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Patrimoine des musées, des sociétés d’histoire et des particuliers

Une grande partie du patrimoine mobilier protestant français se trouve dans des musées, des sociétés d’histoire et chez les particuliers, sans oublier les paroisses, mais le protestantisme français est aussi riche de son histoire, sous forme écrite, fruit de recherches passées et présentes.

Bibles de maison

La bible de maison est présente en principe, depuis la Réforme, dans toutes les maisons protestantes. Interdite après la révocation de l’édit de Nantes, elle est soigneusement cachée au domicile, soit dans la maçonnerie, soit dans un meuble, comme le « miroir du Désert ».

De cette époque, nous sont parvenues les « bibles de chignon » de petit format (certaines ne mesurent que quelques centimètres) ;  les femmes peuvent donc les dissimuler dans leur coiffure en allant au Désert, et il est possible que cela ait été le cas ; en revanche, il est plus douteux d’y voir leur destination première, ceci pour plusieurs raisons : la première est que les premières parutions sont antérieures à la Révocation et se poursuivent au XIXe siècle ; la seconde est que les caractères de certaines sont si petits qu’ils en interdisent la lecture à la majorité des personnes ; la troisième enfin est que la plupart ne comportent que des extraits, les bibles complètes étant du coup trop volumineuses pour être dissimulées dans un chignon ; il semble en fait qu’il s’agisse plutôt d’exercices de virtuosité de la part des éditeurs de l’époque.

Au début du XIXe siècle, la diffusion des bibles est très inégale pour des raisons de coût ou d’illettrisme. D’où l’apparition de sociétés bibliques (Société biblique de France, en 1864) qui diffusent en grande quantité des éditions peu coûteuses ; en même temps l’habitude est prise d’offrir une bible, dite « bible de mariage » aux jeunes époux ; celle-ci comporte au début quelques pages blanches destinées à noter les baptêmes, premières communions, mariages et décès. À partir du milieu du XIXe siècle, on offre également un Nouveau Testament, puis une bible entière aux nouveaux communiants. Ainsi les familles protestantes possèdent de nombreuses bibles. La lecture de la Bible est encouragée par la publication de listes de lecture permettant de la lire entièrement en quelques années.

Les éditions en langue française sont le plus souvent d’origine suisse : la première traduction protestante est celle d’Olivétan (1535) avec une préface de Calvin, suivie de celle de Martin (1707), puis de Jean-Frédéric Ostervald (1724), qui reprend la bible de Genève du XVIe siècle. Puis paraît en 1874 la version de Louis Segond (1810-1885), également suisse ; elle est révisée en 1910 et à nouveau en 2007. Une version œcuménique, enfin, dite Traduction œcuménique de la Bible (T.O.B.) paraît en 1975. Les musées protestants possèdent un grand nombre de bibles anciennes.

Le psautier

Le psautier est à l’origine toujours personnel et utilisé au temple comme à la maison. C’est un recueil de chants qui comporte aussi des prières. Si, assez tôt, on prend l’habitude d’en déposer quelques exemplaires à l’entrée du temple, ce n’est qu’au XXe siècle, avec la disparition progressive du culte familial, que cette habitude se généralise.

Le premier psautier en français date de 1539, mais le plus diffusé est le psautier de Genève de 1562 : il comprend les 150 psaumes traduits et mis en vers par Clément Marot et Théodore de Bèze, mis en musique par Loys Bourgeois (1510-1561) et harmonisés par Claude Goudimel (1520-1572).

Les cantiques n’apparaissent qu’au XVIIIe siècle et n’égalent en nombre les psaumes qu’au milieu du XIXe siècle, pour les dépasser ensuite largement (460 cantiques pour 70 psaumes dans Louange et Prière) ; ils sont dus à de nombreux auteurs dont les plus connus sont Benedict Pictet, César Malan, Eugène Bersier et Édouard Monod ; la musique, quand elle n’est pas due à l’auteur du texte, est très souvent d’origine allemande.

De nombreuses éditions de sources diverses se succèdent jusqu’aux Psaumes et Cantiques à l’usage des églises réformées (Paris, 1859) ; enfin paraît en 1938 Louange et Prière qui unifie celui-ci avec les Cantiques à l’usage des églises évangéliques de France (luthérien, 1923) et les Cantiques chrétiens de l’Église évangélique méthodiste (1909). Plus récemment paraissent Nos cœurs te chantent (1979), version très modernisée, en particulier des psaumes, et Arc-en-Ciel ; enfin paraît en 2005 Alléluia, recueil multilingue de plus de 800 chants, destiné à toutes les Églises francophones.

Le livre de piété

Il s’agit d’un petit ouvrage, offert le plus souvent par le parrain ou la marraine, il est doté d’une reliure de qualité et souvent de fermoirs. Il contient soit une majorité de psaumes et, dans ce cas, on l’emporte au temple le dimanche, soit des prières et des exhortations et il accompagne son propriétaire dans sa vie religieuse quotidienne, notamment pour le culte du soir présidé par le chef de famille. Les anglicans disposent de textes équivalents avec The Book of Psalms et The Common Prayer Book.

