias auraient ainsi vocation à remettre sur pied les balises de l’ordre social et, plus particulièrement, le (re)découpage « entre ordre et désordre » social.
Toutes ces hypothèses partagent un fond ontologique commun : le terrorisme est un fait. Il préexiste aux médias même si ceux-ci participent à son amplification ou à son détournement. Alors, le « terrorisme » n’est pas un objet médiatique en soi, même si son traitement n’est pas libre de conséquences sur un plan politique et idéologique.
L’enquête que nous proposons de restituer suggère une voie d’analyse différente. Nos résultats montrent que les médias contribuent pleinement à l’objectivation / l’instauration de la figure du « terroriste ». Le récit médiatique ne se limite pas à relater (plus ou moins intensément) un fait, mais l’instaure, le construit pleinement. C’est cette activité de mise en production du terrorisme que nous nommons « ontologie médiatique du terrorisme ». Cette ontologie médiatique cherche à nommer, définir, stabiliser le terrorisme, grâce notamment au déploiement de tout un travail de narration, qualification et interprétation. Nous mobilisons le terme d’ontologie au sens de Souriau (1943), c’est-à-dire dans un sens qui permet de saisir empiriquement comment différents êtres ou entités (ici le terroriste) s’instaurent dans des modes d’existence pluriels (ici nous faisons l’hypothèse d’un mode d’existence médiatique qui s’ajoute à d’autres modes d’existence du terroriste, notamment celui du droit).
Research Interests:
A travers une démarche exploratoire mobilisant la cartographie des controverses, cet article analyse le rôle des organismes de formation professionnelle et continue dans la production, la diffusion mais aussi dans la critique des savoirs... more
A travers une démarche exploratoire mobilisant la cartographie des controverses, cet article analyse le rôle des organismes de formation professionnelle et continue dans la production, la diffusion mais aussi dans la critique des savoirs liés à la transition écologique, en étudiant le cas de la biomasse. L’analyse de données textuelles sur 3 900 sites web permet de mettre en évidence les sujets de controverse et leurs acteurs, les points de convergence ou de désaccord, et le positionnement des organismes de formation. Ceux-ci relaient plus les savoirs officiels et scientifiques que les discours critiques et les savoirs marginaux des médias ou de la société civile.
Research Interests:
In recent years, Bolivia and Ecuador have been the scene of radical ontological turns induced by processes of building new political constitutions. For the first time, collectives with animist, analogist and naturalist modes of... more
In recent years, Bolivia and Ecuador have been the scene of radical ontological turns induced by processes of building new political constitutions. For the first time, collectives with animist, analogist and naturalist modes of identification had to negotiate and conciliate their «worlds» and «natures». In this article we explore the mediating role of the nature-Pachamama in the Bolivian context and its power to integrate and reassemble successfully diverging perspectives and notions of being in a new national constitution.
Research Interests:
L’Amérique du Sud, de la région andine, connaît depuis quelques an- nées, des bouleversements politiques importants qui cherchent à remettre en cause le modèle de développement et de civilisation « occidentaux » sur deux axes. Le... more
L’Amérique du Sud, de la région andine, connaît depuis quelques an- nées, des bouleversements politiques importants qui cherchent à remettre en cause le modèle de développement et de civilisation « occidentaux » sur deux axes. Le premier axe peut être défini comme une critique envers le régime économique libéral emprunté par ces différents pays depuis le milieu des années quatre-vingt. Le deuxième axe, qui engage beaucoup plus la Bolivie et l’Équateur, réside dans une remise en cause profonde des structures historiques républicaines et de leurs dimensions assimila- tionnistes voire « colonialistes ».
Ainsi, dans le cas de la Bolivie, les modèles politiques (démocratie occi- dentale) et économiques (protectionnisme nationaliste, libéralisme) sont accusés d’avoir écarté, depuis les fondements de la République, la plus grande partie de la population bolivienne notamment la population indi- gène.
La victoire du Mouvement vers le Socialisme (Movimento Al Socialis- mo, MAS) en décembre 2005 (avec l’élection d’Evo Morales qui remporte 54 % des suffrages au premier tour) représente un véritable tournant dans la vie politique bolivienne.
On s’intéressera dans cet article à l’étude du cas bolivien, qui repré- sente le mieux la mutation d’un régime économique et politique en Amé- rique latine. En effet, l’objectif du gouvernement bolivien est d’inventer un modèle économique et politique sur des bases culturelles et historiques propres. Il s’agit donc pour le gouvernement bolivien de démontrer que l’avenir des nations, dans l’époque postcommuniste, n’est pas dans la con- vergence inéluctable vers un modèle social-démocrate, où la régulation se fait par le marché et les corrections se font par un État plus ou moins faible. Le projet du gouvernement bolivien est de créer une sorte de « quatrième voie » indépendante, qui n’est pas basée sur les conceptions occi- dentales de l’économie et de la démocratie. Cette quatrième voie serait celle du fondement historique, de la justification culturelle, d’un régime économique et politique, tout en s’ouvrant à la diversité des cultures et populations nationales.
L’objectif de cet article est de montrer l’originalité, la pertinence ainsi que la vulnérabilité du modèle politique et économique proposé en Boli- vie. La première partie traitera des origines de l’articulation idéologique opérée par le MAS à travers un rapide détour historique. La deuxième par- tie analysera le modèle politique et économique mis en place en Bolivie depuis janvier 2006.
La troisième partie abordera la question de la pertinence du modèle bo- livien, de sa vulnérabilité et les risques inhérents à son développement. Il s’agira de comprendre les contradictions internes du modèle bolivien et la difficulté à se définir en dehors des structures économiques « classiques » de type capitaliste ou socialiste.
Research Interests:
Under what conditions is it possible to define the identity of a territory on the Web? In this paper we explore the way entities with a clear-cut geographical existence (such as Bolivia) exist and are objectivized in a digital space like... more
Under what conditions is it possible to define the identity of a territory on the Web? In this paper we explore the way entities with a clear-cut geographical existence (such as Bolivia) exist and are objectivized in a digital space like the Web. Our question is “should the mapping of a territorial entity on the Web and its traditional geographical representation converge?” In order to answer it, we set out an analysis which takes as its starting point the architecture of the Web, revolving around the notion of resource (objects identified on the Web). Therefrom, we conduct an anthropological analysis of the “modes of existence” (Etienne Souriau) of a country such as Bolivia on the Web. We use several digital methods in order to probe concrete examples of the networks of associations it elicits and show that, as a resource, its limits that are widely redefined on the Web, largely through the networks generated by online participation (blogs, commentaries, tweets, Wikipedia entries…). Bolivia can thence be described as a burgeoning, quite unstable, entity whose borders become rather imprecise. Yet, such a characterization also proves way more encompassing and richer than traditional (namely, geographic) ones.
Avec la crise du capitalisme actuel et face à une remise en question du travail des économistes par la société civile, le présent article pose la question de l'autonomie de la pensée économique aujourd'hui. Il cherche à explorer... more
Avec la crise du capitalisme actuel et face à une remise en question du travail des économistes par la société civile, le présent article pose la question de l'autonomie de la pensée économique aujourd'hui. Il cherche à explorer les conditions d'une émergence d' ...
... sociale qui synthétisera les points forts de la démocratie représentative et de la démocratieparticipative. ... violence et qui est censée relayer la justice publique dans les cas de petits ... ce phénomène de polarisation entre deux... more
... sociale qui synthétisera les points forts de la démocratie représentative et de la démocratieparticipative. ... violence et qui est censée relayer la justice publique dans les cas de petits ... ce phénomène de polarisation entre deux régions : la région des basses terres (Media Luna) qui ...
La pandémie actuelle révèle des tensions dans le rapport entre crise écologique et monde du travail dont l'issue pourrait être l'émergence de nouvelles formes de décisions démocratiques dans les organisations.
Nous dépendons pour notre subsistance d’un « monde organisé», tramé par l’industrie et le management. Ce monde menace aujourd’hui de s’effondrer. Alors que les mouvements progressistes rêvent de monde commun, nous héritons contre notre... more
Nous dépendons pour notre subsistance d’un « monde organisé», tramé par l’industrie et le management. Ce monde menace aujourd’hui de s’effondrer. Alors que les mouvements progressistes rêvent de monde commun, nous héritons contre notre gré de communs moins bucoliques, «négatifs», à l’image des fleuves et sols contaminés, des industries polluantes, des chaînes logistiques ou encore des technologies numériques. Que faire de ce lourd héritage dont dépendent à court terme des milliards de personnes, alors qu’il les condamne à moyen terme? Nous n’avons pas d’autre choix que d’apprendre, en urgence, à destaurer, fermer et réaffecter ce patrimoine. Et ce, sans liquider les enjeux de justice et de démocratie. Contre le front de modernisation et son anthropologie du projet, de l’ouverture et de l’innovation, il reste à inventer un art de la fermeture et du démantèlement: une (anti)écologie qui met «les mains dans le cambouis».