Le livre de piété ne doit pas être confondu avec le « catéchisme », destiné à « instruire les enfants en la chrétienté », c’est-à-dire à leur apprendre les principes de la religion et de la morale ; vivement recommandé par l’Église dès les débuts de la Réforme, il s’agit le plus souvent de textes d’origine suisse ou allemande, présentés sous forme de questions et réponses.

 

Le méreau

Le méreau ou marreau est un jeton, le plus souvent en plomb, permettant, selon Calvin qui en préconise l’usage, « d’éviter les dangers de ceux qui profanent la cène », c’est-à-dire d’identifier les fidèles dont on est sûr. Circulaire ou ovale, il est orné d’une bible, d’une coupe de communion, ou de tel autre symbole religieux. Après la révocation de l’édit de Nantes, il sert à se reconnaître dans les assemblées du Désert ; exporté par les exilés dans toute l’Europe, il disparaît progressivement au XIXe siècle.

La croix huguenote

En forme de croix de Malte, les croix huguenotes apparaissent dans le Midi après la révocation de l’édit de Nantes (1685). Elles comportent en pendentif une colombe, symbole du Saint-Esprit, ou une larme, appelée trissou. On en trouve dans de nombreuses familles protestantes où elles sont utilisées comme signe distinctif. Le musée du Désert en possède une importante collection.

Philatélie

Les timbres imprimés à l’occasion d’anniversaires évoquent des personnalités et des événements. Parmi ceux-ci, certains concernent le protestantisme. Le présent Musée du protestantisme illustre plusieurs de ses notices avec des images de ces timbres.

Objets de la clandestinité

Les musées et les particuliers conservent de tels objets en souvenir du temps de la clandestinité, après la révocation de l’édit de Nantes (1685).

Inscriptions et monuments commémoratifs

Les inscriptions et monuments commémoratifs sont assez répandus. On trouve des inscriptions intéressantes dans les temples, sur des maisons et même sur des murs de prison. Les monuments commémoratifs sont rarement érigés dans les temples mais plutôt dans les villes et villages, voire en pleine nature.

Lieux de mémoire

La visite des lieux de mémoire est l’occasion d’évoquer le souvenir d’événements d’histoire du protestantisme régional.

L’histoire dans les musées

La Société de l’histoire du protestantisme français (SHPF), située à Paris, possède des objets mais ne dispose pas de place pour organiser des expositions permanentes. Elle n’organise donc que des expositions temporaires de quelques objets de sa collection, sous vitrine, dans sa salle de lecture.

En province, il existe plus de 20 musées protestants de différents statuts. Un grand nombre de ces musées appartient à la SHPF. Tel est le cas du Musée du Désert à Mialet dans le Gard, tandis que le Musée Calvin à Noyon, qui appartient à la Ville, n’expose que des collections appartenant à la SHPF. Beaucoup de musées régionaux sont indépendants ou municipaux.

Les musées disposent d’objets : bibles, souvenirs du Désert, tableaux, souvenirs de personnalités marquantes comme les frères Coligny, Albert Schweitzer, Jean Calvin, Jean-Frédéric Oberlin, Jeanne d’Albret, Pierre Bayle, John et Eugénie Bost.

Le présent Musée protestant, spécialisé dans l’histoire du protestantisme, présente plus de 1000 notices illustrées sur son site Internet sécurisé www.museeprotestant.org.

L’histoire dans les sociétés d’histoire

La SHPF, fondée en 1852, est devenue le principal centre de recherches sur le protestantisme français. Elle dispose d’une importante bibliothèque Elle publie une revue trimestrielle, la Revue d’histoire du protestantisme et dispose du Centre de généalogie protestant.

Outre la SHPF, il existe une quinzaine de sociétés d’histoire régionale, dont certaines sont très actives. Elles possèdent des fonds d’archives, ont des bibliothèques, éditent des bulletins, organisent des conférences et des visites.

L’Église protestante unie de France (EPUdF) et la SHPF assurent le lien entre les musées protestants et les sociétés d’histoire et des colloques auxquels participent des musées protestants étrangers.

L’histoire chez les particuliers

Beaucoup de protestants s’intéressent à leurs ancêtres. Internet facilite grandement les progrès de la généalogie en permettant d’accéder à des lignées communes avec d’autres familles plus avancées dans leur recherche.

Il est aussi possible de trouver un cousinage entre deux personnes, ce qui est très fréquent dans les familles protestantes françaises fortement imbriquées où les mariages entre protestants ont été usuels.

Avoir les noms et les dates de quelques lignées de ses ancêtres est déjà satisfaisant mais il est plus intéressant d’avoir aussi des renseignements sur leur vie. Plusieurs familles protestantes possèdent des archives de famille comportant des notices permettant de connaître les ancêtres qui ont porté leur nom. Ces archives sont en général introduites par des versets bibliques (voir page de garde d’Archives de famille ©collection particulière.)

Quelques familles protestantes ont créé des associations qui font des recherches historiques et réunissent leurs membres pour des conférences et des visites.

 

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